Jean-Michel Anctil fait de rares confidences sur son couple
Daniel Daignault
C’est peut-être un cliché, mais dans ce cas-ci, il s’applique parfaitement: Jean-Michel Anctil n’a jamais semblé autant être sur son X que maintenant. Visiblement heureux, il est porté par des projets emballants, par la reconnaissance de ses pairs et par une vie amoureuse qui le comble.
Après avoir fait partie de la formidable équipe de la production Les voisins, présentée à l’été 2022 et en tournée au Québec en 2023 — on parle ici d’un succès colossal pour l’œuvre de Claude Meunier et Louis Saia, à l’occasion du 40e anniversaire de sa création —, Jean-Michel est maintenant de la distribution de la pièce Le père Noël est une ordure, présentée à la Maison des Arts Desjardins Drummondville jusqu’au 20 août. «Je dois t’avouer qu’au début, j’étais un peu craintif, confie-t-il avec franchise, parce que je n’avais pas “trouvé” mon personnage. Je me cherchais. J’ai appelé André Robitaille, le metteur en scène, et je lui ai dit qu’il fallait que j’arrive à trouver mon fun. À force de répéter, de travailler avec l’équipe et d’essayer des affaires, il y a des choses qui ont surgi et ça a débloqué.»
L’ÉNERGIE DU PUBLIC
Ce n’est pas un secret — et ses camarades de travail le savent —, Jean-Michel Anctil ne raffole pas des répétitions. Mais il a bien sûr fallu qu’il s’y prête pour la pièce. «J’aime l’esprit de groupe, mais jouer quand il n’y a pas de public ni de réactions, je trouve ça dur. J’ai de la misère à y mettre toute mon énergie, à courir d’un bord à l’autre de la scène sans qu’il y ait de spectateurs, même si je comprends qu’il faut le faire. On trouve des petites affaires chaque fois qu’on répète, et j’ai réussi à y trouver mon fun. Ça me fait penser un peu à l’époque où je répétais mes premiers one man shows. Mon frère me faisait répéter et répéter... À un moment donné, je faisais un numéro et il m’avait dit: “Tu n’as pas de fin à ce numéro-là!” Je lui avais répondu que j’allais la trouver quand il y aurait du public. Et c’est ce qui s’est passé. Il a compris que j’avais besoin d’avoir les réactions des gens.» Dans la pièce, Jean-Michel incarne Pierre Mortez, rôle qui était défendu par Thierry Lhermitte dans le film et dans la pièce créée en 1979. «Mon personnage et celui de Thérèse (Josée Deschênes) sont des bénévoles qui s’occupent de la ligne SOS Détresse Amitié. Mortez est un straight man, mais il n’est pas plate.»
À ses côtés sur scène, on retrouve Brigitte Lafleur, Josée Deschênes, Mario Jean, Pierre-François Legendre et Claude Prégent.
UN TOURNANT DANS SA CARRIÈRE
Il y a quelques années, Jean-Michel a choisi de mettre un terme à sa carrière d’humoriste sur scène parce qu’il avait envie de faire autre chose. Et comme la vie est une grande roue qui tourne, les propositions n’ont pas tardé à se présenter. Le côté acteur de Jean-Michel a pris le dessus sur le côté stand-up comic, et pas seulement pour des rôles dans des comédies. «Je suis content, parce que de belles propositions m’ont été faites par des gens qui ne me connaissaient pas comme comédien. Au théâtre, le plaisir est de travailler en groupe. Si quelque chose se produit pendant la pièce, il y a d’autres personnes sur qui tu peux t’appuyer. Aussi, je trouve ça super le fun d’avoir à jouer des rôles plus dramatiques, c’est super intéressant.» Parmi les rôles qui ont permis à Jean-Michel d’explorer cet aspect du jeu, souvenons-nous de son personnage d’ex-policier Roger Boily dans District 31, de Romuald Dubé dans le film Répertoire des villes disparues, ou, plus récemment, de son touchant rôle de Gilbert Valois dans la quatrième saison de Plan B. «Je trouve que c’est une belle continuité de ce que j’avais commencé à placer quand j’ai fini ma tournée d’humoriste. Je n’étais pas inquiet quand j’ai arrêté, parce qu’il y a tout le temps des choses qui arrivent au bon moment. On me fait de plus en plus d’offres, et je trouve ça très plaisant. Je pense que Ça finit bien la semaine est l’un des projets qui me fait le plus triper.»
UN DUO D’ENFER!
Environ à la même date l’année dernière, il était annoncé que Jean-Michel allait devenir le nouveau coanimateur de Julie Bélanger, succédant ainsi à José Gaudet. Il n’avait pas caché sa joie de retrouver Julie, qu’il avait connue il y a longtemps, lorsqu’ils ont fait de la radio ensemble à Québec. Après avoir été invité à de nombreuses reprises à des émissions où il se faisait interviewer, Jean-Michel confie éprouver énormément de plaisir à mener des entrevues et à découvrir des personnalités qu’il connaît parfois très peu. Un an après le début de ce projet, quel constat fait-il de cette belle aventure qui va se poursuivre en septembre pour une 14e saison sur les ondes de TVA? «Je ne me considère pas vraiment comme un intervieweur. Je te dirais que je suis simplement quelqu’un de curieux et j’adore les artistes. Je me vois un peu comme un groupie qui va poser des questions à du monde qu’il aime. Et j’ai fait de super belles découvertes, comme Patrick Hivon. Il disait qu’il n’aimait pas beaucoup faire des entrevues. Or sur notre plateau, ç’a été super. Quand on a fini, il nous a même dit que ça avait été bien l’fun. Je l’ai recroisé par la suite et il m’a répété à quel point il avait eu du fun à faire notre show. On entend aussi parfois dire que certains artistes sont tough à interviewer. Pourtant, nous autres, on tripe au boutte, et eux aussi! J’ai du fun avec Julie; on est un duo parfait. On s’entend super bien et c’est comme si on avait toujours travaillé ensemble. On se sent en confiance l’un avec l’autre, on se complète très bien. C’est un projet que j’adore!» Il ajoute que l’animatrice lui a laissé carte blanche. «Mon passé d’improvisateur fait en sorte que je suis à l’écoute quand elle intervient. On se passe la puck l’un et l’autre. J’aime beaucoup cette fille-là, et aussi toute l’équipe autour de nous, qui est bien rodée. Je sens aussi que Julie se laisse la liberté d’être drôle. Elle me fait rire quand elle punche!» dit-il en riant.
UNE COMÉDIE EN CONSTRUCTION
Jean-Michel ne se fait pas prier pour affirmer qu’il est sans doute dans la période la plus hot de sa vie. «Avec tout ce que je fais en ce moment, j’ai bien du fun. Remarque que, lorsque j’étais en show, je tripais aussi. Quand j’étais sur scène et que j’entendais le monde rire, j’avais du fun. C’était de partir et de faire de la route qui me fatiguait.» S’il s’est d’abord imposé comme humoriste, il demeure qu’au cours des dernières années, Jean-Michel a démontré de belle façon qu’il pouvait faire du drame. «J’ai eu de beaux rôles, dans Plan B et Portrait-robot entre autres. Quand Rémy Girard vient te voir et te dit: “Dans Portrait-robot, t’étais bon en c***!”, tu le prends et tu l’inscris dans ta petite mémoire. Je suis content de ce qui m’arrive. J’ai commencé à tourner sur la série À cœur battant et il y a d’autres belles affaires qui s’en viennent...» Il m’a glissé quelques mots sur l’un de ces projets, qui semble avoir de bonnes chances de se réaliser. «On a proposé un projet à TVA, et on nous a demandé de faire trois épisodes et un budget, alors il y a deux auteurs qui sont à écrire ces épisodes. Je te dirais que créer une série et la voir à l’écran (il jouerait aussi un personnage) est sur ma check-list. J’aimerais beaucoup ça. C’est une comédie, mais pas une sitcom. C’est plus une comédie dans l’esprit des Mecs», confie-t-il.
UN HOMME AMOUREUX ET HEUREUX!
S’il est comblé sur le plan professionnel, il l’est tout autant sur le plan personnel. Il fréquente depuis deux ans Mélodie Charest. «Elle a 44 ans, mais elle a l’air toute jeune. Il y a des gens qui m’ont écrit pour me dire que je sors avec une fille de 18 ans! Certaines personnes ont fait des recherches sur Internet, et il y a une Mélodie Charest qui est auteure et qui a 19 ans, mais ce n’est pas elle!» dit-il, amusé. Jean-Michel a un grand sourire aux lèvres quand il parle de celle qui fait battre son cœur. «Ça va super bien. On habite ensemble et on déménage bientôt dans notre maison avec sa fille. Je suis vraiment heureux. Ce n’est pas compliqué et on a les mêmes intérêts.» Jean-Michel juge-t-il qu’il est plus facile à vivre aujourd’hui, à la mi-cinquantaine, qu’avant? Il éclate de rire! «Ce n’est pas à moi qu’il faut que tu poses la question! Est-ce que je vivrais avec moi? Pas tout le temps. Je dirais que j’apprends à exprimer de façon différente mon impatience. Je suis impatient dans la vie, mais il y a des affaires que je laisse aller, maintenant.» Trouver l’amour n’est déjà pas une chose facile, et être une personne connue peut parfois compliquer les choses. «Elle savait que j’étais dans le milieu, mais elle ne m’avait jamais vu en spectacle. Elle n’écoutait pas la télé. Je lui ai donc donné mes DVD pour qu’elle voie ce que je fais! Je l’ai rencontrée deux ans après ma séparation, par hasard. On était en pleine pandémie, et c’est au Rachel-Béry qu’on s’est croisés. C’était sa façon de voir des gens, parce qu’elle était toute seule chez elle. C’est une fille très sociable, elle jase avec tout le monde. Moi, je suis plus réservé. Elle m’amène à jaser plus avec les gens. Je peux dire que je suis heureux.» Au sujet de Mélodie, Jean-Michel ajoute l’anecdote suivante: «Je la chicane souvent quand elle est sur son téléphone et sur les réseaux sociaux, mais c’est elle qui m’a appris que José quittait Ça finit bien la semaine, et je me suis dit que c’était tout à fait le genre de projet qui m’intéressait, d’être sur un talk-show.» En plus de sa vie amoureuse qui se porte à merveille, le papa voit de belles choses poindre à l’horizon pour ses filles. «Je veux que mes filles volent de leurs propres ailes. Elles ont 25, 22 et 19 ans, et elles sont en santé. Je leur souhaite le meilleur, je veux qu’elles s’épanouissent. Ma plus vieille planifie un voyage en Corée, et elle a appris le coréen. Elle étudie en traduction à l’université. Ma deuxième, elle, va aller en esthétique. Quant à ma dernière, elle est une maniaque de chiffres. Elle fait des placements à la Bourse et veut aller à HEC. Elle va sûrement être une femme d’affaires aguerrie.»
Pour plus d’information sur la pièce Le père Noël est une ordure.
Ça finit bien la semaine sera de retour cet automne à TVA.
À cœur battant reviendra sur les ondes de Radio-Canada en septembre.