«J’ai eu des moments très sombres» - Pascal
TVA Sports
Jean Pascal dit avoir vécu une période «sombre» après l’annulation de son dernier combat et le dépouillement de son titre de la WBA.
Dans une entrevue diffusée vendredi à l’émission de Jean-Charles Lajoie, sur les ondes de TVA Sports, le pugiliste de 39 ans s’est dévoilé à cœur ouvert sur la détresse psychologique qu’il a vécue.
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«Ç’a été vraiment pénible pour moi cette situation-là, a-t-il confié. Pendant six mois, j’ai eu une dépression. J’ai eu des moments très, très sombres. Je ne savais pas s’il fallait que je ressorte pour sortir cette histoire des boules à mites.
«Après avoir consulté ma famille, mes proches et ma fille, j’ai cru que c’était nécessaire pour moi, mes partisans et surtout ma fille, d’en parler et expliquer les faits.»
Pascal a même admis avoir songé à mettre fin à ses jours.
«Pour vous dire la vérité, quand j'étais à Puerto Rico, certainement, a-t-il répondu à la question. Ça m'a vraiment affecté et c'est pour ça que ça m'a pris autant de temps avec de m'expliquer. J'étais terrassé, je ne sortais pas de ma chambre.»
En mai 2021, le Lavallois devait affronter Badou Jack dans un choc de revanche. Le combat a été annulé lorsque des prélèvements effectués par l’Association antidopage volontaire (VADA) ont révélé la présence de trois stéroïdes anabolisants, puis ensuite d'érythropoïétine (EPO).
Si ces conclusions semblent très irréfutables, Pascal n’en démord pas et clame son innocence.
«J’étais très surpris des résultats, a-t-il fait savoir en soulevant que les quantités décelées étaient infimes. Je suis allé faire des tests du cheveu. Il a été prouvé par la communauté scientifique que c’est encore plus précis que (les échantillons de) l’urine.
«Avec les cheveux, on peut remonter de six à 12 mois pour savoir si la personne prenait des substances illicites. Le Dr Baillargeon a envoyé mon cheveu aux Pays de Galles et le résultat est revenu négatif.
«Comment se fait-il que la VADA ait trouvé des substances illicites, tandis qu’avec le cheveu, il a été déterminé que je n’en ai pas consommé sur une période d’un an?»
Victime d'un complot?
LA VADA ne reconnait pas le dépistage à partir du cuir chevelu. Pascal croit que c’est parce qu’un nombre important d’athlètes olympiques et d’athlètes de haut niveau pourraient se faire pincer.
Pascal a souvent milité pour que la boxe demeure un sport propre. En mai 2011, on se souviendra qu’il avait fait un tabac pendant la conférence de presse en vue du deuxième affrontement contre Bernard Hopkins, le défiant publiquement en insistant qu’il se soumette à un contrôle antidopage.
Il en était de même avec Lucian Bute en 2014.
Huit ans plus tard, il n’exclut pas la possibilité d’être victime d’un complot. La mésaventure lui a coûté, d’après ses dires, «dans les huit chiffres».
«On a sali mon nom, déplore-t-il. Quand je traversais mes moments sombres, j’étais enfermé dans ma chambre. Ma fille vit avec moi et se demandait pourquoi j’étais ainsi. Elle cognait à ma porte pour voir si j’allais bien.
«C’est ma fille de 17 ans qui a pris soin de moi. Elle n’a jamais cru à ces théories-là.»
Dans le ring en mai
Le 12 juillet, la WBA a dépouillé Pascal de son titre régulier des poids mi-lourds en plus de le suspendre pour six mois. Il dit ne pas en avoir fini avec le sport qui l’a rendu célèbre et remontera dans le ring le 21 mai, en Floride.
«Je suis un athlète qui carbure aux défis. Hier j’ai signé un contrat pour un combat contre Fanlong Meng, un Chinois avec une fiche de 17-0 et 10 knock-outs. Il est l’aspirant numéro un au titre de l’IBF, explique-t-il.
«Ce combat va me rouvrir une porte pour devenir champion du monde une troisième fois.»
Meng devait se battre contre Artur Beterbiev en septembre 2020, mais un problème de visa l’a empêché de participer au duel.