«Je n’ai jamais vu Vigneault faire ça» -Maxim Lapierre
Jonathan Bernier
Robin Lehner a causé toute une commotion, samedi soir, en publiant une série de messages sur Twitter dans lesquels, entre autres, il accuse Alain Vigneault d’avoir distribué à ses joueurs des somnifères et des médicaments visant à réduire l’anxiété.
«Est-il normal pour les employeurs de distribuer à leurs employés des Benzodiazépines, qui servent à traiter l’anxiété et l’insomnie en ralentissant l’activité cérébrale, et de l’Ambien, un somnifère?», s’est d’abord interrogé le gardien des Golden Knights.
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Un peu plus tard, en identifiant les Flyers de Philadelphie, il a ajouté: «Un entraîneur dinosaure qui traite les gens comme des robots et non comme des humains. Renvoyez ces dinosaures. Renvoyez Vigneault, c’est la première histoire. J’ai des preuves... Essayez de vous sortir de celle-là.»
Puisque c’était congé complet chez les Flyers, il n’a pas été possible de recueillir les commentaires de l’entraîneur-chef québécois. Toutefois, il devrait s’adresser aux journalistes lundi.
De son côté, Maxim Lapierre qui a joué sous les ordres de Vigneault durant deux saisons avec le Rocket de l’Île-du-Prince-Édouard et durant deux campagnes et demie sous les couleurs des Canucks de Vancouver, s’explique mal la sortie de Lehner.
«Je n’ai jamais vu Alain Vigneault faire ça. Ni à Vancouver ni dans le junior », a martelé l’ancien attaquant du Canadien, en entrevue avec «Le Journal de Montréal».
«Des pilules pour dormir, c’est vrai qu’il y en a de disponibles. Mais personne n’est forcé d’en prendre. C’est ridicule de penser ça, a-t-il insisté. Les joueurs de la LNH sont des hommes. Ce ne sont pas des enfants qui se font influencer à l’école primaire ou des jeunes du junior.»
Lapierre, qui a disputé 614 matchs dans le circuit Bettman, affirme qu’il a déjà eu recours à des pilules pour dormir.
«C’était sur de courtes périodes. J’en prenais pendant les séries éliminatoires parce que j’étais trop stressé. Je n’étais pas capable de dormir. Parfois, c’était à cause des voyages. On partait de Vancouver, on changeait de fuseaux horaires. Alors, parfois, c’était difficile de dormir», a-t-il expliqué.
«Mais quand je décidais d’arrêter, j’arrêtais», a-t-il pris soin de préciser.
Pas un buffet pharmaceutique
Et il assure que chaque fois qu’il y avait recours, il devait rencontrer le médecin de l’équipe.
«On allait voir le docteur et il étudiait la situation. Il nous posait des questions. C’était la même chose si on avait mal à une cheville et qu’on voulait prendre un médicament pour chasser la douleur. On ne se servait pas dans une pharmacie et ce n’est pas le "coach" qui venait nous les donner.»
«Le joueur a également la responsabilité de poser des questions. Si je prends tel médicament, qu’est-ce qui peut arriver? Quels sont les effets secondaires? Ensuite, il a le choix de les prendre ou pas.»
Risques de poursuite
Ce n’est pas la première fois que le Suédois se sert des réseaux sociaux pour jeter son fiel sur ce qu’il dit entendre et voir dans le circuit Bettman.
La veille, toujours sur Twitter, il a pris la défense de Jack Eichel.
L’attaquant des Sabres est en litige avec la direction de l’équipe au sujet de la marche à suivre pour traiter une hernie discale au niveau du cou.
Se porter à la défense d’un collègue de travail, c’est une chose. Sauf que cette fois, il s’attaque directement à une personne en lançant des accusations qui paraissent sans fondement aux yeux de plusieurs. Un jeu dangereux qui pourrait se traduire par une poursuite en diffamation si Lehner n’a rien de solide pour les appuyer.
D’ailleurs, les dirigeants de Ligue nationale de hockey (LNH) auraient approché Lehner pour lui demander s’il désirait s’entretenir avec eux. Une information qu’a obtenue Elliotte Friedman, de Sportsnet, en matinée.