Jesperi Kotkaniemi ne s’en fait pas
Jonathan Bernier
Jesperi Kotkaniemi semble filer le parfait bonheur en Caroline: il fait soleil tous les jours, les beaux parcours de golf sont nombreux et les Hurricanes forment une excellente équipe.
Non, le Finlandais ne regrette pas son choix d’avoir accepté l’offre hostile de 6,1 millions $ déposée par Don Waddell, le directeur général des Hurricanes, le 28 août.
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Il l’a répété à quelques occasions lors de la douzaine de minutes qu’a duré son point de presse virtuel, mardi midi, deux jours avant l’affrontement entre le Canadien et la troupe dirigée par Rod Brind’Amour. D’ailleurs, il a bien hâte de poser les patins sur la patinoire du Centre Bell pour la première fois dans son nouvel uniforme.
«Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je pense que ce sera une expérience amusante», a indiqué l’attaquant de 21 ans. Voyez cette visioconférence dans la vidéo ci-dessus.
Le scénario est pratiquement déjà écrit. À moins d’avoir offert de grands services à l’organisation ou d’avoir marqué le coeur de ses partisans (comme Saku Koivu, par exemple), les anciens porte-couleurs du Tricolore sont habituellement hués dès qu’ils touchent la rondelle.
Les circonstances dans lesquelles le choix de premier tour du Canadien (troisième au total) en 2018 a quitté ont tout fait sauf lui attirer un capital de sympathies. L’accueil pourrait être brutal.
«Tout le monde a son opinion. J’ai fait ce que je considérais être le mieux pour moi à ce moment. Les gens peuvent en penser ce qu’ils veulent», a-t-il laissé tomber.
Utilisation sporadique
Kotkaniemi, qui porte désormais le numéro 82, est toujours en quête de son premier point de la saison. À ses deux premiers matchs, il a été envoyé sur la glace, en moyenne, pendant 11 min 58 s. Ce qui en fait l’un des joueurs les moins utilisés dans son camp.
Il faut dire que même s’il est délégué sur le premier trio, en compagnie de Sebastian Aho et Martin Necas (ou Teuvo Teravainen), il n’obtient à peu près pas de temps de jeu sur les unités spéciales.
«Il n’y a pas vraiment de trio 1, 2, 3 ou 4. Être dans la formation, c’est une bonne chose en soi. La compétition est féroce. Tu dois apporter ta meilleure contribution chaque jour», a-t-il expliqué.
D’ailleurs, il a soutenu ne pas avoir eu de discussion avec Brind’Amour quant à un éventuel retour au centre. Disons qu’avec Aho, Vincent Trocheck, Jordan Staal et Derek Stepan, les Hurricanes ne sont pas trop mal pris à cette position.
«On a une excellente équipe, un bon groupe de gars. Jusqu’à présent, je m’éclate. On a un groupe qui travaille fort et dont le but est de gagner la coupe Stanley.»
Pas de rancoeur
On peut se demander si Kotkaniemi a quitté l’organisation du Canadien en bons termes. On dit qu’il n’a pas apprécié être limité au rôle de spectateur pendant les dernières séries éliminatoires, particulièrement lors des deux derniers matchs de la finale contre le Lightning de Tampa Bay.
Sa rencontre de fin de saison avec Marc Bergevin et Dominique Ducharme aurait été houleuse. D’ailleurs, au moment d’expliquer son choix d’accepter l’offre des Hurricanes, Kotkaniemi avait laissé entendre qu’il n’avait pas aimé la façon dont le Canadien avait géré son développement.
Mardi, il a préféré enterrer la hache de guerre.
«Je n’ai pas de ressentiment [envers Marc Bergevin et le Canadien]. Je garde de bons souvenirs. Je leur suis reconnaissant de m’avoir repêché et donné une chance. C'était un excellent endroit pour jouer pendant trois ans. Les partisans sont incroyables, j’ai eu de bons coéquipiers. Je ne pouvais demander mieux pour amorcer ma carrière dans la Ligue nationale.»
Jeudi, il trouvera peut-être la soirée longue.