Itinérance à Québec: des solutions à long terme réclamées
TVA Nouvelles
Avec les températures qui refroidissent, l’inquiétude grandit concernant les personnes en situation d’itinérance, à Québec.
«Les froids s’installent, l’hiver est bien arrivé maintenant. Malheureusement, on refuse encore des gens faute de place», a mentionné le directeur général de Lauberivière, Éric Boulay. «J’ai atteint le triste record de 29 refus une nuit.»
Ils sont de plus en plus nombreux à Québec à partager cette réalité.
«Les demandes en itinérance ont explosé dans les dernières années. En cinq ans, les demandes ont augmenté à Lauberivière de 67%.»
Le sujet a d’ailleurs retenu l'attention lundi soir, lors de la période de questions du dernier conseil municipal de l'année. Des citoyens, des intervenants et des militants ont pris la parole pour réclamer des solutions à long terme à la Ville de Québec.
«Ce n’est pas tant du cash et ce n’est pas tant des services qu’on veut, mais on sait qu’il y a des pratiques à l’heure actuelle qui ne favorisent pas, entre autres, le filet de sécurité...», a souligné le directeur général de Point de repères, Mario Gagnon.
Une nouvelle ressource temporaire
«Heureusement, depuis l’ouverture de la Cheminée, les refus qu’on a sont plus dans la soirée et on peut les rediriger dans un lieu sûr. C’est toujours aussi tragique de refuser des gens, mais on est moins inquiets sur la survie de ces derniers», a expliqué M. Boulay.
En effet, depuis une semaine, la Cheminée nocturne, sur la rue Saint-Joseph, peut accueillir une cinquantaine de personnes chaque nuit entre 22 h et 6 h. Les personnes dans le besoin peuvent s’y rendre pour se reposer et se réchauffer.
«Maintenant est-ce que c’est suffisant? Là on parle de situation d’urgence temporaire. Je pense qu’il faut travailler en amont, travailler à la sortie aussi des refuges, il faut travailler en prévention.»
La nouvelle ressource répond de toute évidence à un besoin dans le secteur.
«Après une semaine d’opération, on a eu 279 visites de personnes différentes», a indiqué le directeur du YMCA de Saint-Roch, Étienne Talbot.
«Ça fait du bien pareil de s’en venir ici. Au moins on est au chaud», a dit Martin Maltais, qui vit dans la rue depuis quatre ans.
Les responsables de la Cheminée nocturne ne peuvent cependant pas assurer qu'il y aura de la place pour tout le monde cet hiver.
«En période de grands froids, on peut demander aux usagers d’utiliser les services de réchauffement pour une période déterminée, habituellement de deux heures», a précisé M. Talbot.
Pour l’instant, il s’agit d’un projet pilote qui doit prendre fin le 31 mars, mais des intervenants ont bon espoir que l'initiative demeure en place.
- Avec les informations d'Éliane Pilote, TVA Nouvelles
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