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J’ai marché le réseau souterrain de Montréal du début à la fin: voici comment ça s’est passé

Photomontage Alexandre Pellet
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Photo portrait de Julien Lamoureux

Julien Lamoureux

2023-02-06T11:00:00Z
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BILLET – J’ai profité de la saison froide pour m’intéresser à une particularité de Montréal connue dans le monde: la ville souterraine. Mon but était d’atteindre le plus d’édifices possible sans sortir dehors. Voici pourquoi je pense qu’une journée dans le plus grand réseau du genre au monde peut être enrichissante, autant pour les touristes que pour les habitants de la métropole.

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Pourquoi faire ça?

Le réseau piétonnier souterrain de Montréal, ou RÉSO, est une «attraction majeure (...) typique de la ville et de son caractère nordique», selon le site web officiel de la Ville. De nombreux guides de voyage le mentionnent. Des Youtubeurs en visite le présentent dans leurs vlogues. Même ChatGPT est au courant de son existence.

Capture d'écran
Capture d'écran

Pour moi, qui suis né et a grandi ici, le réseau souterrain est bien utile pour se déplacer au centre-ville en hiver, mais je ne l’ai jamais vu comme une attraction touristique, contrairement à d’autres endroits qui font la réputation de la métropole, comme la Biosphère, le Vieux-Montréal ou le parc du Mont-Royal. 

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Après avoir vu mes collègues parcourir, à la marche et en surface, les trajets de la ligne verte et de la ligne jaune du métro, je me suis dit que ça serait intéressant de faire la même chose dans le RÉSO. J’étais curieux de voir les lieux les plus populaires et connus – le 1000 de la Gauchetière, le Musée d’art contemporain, les centres commerciaux –, mais j’avais aussi envie de découvrir ce que je trouverais entre ces endroits. 

Ça prend combien de temps? 

Tout dépend de votre envie d’explorer. En tant que tel, aller de la station Place-des-Arts jusqu’au 1000 Sherbrooke (près de la station Peel), qui sont les deux points les plus distants qu’on peut faire en ne sortant pas dehors, n’est pas si long: autour de 4 km selon le chemin choisi. Une heure et le tour est joué.

Étienne Brière
Étienne Brière

Par contre, si vous faites comme moi et que vous explorez les édifices que vous traversez, la distance et le temps peuvent être beaucoup plus importants. J’ai fait environ 15 700 pas, ce qui équivaut à près de 11 km. (Malheureusement, mon application de traçage GPS ne marchait pas parce que j’étais souvent sous la terre; je dois donc me baser sur le nombre de pas que j’ai faits pour estimer la distance parcourue.)

Si vous voulez avoir le luxe de vous arrêter plusieurs fois pour vous reposer, pour manger et pour visiter, je vous suggère donc de prévoir une journée entière.

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De quel côté commencer? 

Ma suggestion est de commencer par l’extrémité nord-est du RÉSO, c’est-à-dire à la station de métro Place-des-Arts. Comme ça, si vous succombez à l’envie de vous acheter une paire de bottes ou un nouveau robot culinaire, vous n’aurez pas à le traîner toute la journée, puisque vous garderez les zones axées sur le magasinage pour la fin.

Que voit-on sur le trajet? 

Secteur 1 – Quartier des spectacles

En plein jour, la Place des Arts est un endroit assez tranquille, surtout en cette période de travaux qui forcent le déplacement temporaire du Musée d’art contemporain. On sent quand même qu’on se retrouve dans un haut lieu de la culture montréalaise quand on traverse le couloir qui donne accès à la Maison symphonique, à la salle Wilfrid-Pelletier et à la Cinquième Salle, entre autres.

Julien Lamoureux
Julien Lamoureux

La première foire alimentaire se trouve ensuite dans le Complexe Desjardins, où on peut également admirer le spectacle de la fontaine construite au centre de l’édifice.

Secteur 2 – Palais des Congrès

Après avoir rapidement traversé le complexe Guy-Favreau, je me suis retrouvé dans un Palais des Congrès animé par la tenue du Salon de l’auto. Le bâtiment est aussi reconnaissable à ses fenêtres teintées et ses aires de détente. 

Étienne Brière
Étienne Brière

Secteur 3 – Quartier des affaires

Après un court passage sous la terre, c’est le moment d’atteindre l’endroit le plus lumineux du trajet, le Centre de commerce mondial. Les grandes vitres au plafond font entrer les rayons de soleil dans ce bâtiment qui compte aussi une attraction que bien des Montréalais ne connaissent pas: un morceau du mur de Berlin. 

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Julien Lamoureux
Julien Lamoureux

Un grand bassin d’eau dominé par la statue d’Amphitrite, déesse grecque de la mer, permet aussi de se relaxer avant de retourner sous terre.

Le bassin du Centre de commerce mondial.
Le bassin du Centre de commerce mondial. Étienne Brière

Le souterrain permet ensuite de se rendre à la place Bonaventure en passant juste devant une entrée de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Le couloir, avec ses grandes fenêtres, donne un point de vue sur les bâtiments des environs.

Après avoir rapidement traversé la place Bonaventure, on se retrouve dans l’atrium du 1000 de la Gauchetière, où il est possible de louer des patins et de faire le tour de la patinoire qui se trouve au centre des restaurants. 

Julien Lamoureux
Julien Lamoureux

Secteur 4 – Autour de la Gare Centrale

La Gare Centrale est la porte d’entrée des personnes qui arrivent à Montréal en train. C’est aussi environ le point central de l’itinéraire.

J’espérais ensuite pouvoir monter à l’observatoire de la place Ville-Marie, un des plus hauts bâtiments de la ville, mais celui-ci est fermé depuis le début de la pandémie.

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C’est au Cathcart, qui combine une dizaine de restaurants et un biergarten, que j’ai décidé d’arrêter pour dîner. Il s’agit d’une des trois foires alimentaires «nouveau genre», où on trouve des restaurants plus haut de gamme que les enseignes de restauration rapide auxquelles on est habitués, qui ont ouvert à Montréal en 2019

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Julien Lamoureux
Julien Lamoureux

Secteur 5 – Centres commerciaux

On arrive ensuite dans le secteur le plus achalandé. C’est celui que les Montréalais connaissent aussi le mieux. Les centres commerciaux (centre Eaton, complexe Les Ailes, cours Mont-Royal) et les enseignes connues (Simons, La Baie, Décathlon, et j’en passe) s’y trouvent.

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On peut aussi découvrir de plus petits commerces méconnus (comme un nombre surprenant de cordonniers) et des divertissements variés, comme le cinéma Banque Scotia. Ce secteur compte aussi de nombreuses foires alimentaires, comme le Time Out Market, qui est basé sur le même modèle que le Cathcart.

Étienne Brière
Étienne Brière

Les explorateurs urbains se plairont à arpenter des couloirs anonymes qui mènent à des établissements moins connus, où on ne croise presque personne, même en plein jour. À partir de la station McGill, par exemple, on peut accéder au 2001 Robert-Bourassa, dont je n’avais jamais entendu parler auparavant.

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Dernière attraction sur ma route: l’Expo Barbie, plus grande exposition permanente sur ce thème au monde, qui est bien cachée au premier étage des cours Mont-Royal. 

Julien Lamoureux
Julien Lamoureux

J’ai ensuite pris le métro à la station Peel pour retourner chez moi. Et je dois avouer qu’en sortant, rendu dans mon quartier, j’étais plutôt content de respirer l’air frais de l’extérieur pour la première fois en plusieurs heures.

Que faut-il savoir?

  • Mon trajet m’a forcé à sortir dehors pour marcher environ 400 m entre le complexe Guy-Favreau et le Palais des Congrès, puisque le passage intérieur était temporairement fermé. Sinon, il aurait été possible de rester au chaud toute la journée. Cela dit, il existe d’autres secteurs, comme les galeries autour du métro Berri-UQAM, qui font officiellement partie du RÉSO, mais qui ne sont pas connectées ensemble par voie piétonne. 
  • Des expositions d’art temporaires sont parfois installées à travers le réseau. Par exemple, au printemps 2022, le Festival Art souterrain a investi les galeries du RÉSO pendant quelques semaines. 
  • Selon le site web de la ville de Montréal, les galeries du RÉSO totaliseraient 32 km. J’ai écrit à la Ville pour avoir des précisions sur leur calcul, mais je n’ai pas encore eu de réponse.
Étienne Brière
Étienne Brière
  • Le site web Le Québec pour tous s’est penché sur l’accessibilité du réseau. À cause des nombreuses marches et escaliers mécaniques rencontrés dans les galeries souterraines, les personnes à mobilité réduite ont des options limitées, mais pourraient tout de même se déplacer dans le secteur des centres d’achat, autour des stations McGill et Peel.

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