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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

«L’avenir est sombre»: les jeunes Québécois sont moins heureux qu’avant

Les médias sociaux sont en cause pour expliquer ce dur constat, estiment des experts

Photo d’archives, Stevens Leblanc
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Photo portrait de Héloïse Archambault

Héloïse Archambault

21 avril
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Plonger les mains dans la terre, manger un sandwich avant d'aller au lit, apprécier la beauté du monde: des Québécois ont trouvé leur bonheur dans une panoplie de petites et grandes choses. Voici une série de témoignages pour vous inspirer.


Les Québécois de moins de 30 ans sont aujourd’hui moins heureux que les plus vieux, un récent renversement générationnel qui en préoccupe plusieurs.

«Avant, les jeunes étaient les plus heureux. Aujourd’hui, ils sont les plus malheureux! Il y a un changement fondamental de la pyramide», analyse Jean-Marc Léger, dont la firme a souvent sondé l’indice de bonheur des Québécois.

«L’avenir est sombre», ajoute-t-il.

Selon le plus récent rapport mondial sur le bonheur (The World Happiness Report) diffusé le mois dernier, les jeunes Québécois (30 ans et moins) avaient un indice de bonheur de 7,1 sur 10, en 2024. C’est moins que la moyenne provinciale à 7,3.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Sophie Durocher, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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2010: une année charnière

Selon plusieurs, l’arrivée des médias sociaux depuis 2010 (Instagram, X, Facebook, etc.) est au cœur de ce bouleversement.

«C’est une année charnière. La jeune génération est beaucoup plus anxieuse et inquiète et c’est lié directement aux médias sociaux», dit sans détour M. Léger.

Photo Agence QMI, Joël Lemay
Photo Agence QMI, Joël Lemay

«Les jeunes sont ensemble, mais ils n’ont pas de liens. Ils ont perdu certaines habiletés sociales [dont celle] de se parler», constate aussi la Dre Karine Igartua, psychiatre au Centre universitaire de santé McGill.

En 2020, la pandémie de COVID-19 en a rajouté une couche.

«Cette génération-là a été doublement attaquée. On les a lâchés lousses avec des tablettes dans les mains, et après on les a mis à la maison devant un écran pendant deux ou trois ans. On les a mal protégés», regrette-t-elle.

Deux des facteurs principaux pour être heureux consistent à développer des relations sociales et à cesser de se comparer aux autres. Or, les médias sociaux vont dans le sens contraire.

Une vie trop plate

«Être en lien [dans] les réseaux sociaux n’a pas les mêmes vertus qu’être en lien avec des gens autour de la table», souligne Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.

«Ce côté hyperbranché, c’est un problème. Le fait que ça remplace les relations en face-à-face, c’est un problème. Et la comparaison constante, c’est un problème», insiste Dre Igartua, convaincue qu’il est essentiel de mieux protéger les jeunes dans cet univers technologique parallèle.

Selon M. Léger, le bonheur de cette jeune génération devrait s’améliorer en vieillissant, mais le passé laissera des traces.

«La tendance est inéluctable. L’anxiété écologique et économique est beaucoup plus forte qu’avant. Il y aura une conséquence dans l’avenir.»

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