Malgré une année difficile, Legault s’accroche et veut revenir en 2026
Le premier ministre a profité de son bilan de fin de session pour réitérer son intention de solliciter un troisième mandat
Marc-André Gagnon
Crise du coût de la vie, grèves, bâillon, effondrement dans les sondages: malgré une année 2023 difficile, marquée par «beaucoup de controverses», François Legault s’accroche et maintient qu’il sera sur les rangs en 2026.
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«J’ai le goût d’être là dans un troisième mandat», a annoncé d’entrée de jeu le premier ministre, avant de prendre les questions sur son bilan de fin de session parlementaire.
Celle-ci se termine avec un bâillon pour forcer l’adoption de l’imposante réforme de la santé du ministre Christian Dubé. Celle de Bernard Drainville en éducation a été adoptée par la voie normale, jeudi. Devant le parlement, des milliers de syndiqués du Front commun en grève au moins jusqu’au 14 décembre s’étaient encore donné rendez-vous pour manifester bruyamment, vendredi, alors que plane la menace d’une grève générale illimitée.
- Écoutez le commentaire de Rémi Villemure au micro de Richard Martineau via QUB radio :
«Ça n’a pas été une année facile, politiquement», a reconnu M. Legault. Le premier ministre assure néanmoins qu’il n’est «pas découragé pantoute», même après un sondage qui confirme la chute drastique de sa cote de popularité et la montée du Parti Québécois de Paul St-Pierre Plamondon, désormais en première place.
«Moi, je ne suis pas en politique pour gagner un concours de popularité», a-t-il répété.
«Assez emballant» pour se représenter
Motivé à défendre le français, emballé par la relance de «grands projets» avec Hydro-Québec – incluant de nouveaux barrages – et par tout ce que son gouvernement a accompli notamment pour la filière batterie, avec GM, Ford et Northvolt, le chef caquiste prévoit déjà se représenter dans trois ans.
C’est d’ailleurs ce qu’il avait signalé pendant la campagne électorale, en 2022, mais à deux conditions: être en santé, et sentir l’appui des Québécois.
Ce dernier critère ne tient plus, a-t-il confirmé, vendredi. «Vous savez, j'ai évolué, a-t-il expliqué. [...] Je sens un certain support dans mon caucus, a-t-il raconté. Il y a des gens qui m'ont demandé de le confirmer [qu’il allait rester chef] et d'arrêter de mettre des conditions.»
Aux syndiqués de la fonction publique et aux électeurs en colère contre lui, «vous me jugerez en 2026, on a encore trois ans devant nous», lance François Legault, convaincu des effets qu'auront ses réformes en santé et en éducation.
«On est plus que dû au Québec pour faire des grands changements qui vont être déterminants pour l'avenir des réseaux de la santé et de l'éducation», a martelé M. Legault.
Résistance
«Il va y avoir de la résistance de la part entre autres des syndicats, mais je pense qu'en bout de ligne, quand on va livrer les services, bien j'ai confiance de retrouver la confiance», a dit le premier ministre. «Je suis convaincu que ça va être payant en bout de ligne, [...] de donner des meilleurs services aux Québécois», croit le chef de la CAQ.
Questionné sur les dossiers avec lesquels son gouvernement a eu maille à partir, «je n'ai pas l'intention de revenir sur ces controverses», a dit M. Legault.
Avec le tramway comme pour le troisième lien entre Québec et Lévis, «j'ai tout dit ce que j'avais à dire là-dessus», a-t-il lâché.
«Ça fait partie du mandat qu'on a donné à la Caisse de dépôt et on se donne six mois pour faire le point avec des experts. Et là, on va vous revenir au mois de juin. [...] Six mois, c'est pas une éternité», a relativisé le premier ministre.
Contrairement aux précédents bilans de fin de session présentés par François Legault depuis qu'il est au pouvoir, la vice-première ministre Geneviève Guilbault n'était pas à ses côtés, vendredi. Dans le contexte des négociations avec le secteur public, le premier ministre s'était plutôt entouré de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, de son leader parlementaire, Simon Jolin-Barrette, et des ministres de la Santé et de l'Éducation, Bernard Drainville et Christian Dubé.