Jessica Barker: Retour au jeu après 5 ans d'absence

Jessica Barker célèbre ses 40 ans de carrière cette année! Comme si la vie voulait souligner cette étape charnière, la comédienne effectue un retour au jeu dans la dramatique Mea culpa. Pour la première fois en carrière, elle jouera une maman, elle qui a deux filles dans la vraie vie!

Jessica, tu célèbres tes 40 ans de carrière cette année!

Eh oui. Ça fait un peu bizarre de dire que j’ai déjà 40 ans de carrière, mais j’ai décroché mon tout premier rôle dans le film Le Lys cassé à l’âge de 8 ans. J’ai deux filles: Victoria, 12 ans, et Joséphine, presque 8 ans. Ma plus jeune a exactement l’âge que j’avais lorsque j’ai débuté dans le métier. Évoluer dans un monde d’adultes, apprendre des textes, passer de longues heures sur un plateau de tournage, ce n’est pas donné à tous les enfants. Moi, j’étais vraiment faite pour ça.

Et tu l’es toujours! D’ailleurs, tu effectues un beau retour au jeu dans la série Mea culpa!

La dernière série dans laquelle j’avais joué, c’était Unité 9, il y a presque cinq ans! Je suis donc bien contente d’avoir décroché le rôle de Marie-Dominique Ross. Dès que j’ai reçu la demande d’audition, j'étais super excitée. J’ai déjà eu l’occasion d’animer un événement où la réalisatrice Miryam Bouchard donnait une classe de maître. Je suis tombée sous le charme de sa vision du métier, de sa créativité. Juste le fait d’auditionner devant elle pour Mea culpa, ça faisait déjà mon bonheur!

Étais-tu nerveuse?

Fébrile, oui, mais pas nerveuse. Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais j’avais le feeling que ce personnage était pour moi. Lorsqu’on m’a confirmé que j’avais le rôle, la réalisatrice m’a demandé: «Es-tu game de devenir une brunette?» J’ai accepté sur-le-champ. Marie-Dominique n'a pas le temps d’aller chez la coiffeuse, elle est beaucoup trop occupée au quotidien pour être coquette.

Et pourquoi est-elle aussi occupée?

Son amoureux vit avec un handicap. Elle est donc une aidante naturelle, en plus d’être maman d’une adolescente et propriétaire d’une brasserie artisanale. Pouvez-vous croire qu’à 47 ans, je campe pour la toute première fois une maman au petit écran? La comédienne Jasmine Lemée, qui joue ma fille, est une actrice extraordinaire. Même chose pour Dany Boudreault, qui incarne mon amoureux. Notre trio a connecté hyper rapidement.

Quelle est l’histoire de la série Mea culpa?

La série porte sur un groupe de cégépiens qui a vécu un gros drame lorsque leur amie a été tuée de façon violente. Ils ont traversé cette épreuve, chacun à leur façon. Par exemple, Bérénice (Mélissa Désormeaux-Poulin) travaille dans un centre de justice réparatrice, une façon d’exorciser le meurtre de son amie. Marie-Dominique, elle, vit dans le déni. Elle préfère ignorer le passé, même lorsque le meurtrier de sa défunte amie obtient une libération conditionnelle, après avoir purgé une peine de 23 ans en prison.

Lorsqu’un drame comme celui-là est au cœur d’une série, on doit nécessairement se demander comment on réagirait si le meurtrier de sa meilleure amie sortait de prison...

Évidemment, c’était la discussion sur le plateau. Je serais absolument incapable de vivre dans le déni comme Marie-Dominique! Je n'ai pas peur de nommer les choses, de dire les vraies affaires, même si ça dérange. Mes amis le savent et ils m’apprécient justement pour ça. Ils ont toujours l’heure juste avec moi.

Changement de sujet: la maternité prend une belle place dans ta vie personnelle, mais aussi professionnelle!

Tout a commencé avec l’animation du documentaire Maman, pourquoi tu pleures?, diffusé dans le cadre de la Journée Bell Cause pour la cause. Le sujet est tellement venu me chercher que j’ai ensuite écrit le livre Maman, dis-moi: La maternité sans filtre ni tabou. Depuis, je donne des conférences destinées aux parents un peu partout à travers le Québec.

Et de quoi parles-tu dans ces conférences?

De nos jours, les mamans se mettent énormément de pression. Elles veulent que leurs enfants excellent à l’école, pratiquent un sport de haut niveau, parlent plusieurs langues, jouent d’un instrument de musique, et elles se culpabilisent si elles n’atteignent pas cet idéal. Moi, je ne me reconnais pas du tout dans cette performance reliée à la maternité. Peut-on revenir à l'essentiel, c’est-à-dire être des parents présents, aimants et à l'écoute de nos enfants?

Ton discours fait du bien à beaucoup de parents!

Je me vois un peu comme l’amie de toutes les mamans qui prône le lâcher-prise, qui n’est pas du tout dans la culpabilité. La maman parfaite n’existe pas. Chacune fait son gros possible, avec ses bons et ses moins bons coups. Puis vous savez quoi? C’est bien correct comme ça.

L’amitié est aussi au cœur de ta vie. Tu as récemment publié sur Instagram une photo où tu coupes des poivrons avec le fils de Patricia Paquin!

J’ai rencontré Patricia lorsque j’avais 11 ans et elle, 19 ans. Malgré la différence d’âge, on est devenues super proches. Il y a quelque chose dans notre énergie qui se ressemble. Même chose pour Vincent Bolduc. Je l’ai connu sur les plateaux de tournage lorsqu’on était enfants, et on est toujours amis aujourd’hui.

Quel est le secret de la longévité en amitié?

L'amitié peut être complexe, on peut se challenger, ne pas toujours être d'accord et même avoir des conflits, mais on s’aime quand même. Mon discours est le même que lorsque je parle de la maternité. Tout n’est pas toujours parfait, il peut y avoir des bouts plus raboteux. C’est justement dans ces périodes-là que l’amitié prend tout son sens, parce que c’est à travers les moments de vulnérabilité que l’amitié se solidifie et devient plus forte.

En terminant, tu es comédienne, animatrice et autrice. Ton amoureux, Guillaume, est éditeur musical. Vos filles ont-elles hérité de votre fibre artistique?

Ma grande, Victoria, ça ne l'intéresse pas du tout. Elle est plutôt de nature sportive. Joséphine, elle, est très curieuse de mon métier. Récemment, je l'ai emmenée sur un plateau pour lui montrer à quoi ressemble un tournage. Le fait que les comédiens reprennent la même scène encore et encore, ça l’ennuyait profondément! (rires) Pour l’instant, elle fait de la danse. Dès qu’elle est sur une scène, elle brille! L’important, c’est qu’elle ait du plaisir!