«Je t’aime maman» -A.J. Greer
Jonathan Bernier
Un peu à l’image de ce qu’a vécu le Tricolore au cours de la saison, la liste des blessés s’allonge chez les Devils du New Jersey. Une situation qui permet à A.J. Greer d’obtenir une autre audition dans la Ligue nationale (LNH).
Face au Canadien, l’équipe qu’il a chérie tout au long de son enfance, le Joliettain disputera son sixième match de la saison avec les Devils, jeudi. Choix de deuxième tour de l’Avalanche du Colorado en 2015, Greer a, jusqu’ici, été limité à 43 rencontres dans le circuit Bettman.
- À lire aussi: Le DG des Sharks cède sa place
- À lire aussi: Des répercussions pour Tim Stützle?
Disons qu’il s’est beaucoup plus usé les fesses sur les bancs d’autocar de la Ligue américaine. Malgré ses 25 ans, son rêve d’évoluer sur une base régulière dans la LNH ne s’est pas éteint. Les 50 points, dont 22 buts, qu’il a récoltés cet hiver à Utica, tendent à démontrer que son jeu a peut-être atteint le niveau suivant.
«C’est la première fois que je sens que ma vitesse est au niveau de celle de la LNH. Offensivement, j’ai toujours cru en mes habiletés, mais ma confiance grandit», a lancé le Québécois, parfaitement bilingue.
«Je n’ai jamais lâché et je ne le ferai jamais jusqu’à ce que j’atteigne le point dans ma carrière où je pourrai dire que j’ai tout donné», a-t-il également soutenu.
De bonnes valeurs
L’ancien coéquipier de Laurent Dauphin avec les Pionniers de Lanaudière n’a pas besoin de chercher bien loin pour trouver une source d’inspiration. Sa mère, Josée Paquette, est au nombre des 150 employés de la cimenterie Ash Grove, autrefois connue sous le nom de Cimenterie St-Laurent, en lock-out depuis près d’un an.
«Ma mère a travaillé fort toute sa vie. Elle est là depuis 20 ans. Elle pourrait arrêter n’importe quand, puisqu’elle est tout près de la retraite. Mais elle s’efforce d’aller aux réunions, a raconté Greer, les larmes aux yeux. Beaucoup de personnes auraient lâché, mais pas elle. Elle continue de le faire pour les autres. Ça démontre de la persévérance et du respect, deux valeurs que mes parents m’ont inculquées.»
Évidemment, les conflits de travail qui perdurent écorchent beaucoup de monde, beaucoup de familles. Surtout celles, plus nombreuses, qui finissent par avoir de la difficulté à joindre les deux bouts.
«Ça fait deux ans que les employés font du piquetage sur la rue. Ils ne reçoivent pas plus que 100 $ par semaine. C’est financièrement difficile pour plusieurs d’entre eux. Pourtant, ce sont des gens qui ont travaillé fort pour cette compagnie.»
«J’ai la chance de jouer au hockey au niveau professionnel, j’ai une très bonne vie. Ça "m’écoeure" énormément de voir que du monde doit survivre à ce genre de situation. Je ne sais pas comment je ferais. Je t’aime maman.»
Voyez les propos d'A.J. Greer en vidéo principale.