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L'article provient de 7 jours
Culture

«Je me laisse guider par le plaisir», -Suzie Villeneuve

Photo : OSA Images
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Patrick Delisle-Crevier

2020-03-01T05:00:00Z
2023-10-12T23:08:13.005Z
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Suzie Villeneuve est arrivée dans notre paysage culturel par la grande porte, celle de la première édition de Star Académie, en 2003. Après avoir roulé sa bosse dans le monde de la musique quelques années, elle s’est retirée en 2010. La voilà de retour à La Voix, pour le plus grand bonheur de plusieurs. Parions qu’elle n’a pas fini de nous surprendre!

Suzie, qu’est-ce qui t’a convaincue de faire La Voix?

Ça faisait un moment que j’avais envie d’effectuer un retour à la musique. J’ai fait du chemin... En 2017, j’ai écrit ma première chanson, qui a pour titre Enfin, et j’ai aussi fait un retour sur scène. J’ai pris le temps d’y penser avant de me lancer dans cette aventure. Je me disais que ce serait un retour radical, que je n’avais pas d’affaire là... Ça me faisait un peu peur mais, finalement, je me suis dit: «Pourquoi ne pas le faire simplement pour le plaisir?»

Il y a 10 ans, tu as décidé de tout arrêter et de quitter la musique. Pourquoi?

Je n’étais plus bien et, surtout, j’avais l’impression de m’éloigner de plus en plus de qui j’étais. Je n’avais que 19 ans quand tout a commencé avec Star Académie. C’était gros! Je pense aussi que je ressentais une grande pression intérieure. Comme j’avais une sœur jumelle qui chantait aussi, je me suis un peu transformée pour me différencier. Avec le recul, j’ai constaté que la Suzie rock avec les cheveux noirs, ce n’était pas moi. Bref, je n’étais plus bien dans ce métier-là... La pression était devenue trop forte. Alors, j’ai décidé de tout arrêter.

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Photo : OSA Images
«Faire La Voix, c’est juste du bonheur. Je suis fébrile et heureuse à la fois, et  je suis contente d’avoir décidé de me donner cette chance.»

Est-ce que ç’a été difficile de tout quitter?

Oui, parce que j’aimais chanter, mais je m’étais un peu perdue dans tout ça... J’ai finalement décidé de me lancer dans l’entrepreneuriat. Ça s’est très bien passé pendant un moment, mais après un certain temps, je me suis sentie à nouveau inconfortable. Il a fallu que je me questionne et que je trouve des réponses. J’ai réalisé que la chanteuse en moi avait envie de renouer avec la musique, et je me suis dit qu’à 36 ans, je ne vivrais pas les choses de la même façon. J’ai donc décidé de me lancer!

As-tu déjà eu des regrets au fil des ans?

Non. Je pense que j’ai fait les meilleurs choix en fonction de ce que je croyais être le mieux pour moi à l’époque. C’est certain qu’aujourd’hui, avec l’expérience que j’ai, je ne prendrais pas les mêmes décisions. Quand je regarde des images de la Suzie à la tête noire, je réalise que j’alimentais le côté rockeur en moi et que, par le fait même, je me mettais un peu dans une cage. Je voulais faire mon propre chemin, avoir ma propre identité, mais j’ai alimenté une image qui ne me ressemblait pas vraiment. Suzie la sombre, la ténébreuse, la frustrée, ce n’était pas moi. Mais il m’a fallu quelques années pour m’en rendre compte. J’ai aussi fait de mauvais choix d’équipe, je me suis mal entourée, et ça m’a ébranlée au point de tout remettre en question.

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Que retiens-tu de ton passage à Star Académie en 2003?

Si je pouvais retourner dans le temps, je referais l’aventure, parce que ç’a été un tournant dans ma vie. Ça m’a permis de vivre ma passion et ç’a été une expérience fantastique! En même temps, un phénomène aussi gros ne vient pas sans conséquences... On était les premiers à faire cette émission; on ne savait pas trop à quoi s’attendre, et nos vies ont pris un virage à 180 degrés! Par la suite, ça n’a plus jamais été comme avant. C’était si gros qu’on ne pouvait plus sortir librement; on avait l’impression d’être les Beatles! Je me souviens d’une fois où on était tellement traqués par les fans qu’il a fallu, par souci de sécurité, louer un étage complet d’un hôtel. À un moment donné, ça a pris trop de place, et j’ai eu besoin de quitter l’aventure. Je ne le regrette pas: j’avais besoin de me retrouver et de faire le point.

Photo : Marco Weber, TVA Publications
Suzie est apparue dans notre paysage télévisuel lors de la première édition de Star Académie. La voici en 2003, aux côtés de ses complices féminines.

Tu as passé l’audition à l’aveugle à La Voix il y a quelque temps. Tu cachais donc ta participation depuis un moment...

Oui. J’avais hâte de pouvoir en parler! Les gens me demandent souvent si je vais revenir à la musique un jour, et là, je suis là! Pour moi, faire La Voix, c’est juste du bonheur. C’est léger. Je suis fébrile et heureuse à la fois, et je suis contente d’avoir décidé de me donner cette chance. Les coachs avaient raison quand ils disaient que je m’étais fait le plus beau cadeau en allant au cœur de ce que je suis.

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Parlant des coachs, qu’est-ce qui t’a convaincue de choisir Garou?

On avait travaillé ensemble à l’époque, alors je crois que j’ai eu envie de reprendre là où on avait arrêté. Initialement, mon cœur penchait pour lui, et c’est lui qui a été le premier à se retourner. D’un autre côté, je connais bien Marc et j’aurais aimé travailler avec lui. Même chose pour Cœur de pirate et Pierre Lapointe... Je pense que j’aurais grandi en travaillant avec chacun d’eux, mais Garou a scellé le tout quand il a dit que mon audition était une belle réconciliation entre le public et moi, mais aussi entre moi et moi. Ça m’a touchée.

Pourquoi as-tu choisi de chanter I Surrender, de Céline Dion?

C’est une chanson qui résume bien là où j’en suis dans ma vie et qui illustre le fait que je suis de retour après être restée dans l’ombre un moment. I Surrender, ça veut dire «J’abdique». Et c’est ce que j’ai fait: j’ai arrêté de résister à cet appel intérieur qui m’incitait à revenir à la musique et à qui je suis.

As-tu ressenti le besoin de valider ton choix avec tes proches avant de te lancer dans l’aventure?

Non. J’ai pris cette décision par moi-même et seulement avec moi-même. Cela dit, j’en ai quand même parlé à Annie une fois que mon choix a été fait, car je voulais qu’elle soit au courant. Ç’a été une belle surprise. Ma sœur est derrière moi: elle m’a dit de m’amuser!

As-tu eu peur qu’aucun fauteuil ne se retourne?

J’y ai pensé, mais ça n’a pas influencé mon choix. J’ai eu une période de doute pendant les répétitions: je me demandais ce que je faisais là. Puis, une dame est passée, m’a regardée et m’a dit que j’étais à ma place. Ça m’a rassurée, et je n’ai plus repensé à ça. J’ai décidé d’y aller une étape à la fois. Je vis cette expérience en me laissant guider par le plaisir... Finalement, voir les quatre coachs se retourner, recevoir un si bel accueil et entendre de si belles réactions, ça m’a touchée!

Ils ont dit

«C’est une super réconciliation entre elle et elle...»

— Garou

«Je suis émue, ça n’existe plus des voix comme ça.»

— Cœur de pirate

«Elle s’est mise en danger, et ça a payé. C’est un beau cadeau qu’elle se fait et qu’elle nous fait.»

— Marc Dupré

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