«Je suis sûrement le gars le plus heureux à Québec»

Stéphanie Martin
Le monde du sport célèbre le retour annoncé des matchs et des compétitions et espère ne plus revivre de grands confinements sportifs comme ceux qui ont été imposés depuis deux ans.
Dans les bureaux du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec, l’heure était à la fête. Le directeur général, Patrick Dom, faisait résonner les crécelles, après l’annonce du premier ministre, de la reprise des matchs le 14 février et des compétitions et tournois le 28. «Je suis sûrement le gars le plus heureux à Québec. Je pense tellement aux jeunes, tous sports confondus, qui attendaient une nouvelle comme ça, avec un calendrier établi», a-t-il exprimé. «Finalement, on la voit, la lumière au bout du tunnel.
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Heureux d’avoir décidé de reporter le tournoi en mai plutôt que d’annuler l’édition prévue en février, il affirme que le téléphone ne dérougit pas depuis l’annonce, alors que de nombreuses équipes lèvent la main pour participer, «si jamais on manque d’équipes».
On pourra tenir le Tournoi du 1er au 15 mai, à pleine capacité, se réjouit-il, et il promet que ce sera «festif».
Soulagement
Chez Sports Québec, qui avait embarqué dans le mouvement #OnVeutJouer, c’était le «soulagement» hier, selon la directrice générale, Isabelle Ducharme. «Notre slogan, c’est : On va jouer maintenant.» «La bonne nouvelle, c’est qu’on a des dates et des alignements. C’est ce qu’on demandait.» Le milieu du sport, dit-elle, a appris à s’ajuster aux consignes au cours des dernières années.
«Le monde sportif a fait un gros effort pour permettre aux sportifs de pratiquer dans des conditions pas normales, mais qui permettaient de maintenir l’activité», rappelle-t-elle. Elle espère maintenant qu’il s’agissait du dernier soubresaut de la pandémie. «On a toujours promis qu’on était capables de s’adapter et de faire face à l’adversité et on va continuer. Mais je peux vous dire que c’est le grand souhait de tout le monde de ne pas avoir une autre vague.»
«Replanifier»
Au Rouge et Or de l’Université Laval, Jean-Noël Corriveau, directeur adjoint du programme d’excellence, salue la «très bonne nouvelle». La reprise tardive des matchs durant la saison universitaire occasionne tout un casse-tête. «Il faut replanifier» les calendriers. Mais les organisations universitaires ne compteront pas les heures pour «permettre aux étudiants-athlètes de jouer le plus possible. Ils ont assez perdu».
Pour M. Corriveau, ce confinement du sport qui s’achève doit être le dernier. «La raison, c’est plus le fait d’aller à un championnat. C’est de permettre aux étudiants-athlètes de vivre leur passion, qui est le sport. Ça fait partie de leur quotidien et de leur équilibre de vie.»
«De revenir en arrière, j’aime autant pas l’imaginer, opine Patrick Dom. Je vis d’espoir avec ce qu’ils nous ont dit aujourd’hui.»
Le président-directeur général du Réseau du sport étudiant du Québec, Gustave Roel, rappelle que le message de la Santé publique, c’est qu’il faudra apprendre à vivre avec le virus. «Le message est de dire par exemple : on vous fait confiance sur votre capacité de gérer le masque à bon escient. Je suis confiant.»
Peu d’éclosions
Il rappelle que «très peu» d’éclosions ont eu lieu dans le sport étudiant. «Il y a eu des apprentissages qui ont été faits dans les deux dernières années.» Pour lui, la bonne nouvelle est que le jeu reprend pour tous les sportifs du Québec. «On ne fait pas de classe à part. C’est plus facilitant.»
On accueillait aussi très favorablement, ces assouplissements chez Hockey Québec et Soccer Québec, qui ont manifesté leur joie sur les réseaux sociaux, cette dernière qualifiant le tout de «très bonne nouvelle».
Marchand heureux
Le maire de Québec, qui avait plaidé pour la reprise du sport chez les jeunes, a exprimé sa satisfaction sur Twitter. «Ce sont de bien bonnes nouvelles pour nos jeunes qui pourront recommencer leur sport bientôt et pour les parents d’être de retour dans les estrades pour encourager leurs enfants. Je suis très heureux de ce plan de déconfinement déposé par François Legault aujourd’hui.»
La ministre déléguée à l’Éducation, responsable des sports et loisirs, Isabelle Charest, s’est réjouie de ce dénouement. «C’est grâce à la collaboration entre la santé publique, mon équipe et les partenaires du sport et du loisir qu’on a pu annoncer la reprise des matchs et des compétitions, a-t-elle réagi par écrit. Je suis très fière que nous ayons priorisé l’intérêt et la sécurité des jeunes, et que nous puissions donner une prévisibilité au milieu sportif, comme ils nous l’ont demandé. J’invite les sportives et les sportifs à continuer d’être exemplaires, comme ils l’ont été depuis le début de la pandémie.»