Israël accuse l'OMS de «collusion» avec le Hamas
Agence France Presse
Israël a accusé jeudi l'Organisation mondiale de la santé de «collusion» avec le Hamas, affirmant qu'elle avait ignoré des preuves israéliennes montrant que le mouvement islamiste palestinien avait utilisé les hôpitaux à Gaza «à des fins terroristes».
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S'exprimant lors d'une réunion du Conseil exécutif de l'OMS à Genève, l'ambassadrice israélienne Meirav Eilon Shahar a dénoncé la présence du Hamas «dans les hôpitaux» qu'il «utilise comme boucliers humains».
Dans chaque hôpital que «l'IDF (armée israélienne, ndlr) a fouillé à Gaza, elle y a trouvé des preuves qu'il était utilisé à des fins terroristes par le Hamas», a-t-elle ajouté sur le réseau social X, en publiant la vidéo de sa déclaration à l'OMS.
Israël accuse le Hamas d'avoir utilisé les hôpitaux pour mener des attaques et cacher des tunnels et des armes, ce que le mouvement dément.
«Le Hamas a militarisé l'ensemble de la zone civile de la bande de Gaza dans le cadre d'une stratégie préméditée», a accusé l'ambassadrice israélienne devant l'OMS.
«Il s'agit de faits indéniables que l'OMS choisit d'ignorer à maintes reprises. Il ne s'agit pas d'incompétence. Il s'agit de collusion», a-t-elle dénoncé.
Elle également affirmé que «l'OMS savait que des otages étaient retenus dans les hôpitaux et que des terroristes y opéraient».
«Même lorsqu'on lui a présenté des preuves concrètes de ce qui se passait sous terre et en surface, des armes, des quartiers généraux, des pièces fermées, l'OMS a choisi de fermer les yeux, mettant en danger ceux qu'elle est censée protéger», a-t-elle poursuivi.
La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1 140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.
Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine ont été libérées fin novembre lors d'une trêve en échange de prisonniers palestiniens. Selon le même décompte, 132 otages sont toujours dans le territoire, dont 28 seraient morts.
Israël a juré «d'anéantir» le Hamas et lancé une vaste opération militaire qui a tué 25.700 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.
Jusqu'à présent, l'OMS n'a pas confirmé les accusations d'Israël concernant la construction des tunnels sous les hôpitaux par le Hamas et leur utilisation comme centres de commande.
Interrogé sur ce point le 21 décembre lors d'un point de presse, Richard Peeperkorn, représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens occupés, avait assuré que l'organisation n'était pas «en mesure de vérifier la façon dont chaque hôpital était utilisé».
«Le rôle de l'OMS est de surveiller, d'analyser et de rapporter... Nous ne sommes pas une organisation d'enquête», avait-il dit.