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J'ai marché la ligne jaune du métro du début à la fin: voici comment ça s'est passé

PHOTOMONTAGE Marilyne Houde
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Photo portrait de Jean-Michel  Clermont-Goulet

Jean-Michel Clermont-Goulet

2022-10-12T15:35:18Z
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BILLET - Avant que le froid ne s’installe officiellement sur le Québec, j’ai profité du début de l’automne et du beau temps pour marcher la ligne jaune du métro. J’ai fait des découvertes inattendues et joui d’une vue imprenable sur Montréal. Voici pourquoi je vous recommande fortement ce petit trajet pédestre.  

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Pourquoi faire ça? 

Puisque je vis à Longueuil et que je travaille à Montréal, le trajet maison-boulot peut devenir redondant, à un moment donné. Je me suis donc dit «pourquoi ne pas mettre un peu de piquant (et de sueur) dans une routine qui, en temps normal, prend 30 minutes de transport en commun?».  

Carte du réseau de métro de la STM
Carte du réseau de métro de la STM Photo stm.info

Mais c’est aussi une belle occasion de visiter son coin de pays et de prendre le temps de respirer. D’autant plus qu’une partie du trajet se fait en forêt urbaine, un plus à mon avis. 

Ça prend combien de temps? 

Le tunnel de la ligne jaune, qui ne compte que trois stations, rappelons-le, a une longueur de 4,25 km. Par contre, vous comprendrez que faire le trajet à la marche comprend quelques détours, fleuve Saint-Laurent oblige.  

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Le périple de la ligne jaune en une image
Le périple de la ligne jaune en une image Capture d'écran

Au total, 7,76 km de marche ont été nécessaires pour accomplir ma mission: 

  • Porte-à-porte entre le métro Longueuil et la station Jean-Drapeau, j’ai marché un bon 3 km. 
  • De la station Jean-Drapeau à Berri-UQAM (ou Berri-De Montigny, pour les vieux de la vieille), c’est un peu plus long: 4,7 km, puisque la deuxième partie du pont Jacques-Cartier est bien plus longue que la première.  

En tout et partout, un peu plus d’une heure et demie m’aura suffi pour franchir la Manche montréalaise, incluant les courts arrêts pour prendre des clichés.  

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De quel côté commencer? 

J’ai décidé de commencer mon épopée à Longueuil, directement à partir du terminus. D’abord, parce qu’on m’a offert un lift jusqu’au métro, ce qui est non négligeable.  

Façade du terminus de Longueuil
Façade du terminus de Longueuil Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

Ensuite, parce que j’allais pouvoir reprendre mon souffle (et sécher ma sueur de marcheur) une fois au bureau, situé non loin de mon point d’arrivée.  

Qu’y a-t-il d’intéressant à voir durant le trajet?  

«On ne marche pas sur le pont Jacques-Cartier tous les jours», comme le dit le dicton. Donc, la grande majorité du trajet a un petit je-ne-sais-quoi qui saura capter l’attention du marcheur. 

On pourrait diviser l’aventure en trois grandes parties. 

1.Vers l’île Sainte-Hélène 

D’abord, trois options s’offrent à vous pour avoir accès à la structure routière à partir du métro Longueuil : 

Les trois voies accessibles pour atteindre le pont Jacques-Cartier à la marche
Les trois voies accessibles pour atteindre le pont Jacques-Cartier à la marche PHOTO Capture d'écran

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  • Emprunter un escalier de 109 marches (!) qui vous mène soit du côté droit ou gauche du pont;
Les fameux escaliers qui mènent au pont Jacques-Cartier, identifiés en rose sur le plan précédent.
Les fameux escaliers qui mènent au pont Jacques-Cartier, identifiés en rose sur le plan précédent. Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

  • Utiliser un passage piéton au sud de la station de métro, qui vous permet d'accéder au côté droit du pont (vue sur la Ronde); 
Le passage piéton qui donne accès au côté droit du pont débute à l'ancien embranchement autoroutier, au sud de la station de métro, identifié en vert sur le plan.
Le passage piéton qui donne accès au côté droit du pont débute à l'ancien embranchement autoroutier, au sud de la station de métro, identifié en vert sur le plan. Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

  • Commencer au tout début de la piste cyclable, située à l’intersection de la rue Saint-Laurent et du boulevard La Fayette (côté gauche du pont, avec vue sur la Biosphère et le centre-ville).
Au bout de l'image se trouve le début (ou la fin!) de la piste cyclable du pont, identifié en bleu sur le plan.
Au bout de l'image se trouve le début (ou la fin!) de la piste cyclable du pont, identifié en bleu sur le plan. Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

J’ai choisi de marcher du côté gauche en prenant l’escalier, car c’est l’accès le plus près du métro. D’emblée, puisque c’est l’automne, les cyclistes se font moins présents sur le pont Jacques-Cartier, ce qui rend la marche un peu plus amicale.  

Car on va se le dire, l’été, il y a autant de trafic sur la voie cyclable que sur la voie automobile. J’exagère, mais vous voyez le genre. 

Avec la vue panoramique sur les îles Notre-Dame et Sainte-Hélène habillées d’arbres aux feuilles multicolores, on en vient à oublier les centaines de voitures qui nous croisent. 

On va se le dire, les couleurs automnales coupent le souffle (déjà court parce que vous montez un pont).
On va se le dire, les couleurs automnales coupent le souffle (déjà court parce que vous montez un pont). Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

Sur le pont, j’ai découvert deux choses: il y a une limite de vitesse pour les vélos, trottinettes, patineurs et coureurs aguerris (20 km/h) et il semble y avoir une frontière psychologique Montréal-Longueuil bien identifiée sur un lampadaire. 

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Photo Jean-Michel Clermont-Goulet
Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

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2. Sur l’île Sainte-Hélène 

Pour faire un arrêt à la station Jean-Drapeau, il faut descendre du pont pour se rendre sur l'île Sainte-Hélène, où se trouve notamment La Ronde.

Photo Jean-Michel Clermont-Goulet
Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

J’ai de nombreuses fois emprunté le pont pour me rendre à La Ronde, à pied ou à vélo. C’était en revanche la première fois que je me rendais ainsi à la station Jean-Drapeau et il y en a des choses à voir autour! 

En empruntant le premier chemin pédestre qui se présentait à moi, je suis tombé — tenez-vous bien — sur un ancien cimetière militaire britannique établi entre 1828 et 1878 tout près la Biosphère.  

Le cimetière britannique qui se trouve derrière la Biosphère.
Le cimetière britannique qui se trouve derrière la Biosphère. Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

On y apprend que des soldats et leurs familles y ont été enterrés et qu’une bonne partie des sépultures ont été déplacées à Montréal, laissant deux tombes et un monument commémoratif.  

La Biosphère attire les touristes à toute heure du jour. Il y en avait déjà quelques uns qui se prenaient en photo devant la structure à 8h du matin.
La Biosphère attire les touristes à toute heure du jour. Il y en avait déjà quelques uns qui se prenaient en photo devant la structure à 8h du matin. Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

Une fois à la Biosphère (ou pour les 60 ans et plus qui nous lisent, l’ancien pavillon des États-Unis lors de l’Expo 67), un demi-tour sur soi-même suffit pour arriver à la station Jean-Drapeau. 

Photo Jean-Michel Clermont-Goulet
Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

Pour voir du pays, je ne suis pas retourné directement sur mes pas pour rejoindre le pont Jacques-Cartier.  

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J’ai plutôt opté pour un petit détour vers la rive nord de l’île-Sainte-Hélène, avec vue sur la métropole.  

Photo Jean-Michel Clermont-Goulet
Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

Je suis même arrivé en plein cœur d’une aire d’entrainement et j’ai vu le site des Piknic Électronik dépourvu de ses festivaliers.  

Le moment «chest-bras» du périple.
Le moment «chest-bras» du périple. Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

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3. Vers Montréal

De retour sur le pont en direction Montréal, c’est Jacques Cartier lui-même qui nous accueille!  

Photo Jean-Michel Clermont-Goulet
Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

Le saviez-vous, que le pont Jacques-Cartier s’appelait «le pont du Havre», lors de son inauguration le 24 mai 1930? La preuve, voici la couverture du journal La Presse, la journée de la grande ouverture. De rien. 

La Presse du 24 mai 1930 - Disponible à la BAnQ
La Presse du 24 mai 1930 - Disponible à la BAnQ Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

À partir du pont, on voit aussi l’ancien fort de l’île Sainte-Hélène, érigé par l’armée britannique au 19e siècle pour protéger le pays d’une éventuelle attaque des Américains. 

Photo Jean-Michel Clermont-Goulet
Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

En direction Montréal, une autre pente s’impose pour terminer les derniers kilomètres du pont. 

Pour vous donner une idée de la pente, on ne voit même plus le bout de la piste.
Pour vous donner une idée de la pente, on ne voit même plus le bout de la piste. Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

D’ailleurs, durant mon pèlerinage, j’ai croisé seulement une poignée de joggeurs et une vingtaine de cyclistes qui ont bravé le temps automnal. Parce que malgré le soleil plombant (et les orages à l’horizon), il vente pas mal sur le pont. Une «petite laine» s’impose. 

Une fois à Montréal, vous êtes déjà accueilli par des pancartes orange et des détours. Ça ne s’invente pas!  

Photo Jean-Michel Clermont-Goulet
Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

Oui, la ligne jaune mène directement à Berri-UQAM, mais vous aurez compris que le pont ne mène pas du tout au Quartier latin. Il se termine à la hauteur de la station Papineau, sur la ligne verte.  

C’est pour cette raison qu’une courte marche sur la ligne verte s’impose pour terminer l’aventure pédestre.  

Après le périple sur la Sainte-Catherine et la traversée du Village, vous y êtes, à Berri-UQAM, «correspondance entre les lignes jaune, orange et verte». 

La station Berri-UQAM
La station Berri-UQAM Photo Jean-Michel Clermont-Goulet

Vous avez marché la ligne la plus courte du métro! Prochaine étape, la bleue? 

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