«Je suis Daniil Medvedev et je veux gagner»
Étienne Bouchard
MONTRÉAL – Contraint de manquer bien malgré lui le rendez-vous de Wimbledon il y a quelques semaines, Daniil Medvedev, aurait très bien pu se lamenter sur son sort, mais il préfère se concentrer sur le positif et sa quête de victoires au sein du circuit de l’ATP.
Gagnant du tournoi de Los Cabos, au Mexique, dimanche, le Russe est heureux de son retour au boulot après une absence de plus d’un mois suivant sa présence à Majorque, en Espagne. Favori à l’Omnium Banque Nationale, il aurait préféré se mesurer à l’élite de son sport sur le gazon du célèbre All England Club, mais il n’a pas dit non à un repos bien mérité. Installé au sommet du classement de l’ATP, il vient d’ailleurs de consolider sa place et n’a pas l’intention de l’offrir généreusement à autrui.
«Je me sens en confiance et j’avais besoin de ça pour voir où en est mon tennis sur le dur après les saisons sur terre battue et sur gazon. J’ai fait de bons matchs et j’ai toujours faim de victoires; c’est pour cela qu’on joue», a-t-il commenté en conférence de presse, lundi, dans un excellent français.
À propos des sanctions imposées par le monde du sport, incluant celui du tennis, à la Russie et ses athlètes, Medvedev n’y peut rien, lui qui s’était déclaré pour la paix mondiale peu après l’invasion de l’Ukraine. Son rôle est clair: faire ce qu’il aime le plus.
«Je ne pouvais rien faire pour modifier la décision, sauf que je ne veux pas m’attarder sur le négatif, a-t-il dit à propos de son exclusion de Wimbledon. J’ai préféré me reposer et refaire le plein physiquement. [...] Évoluer sous un drapeau neutre, ça ne change rien. J’aime jouer au tennis, mais je veux suivre les règles. Je suis Daniil Medvedev et je veux gagner. Nous aimons tous le tennis, mais nous ne jouons pas uniquement pour frapper une balle. On veut tous l’emporter.»
Séjour important
À Montréal, Medvedev souhaite accumuler davantage de points au classement avant notamment les Internationaux des États-Unis, dernière étape de la saison du Grand Chelem. Selon lui, il est primordial de se présenter à New York sur une excellente séquence. Si tel est le cas, il pourrait bien rééditer ses exploits de 2021, quand il avait triomphé de Novak Djokovic en finale à Flushing Meadows.
«À part évidemment de l’année de la COVID, j’ai toujours bien fait aux Internationaux des États-Unis; j’avais bien joué dans les tournois précédents. J’ai de bonnes sensations sur le court en Amérique du Nord et il est important de bâtir cette confiance. L’an passé, j’ai gagné à Toronto et atteint la demi-finale à Cincinnati. Puis, l’année que j’avais disputé la finale [à New York, en 2019], j’avais remporté Cincinnati. Et je m’étais aussi retrouvé en finale à Montréal, a-t-il rappelé. Je veux bien performer ici, c’est très important.»
Détenteur d’un laissez-passer pour le deuxième tour au Stade IGA, Medvedev ne baigne pas dans l’excès de confiance. Si les ténors Rafael Nadal, Roger Federer et Djokovic ne sont pas en ville, d’autres rivaux dangereux le sont, comme Nick Kyrgios, son premier rival potentiel. L’Australien vient d’ailleurs de décrocher le titre à Washington après avoir participé à la finale à Wimbledon.
Sauf que le Russe ne changera rien à sa recette du succès.
«Évidemment, si le "Big Three" est là, ils seront les favoris d’emblée, car ils ont gagné énormément de tournois, pratiquement tous ceux auxquels ils ont pris part. Ce ne sera donc pas une surprise. Par contre, rien ne change pour moi, qu’ils soient là ou non. Mon objectif est de remporter la compétition, peu importe l’adversaire en finale. Qu’il s’agisse d’un joueur qualifié, d’un "lucky loser" ou d’une deuxième tête de série, je veux seulement gagner.»