«Je pensais que le monde me haïssait» - Marc-André Fleury
Jonathan Bernier
Marc-André Fleury a amorcé le match devant quelques parents et vieux chums venus l’encourager. Lorsqu’il a quitté la patinoire, on a eu l’impression qu’il s’était fait 19 000 nouveaux amis.
• À lire aussi: Fleury parmi les grands
• À lire aussi: «On est choyé de pouvoir vivre ça avec lui»
« C’est spécial. Je pensais que le monde me haïssait à Montréal. Chaque année, je me fais crier après ou huer », a lancé Fleury, le sourire fendu jusqu’aux oreilles.
Le Sorelois aime bien rigoler de la situation. Mais il reconnaît qu’il ne l’a jamais eu facile face à l’équipe qu’il a chérie durant son enfance.
« Ici, ce n’est jamais mes meilleurs matchs. On dirait toujours que je connais des soirées difficiles. Je ne sais pas pourquoi. »
On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. Peut-être que ses autres visites à Montréal seront également à oublier. Au moins, le souvenir de cette victoire du 9 décembre 2021, la 500e de sa carrière, supplantera tous les autres.
Obtenir 500 victoires, c’est tout un exploit considérant que seulement deux autres gardiens y sont parvenus dans l’histoire. Ça l’est encore plus pour un gamin pour qui la LNH a toujours paru inatteignable.
« J’y ai rêvé, mais je ne pensais pas l’atteindre. J’ai grandi en admirant Brodeur et Roy, mais jamais je n’aurais cru me rendre aussi loin », a indiqué l’athlète de 37 ans, reconnaissant d’avoir pu faire partie de bonnes équipes dès son jeune âge.
- Écoutez la chronique de Jean-Charles Lajoie au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio :
Pas digne de Roy et Brodeur
Maintenant que ce plateau est atteint, la prochaine marque à dépasser pourrait bien être les 551 victoires de Patrick Roy. Toutefois, Fleury soutient que ce n’est pas un objectif qu’il a en tête. Comme s’il ne se sentait pas digne d’être dans la même classe que lui.
« Les 551 victoires, c’est moins important. Brodeur et Roy étaient mes idoles. Pour moi, ce sont les meilleurs », a-t-il affirmé.
Si Fleury ne se trouve pas à la hauteur des deux membres du Temple de la Renommée, ce n’est pas le cas de ses coéquipiers.
Jonathan Toews n’a pas manqué de faire l’éloge de son gardien au terme de ce match.
« Ils ne sont pas beaucoup à s’être rendus à 500 victoires. C’est difficile à croire quand tu vois la liste. Il a eu une carrière très spéciale, a lancé le capitaine des Blackhawks. C’était formidable de faire partie de ce match-là avec lui. »
Fleury a beau n’être un membre des Blackhawks que depuis quelques mois, il est un rouage important de cette formation.
« Dès le départ, on était content de savoir qu’il venait à Chicago. Quand on a entendu les rumeurs qu’il ne viendrait peut-être pas, on paniquait un peu. »
Autre preuve que Toews a son nouveau partenaire en haute estime, il n’a pas hésité à soutenir sa candidature pour l’équipe olympique canadienne.
« Il devrait être aux Olympiques », a-t-il mentionné sans hésitation.