«Je profite du temps avec ma fille» -Lulu Hughes
Daniel Daignault
Pour Lulu Hughes, Noël est une période propice pour passer du temps de qualité avec sa fille de neuf ans. Et une période où les rassemblements familiaux prennent encore plus de sens depuis le décès de sa mère et les épreuves que la chanteuse a traversées en 2019.
Lulu, Noël a-t-il toujours été important pour vous?
Oui, mais il y a eu des périodes où, plus jeunes, nous étions très occupés, et notre carrière passait avant tout. Je me souviens qu’au début des années 2000, pour les plus petits, j’étais la matante qui n’avait pas d’enfants, qui voyageait et qui était une star! Je faisais des cadeaux à tout le monde. Le 25 décembre, je célébrais avec ma famille, mais le reste du temps, j’étais avec des amis ou sur scène.
Est-ce le fait de devenir mère qui a changé les choses?
Quand ma fille, Melody Victoria (née en 2010), est arrivée, Noël a pris une grande importance, et encore plus depuis le décès de ma mère, au début de 2017. Le dernier Noël qu’on a passé avec elle a vraiment été marquant. Depuis ce temps-là, je dirais que tous les membres de la famille font des efforts pour être ensemble. Aujourd’hui, le noyau familial s’est vraiment resserré.
L’an passé, durant cette même période, vous étiez loin de vous douter que 2019 allait être aussi difficile pour vous...
Oui, je n’étais au courant de rien au sujet de mon état de santé. C’est à partir de janvier que j’ai commencé à ne pas filer. Je te dis que depuis 2016, ça ne m’a pas lâchée: ç’a été une affaire après l’autre. Si je m’arrête à y penser, je me dis que j’y ai goûté, mais en fait je ne veux plus m’attarder à cela. Mais je peux dire que depuis trois ans, j’ai été mise l’épreuve et je pense que j’ai surmonté ces épreuves haut la main.
Comme le veut l’expression, vous vous dites que le meilleur est à venir?
Oui. J’ai fait ce que j’avais à faire. Je savais, quand j’ai commencé les traitements en mai, que j’aurais un six mois très demandant (en juin, Lulu annonçait qu’elle devait reprendre des traitements de chimio pour traiter un cancer de l’utérus, après avoir eu un cancer du sein en 2016).
Ce temps des fêtes, vous le célébrez avec votre fille. Que comptez-vous faire ensemble?
Les fêtes, c’est bien important pour elle. Elle est tout excitée, elle avait hâte à Noël. Il y a un bon moment qu’elle avait sorti le catalogue de jouets pour me dire ce qu’elle voulait comme cadeaux. Pendant les vacances, on fait plein de choses ensemble. J’aimerais aller voir le spectacle Illumi, à Laval, et aussi l’exposition Van Gogh. Je ne donne pas de spectacles durant les fêtes, alors j’en profite pour passer plus de temps avec ma cocotte. On va aussi passer des journées en pyjama, à ne rien faire, à regarder des films et à manger. C’est du beau temps de qualité.
Quand vous la regardez, vous revoyez-vous à son âge?
Oui et non. J’avais cinq frères et une sœur, alors que ma fille et moi, nous sommes seules. Notre noyau familial est petit. Moi, j’étais l’enfant du milieu, je ne prenais pas ma place, j’étais très gênée. Ma fille, elle, elle la prend sa place. Elle s’affirme!
Votre timidité a-t-elle disparu?
Ceux qui me connaissent bien diraient que je suis encore très timide. Je suis assez gênée et réservée dans la vie. La Lulu qui se démène et qui veut tout arracher sur scène, elle fait partie de moi, elle a besoin d’exister, mais pas tout le temps. Le reste du temps, je ne pourrais pas être comme ça. Dans la vie, j’ai besoin de tranquillité, d’harmonie, de paix. Et il me faut du temps avant de prendre une décision. Je suis aussi assez casanière. Les premières et les tapis rouges, ça ne m’a jamais intéressée.
Mais quand c’est l’occasion de faire la fête, avec la famille, vous ne donnez pas votre place...
C’est sûr qu’à Noël, quand on est en famille, on est une quarantaine de personnes, c’est autre chose. Mais j’aime beaucoup les soupers en petits groupes, où on peut se parler et s’entendre.
Pour vous qui aimez cuisiner, le temps des fêtes doit être une période propice à préparer de bons repas à partager. Allez-vous popoter cette année?
Oui. Noël est synonyme de cuisine pour moi. Je prépare des choses que je ne fais pas le reste de l’année. J’ai aussi pris la relève de ma mère... Avant, pour le gros party du 24 décembre, c’est elle qui faisait les gnocchis, parce que nos Noëls sont italiens. Alors c’est moi qui les ferai pour tout le monde.
Arrivez-vous à cuisiner souvent, malgré vos horaires?
J’aime tellement ça que, même si je donne des spectacles assez loin de chez moi, quand je peux revenir à la maison entre les tests de son l’après-midi et le show du soir, je prends le temps de cuisiner pour ma fille et moi. On parle pendant que je prépare les choses et on mange ensemble.
Lulu, qu’avez-vous demandé au père Noël cette année?
(Rires) J’aimerais qu’il me donne toute l’inspiration dont j’ai besoin pour composer un disque. J’aimerais faire un album l’an prochain.
Une fête à l’italienne en famille
Lors de notre rencontre, Lulu se promettait bien de célébrer le 24 décembre avec ses proches chez sa tante Thérèse. «Tout le monde va avoir chaud, on va manger comme des porcs et rire comme des fous, parce que mes frères et mes cousins sont vraiment des clowns! Ça commence à midi et ça finit le lendemain matin.» Et, bien sûr, la musique est au rendez-vous. «C’est sûr qu’il y a un moment où on sort les guitares. Tu vois, ça, c’est quelque chose qu’on ne faisait pas avant. Je ne peux pas t’expliquer pourquoi, mais depuis que ma mère est partie, on chante... En fait, à son dernier Noël, on lui a fait un show, mon frère Rick et moi. Depuis, avec les cousins, il y a tout le temps des guitares et on chante tous ensemble. Avant, quand j’étais la Bridget Jones de la famille, sans enfants et sans chum, et que j’étais beaucoup dans le spotlight, lorsque j’arrivais dans ma famille, c’était comme si je ne voulais pas de cette lumière-là sur moi. Ça me gênait. Là, on se fait un karaoké familial, tout le monde participe; alors, Rick et moi, nous ne sommes plus les vedettes. Personne n’a peur de prendre sa place, et on a surtout beaucoup de plaisir.»