Jan Mysak, le papa tchèque
Kevin Dubé
On ne saura jamais exactement ce qui s’est dit dans le vestiaire de la Tchéquie avant sa victoire surprise face aux Américains en quart de finale du Mondial junior. Ce qu’on sait, toutefois, c’est que le discours du capitaine Jan Mysak a allumé une flamme qui, même après la rencontre, ne semblait pas encore éteinte chez ses coéquipiers.
L’espoir du Canadien de Montréal est le leader incontesté chez les Tchèques. Avant le match de mercredi soir, il a pris la parole. Ça, on le sait parce que tous les joueurs en ont fait mention. Mais ce qui a été dit demeurait au secret d’État.
«J’ai dit beaucoup de choses», a mentionné Mysak, en souriant.
Le défenseur David Spacek a probablement été celui qui s’est rapproché le plus de dévoiler aux médias la teneur de ce que le capitaine avait dit.
«Jan, c’est probablement le meilleur leader avec qui j’ai joué. Dans le vestiaire, c’est le gars que tout le monde veut suivre et il motive tout le monde. Je ne me rappelle pas exactement ce qu’il a dit mais ça voulait dire que si on croit en nous, on réussira toujours à se rendre où on veut.»
«C’était un discours très motivant. Tout le monde avait du feu dans les yeux après et on voulait tous gagner. Il avait déjà fait des discours avant, mais celui-là était spécial.»
Comme un père
Contrairement aux trois autres équipes toujours en vie au Mondial junior, les Tchèques comptent sur une équipe relativement jeune, ne comptant que sur six joueurs de 19 ans d’âge junior [nés en 2002], comparativement aux 18 de la Finlande et aux 14 du Canada et de la Suède.
L’apport de Mysak est donc encore plus crucial à l’interne.
«Je ne suis pas dans le vestiaire tout le temps, mais c’est un leader. Il a aidé les entraineurs à s’assurer que tout se mette en place et clique. C’est un peu comme un père pour les autres joueurs! Il aide les jeunes à prendre de la maturité en leur montrant ce que ça prend pour avoir du succès», le louangeait l’entraineur Radim Rulik.
La leçon lettone
Il faut l’admettre, peu de gens s’attendaient à ce que les Tchèques viennent à bout des États-Unis en quart de finale. L’équipe avait terminé au quatrième rang du groupe A après une humiliante défaite de 5 à 2 face aux surprenants Lettons, pour conclure la ronde préliminaire avec une fiche d’une victoire et trois défaites, dont une en tirs de barrage contre la Finlande.
«Ce n’était pas un bon moment quand on a perdu contre la Lettonie, a ajouté Mysak. On entendait des mauvais commentaires et les gens dans notre pays étaient fâchés. Quand on perd, ils sont furieux. On voulait se reprendre et leur montrer qu’on a une bonne équipe.»
«Si on joue comme on l’a fait contre les États-Unis, on a une chance de battre n’importe qui. Le message est simple : si on croit en quelque chose et qu’on y met l’effort, ça peut arriver.»