Jean-Marie Lapointe a retrouvé l'amour
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Nathalie Slight
Auteur, comédien, conférencier, sportif, en plus d’être impliqué comme bénévole auprès de plusieurs causes: Jean-Marie Lapointe est l'un de ces êtres d’exception, qui fait une différence positive autour de lui. Un homme au grand cœur, authentique et empathique, qui nous donne le goût de rendre notre société meilleure.
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Jean-Marie, tu es porte-parole de l'exposition D'un œil différent, qui célèbre son 20e anniversaire cette année. Comment as-tu découvert ce bel événement?
En 2002, grâce à mon rôle de porte-parole du Défi sportif AlterGo, j'ai été catapulté dans le merveilleux monde de la différence. À force de côtoyer des athlètes sourds, non voyants ou atteint d'une déficience intellectuelle ou motrice, j’ai découvert plusieurs autres événements mettant en lumière la différence, dont l'exposition D'un œil différent.
Et en quoi consiste cet événement, exactement?
D’un œil différent, c’est une exposition qui célèbre la différence par l’art. Ce que je trouve génial avec ce projet, c’est qu’à travers les œuvres d’artistes professionnels, il y a celles réalisées par des gens vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l'autisme. En entrant à l’Écomusée du Fier Monde, je vous mets au défi de deviner si la toile, la sculpture ou l’œuvre d’art que vous avez devant vous a été ou non réalisée par quelqu’un de différent.
Ça fait plus d’une vingtaine d’années que tu t’impliques auprès de différentes causes qui te tiennent à cœur, comme les enfants malades, la toxicomanie, les troubles alimentaires, la différence et la lutte contre l’itinérance et la pauvreté.
La toute première fois que je me suis impliqué dans une cause, en 2002, je me suis senti vibrer tellement fort que je n'avais aucun doute d’être au bon endroit, au bon moment. Même chose lorsque j'ai commencé à accompagner des enfants en fin de vie, ou encore à m’impliquer auprès des ados en thérapie aux centres Le Grand Chemin.
(Après réflexion, Jean-Marie ajoute)
Je n’ai jamais eu de plan de carrière. Même les années où j’avais de la difficulté à joindre les deux bouts financièrement, j’ai toujours continué de m’impliquer, parce que ça me faisait vibrer. À mon grand bonheur, mon implication sociale me permet de gagner ma vie aujourd’hui, en donnant entre autres des conférences sur les bienfaits du bénévolat. Jamais je n’aurais pu planifier ça.
Tu viens de terminer Le défi 28 jours sans alcool pour la Fondation Jean Lapointe. As-tu fait la promesse à ton père de poursuivre son œuvre?
Je n’ai pas eu à faire de promesse à mon père, avant son décès, en 2022. Il savait que, tout naturellement, mon rôle à la fondation serait davantage mis de l’avant. Ma sœur, Anne Elizabeth Lapointe, est directrice général de Maison Jean Lapointe depuis 22 ans et moi, j’ai maintenant le titre officiel d’ambassadeur. Mais je me suis toujours impliqué dans cette cause, d’aussi loin que je me souvienne.
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De quelle façon?
Jeune, j'allais visiter les résidents en thérapie à la Maison Jean Lapointe les 24 décembre. C’était notre tradition familiale! Pendant des années, j'ai aussi coanimé les Téléthons Jean Lapointe et j’allais régulièrement faire mon tour dans les centres destinés aux adolescents aux prises avec une dépendance. J’ai cette cause tatouée sur le cœur. C’était donc tout naturel pour moi de prendre le relais, peu importe le rôle qu’on allait m’offrir.
En étant le fils du fondateur, tu as toujours été associé à la Fondation Jean Lapointe.
C’est vrai. D’ailleurs, il ne se passe pas une journée sans que quelqu’un me contacte pour me demander conseil, soit une personne qui souffre de dépendance ou un proche qui demande de l’aide.
(Les larmes eux yeux, Jean-Marie ajoute)
Les gens me demandent de «sauver» leur père, leur fille, leur amoureux... Il y a tellement de souffrance dans la dépendance. Ça touche la personne concernée, mais ça a aussi des répercussions sur tous ses proches.
Est-ce parfois difficile d’être aussi empathique?
Je ne me sens pas submergé par la misère de l’autre. Au contraire, j’ai la chance d’être capable de me mettre à sa place, de ressentir sa souffrance sans me l’approprier. Et puis, j’ai des périodes pour me ressourcer, pour faire le plein de lumière. C’est important de prendre soin de ma santé mentale pour pouvoir aider les autres.
De quelles façons prends-tu soin de toi?
Pour moi, ça passe par le sport. Le jour où tu comprends que le cerveau ne fait pas la différence entre un boost de dopamine obtenue par la drogue, l’alcool, le sexe ou le jeu, ta vie change pour le mieux! Tu remplaces quelque chose de malsain par quelque chose de sain, et les répercussions dans ta vie ne sont que positives. J'arrive justement d'un camp d'entraînement de bateau-dragon de deux semaines, en Floride. Je faisais de la musculation le matin et je ramais l'après-midi. J’arrive à 60 ans et jamais je ne me suis senti aussi bien, physiquement et mentalement.
À notre grand bonheur, tu effectues un retour au jeu. Après avoir campé des rôles dans les films Tu ne sauras jamais et Ababouiné, on pourra te voir prochainement dans la série MR BIG!
Alors que j’étais en Italie pour une compétition de bateau-dragon, j’ai reçu un message de Sophie Lorain. Elle et moi, on se connaît depuis plusieurs années. Je suis le fils de Jean Lapointe, elle est la fille de Denise Filiatrault, on comprend donc tous les deux la difficulté de vivre dans l’ombre d’un monument artistique québécois. Bref, Sophie Lorain et Alexis Durand-Brault désiraient me proposer un rôle dans leur prochaine production télé.
Comment as-tu réagi?
Ils m’offraient de camper un vrai de vrai bad guy, mais ils n’étaient pas certains que j’allais accepter, parce que c’était un véritable anti-casting pour moi. J’aime relever des défis, aller là où les gens ne m’attendent pas nécessairement, j’ai donc accepté avec joie! Et, question d’être à la hauteur de ce cadeau, j’ai engagé Jean-François Beaupré comme coach de jeu, un comédien et ami que j’ai rencontré sur le téléroman Bouscotte, il y a 25 ans.
Et comment as-tu trouvé l’expérience?
J’ignore ce que ça donne à l’écran, parce que je n’ai encore rien vu, mais j’y suis allé all-in. Je ne crains pas que les gens du public m’associent à ce détestable personnage. Au contraire, j’espère qu’ils vont embarquer dans ma proposition. Sur le plateau, quand les gens me disaient qu’ils oubliaient l’empathique Jean-Marie Lapointe, ça me faisait chaud au cœur.
Justement, parlant de cœur, tu n’es plus un cœur à prendre! Toi qui as toujours été discret sur ta vie amoureuse, pourquoi as-tu décidé d’officialiser ta relation sur les réseaux sociaux?
Amélie est directrice générale d’une résidence pour retraités à Trois-Rivières. Lorsque nous avons acheté une petite maison ensemble sur le bord de la rivière Saint-Maurice, j’ai eu envie de vivre notre amour au grand jour. Il paraît que le bonheur, c'est d'avoir une vie qui nous ressemble, et c’est exactement ce que j’ai présentement. J’ai conservé mon pied-à-terre à Montréal, donc je suis un vieux garçon solitaire à Montréal, et à Trois-Rivières, je suis l’amoureux d’Amélie et le beau-père de Cloé, 16 ans. Sincèrement, je suis comblé dans toutes les sphères de ma vie!

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