Israël a accepté une trêve à Gaza, la balle «dans le camp du Hamas», selon Washington
Agence France-Presse
Israël a «plus ou moins» accepté un accord de trêve à Gaza, plaçant maintenant la balle «dans le camp du Hamas», a déclaré samedi un responsable américain, au moment où les États-Unis ont commencé les largages aériens d'aide humanitaire sur le territoire palestinien.
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«Il y a un accord sur la table. Les Israéliens l'ont plus ou moins accepté. Et un cessez-le-feu de six semaines pourrait commencer aujourd'hui à Gaza si le Hamas acceptait de libérer une catégorie bien définie d'otages vulnérables», a dit le responsable américain.
Il a précisé que, pour l'heure, «les discussions continuaient» pour sceller un accord avant le début du ramadan, le mois saint de jeûne musulman, dans une semaine.
«Il y a eu des progrès significatifs ces dernières semaines, mais comme toujours, il n'y a pas d'accord tant que tout n'est pas décidé», a ajouté lors d'un échange avec la presse ce haut responsable, qui a requis l'anonymat.
«Les Israéliens ont accepté en principe les éléments de l'accord», a-t-il insisté.
Il a précisé que la trêve de six semaines était conçue comme une «première phase», avec l'objectif d'arriver à «quelque chose de plus durable», afin en particulier de pouvoir augmenter massivement l'aide humanitaire.
Les États-Unis ont procédé pour la première fois samedi à des largages aériens d'aide sur Gaza, a déclaré l'armée américaine.
Aide humanitaire
Le Conseil de Sécurité de l'ONU a exprimé le même jour sa «grave préoccupation» face à l'insécurité alimentaire à Gaza et appelé à la livraison sans entraves d'une aide humanitaire «à grande échelle».
Ses membres «appellent toutes les parties à s'abstenir de priver la population civile de la bande de Gaza des services de base et de l'assistance humanitaire indispensables à leur survie», précise la déclaration.
Près de cinq mois de guerre dans la bande de Gaza, bombardée et assiégée par l'armée israélienne, ont provoqué une grave crise humanitaire dans le territoire palestinien, menacé de famine selon l'ONU.
Les largages américains interviennent deux jours après une distribution d'aide ayant tourné au drame.
Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, accuse l'armée israélienne d'avoir tué 115 personnes en tirant sur une foule affamée qui se ruait sur des camions d'aide. L'armée israélienne a reconnu des «tirs limités» et affirmé que la plupart des victimes étaient mortes dans une «bousculade».
Trois avions militaires américains ont largué des colis contenant ces plus de 38 000 repas samedi après-midi heure locale à Gaza, en coopération avec la Jordanie, a déclaré le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).
Ce dernier a ajouté travailler à planifier de «potentielles missions suivantes de livraison d'aide».
Le président américain, Joe Biden, avait déclaré vendredi que Washington se joindrait de façon imminente à la «Jordanie et d'autres pays en opérant des largages de nourriture et autres biens» sur Gaza.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, avait ensuite précisé qu'il ne s'agirait pas d'une opération unique.
«D'autres largages seront planifiés et exécutés» par le Pentagone, avait-il dit, en insistant sur leur caractère «extrêmement difficile» en raison de la densité de population à Gaza.
Joe Biden avait également évoqué vendredi «la possibilité d'un couloir maritime pour acheminer de grandes quantités d'aide».
Mais ces deux options -- largages aériens et livraisons par voie maritime -- «ne peuvent pas se substituer à la nécessaire entrée de l'aide par autant de voies terrestres que possible», a prévenu un haut responsable américain samedi.
Jusqu'à présent, les États-Unis, premier soutien d'Israël, n'avaient pas procédé à de tels largages, jugeant leur efficacité limitée.
Mais Washington se plaint depuis des semaines auprès d'Israël de l'aide humanitaire insuffisante apportée aux civils dans la bande de Gaza.
En pleine campagne électorale aux États-Unis, le président Joe Biden, candidat à un deuxième mandat, subit la pression de l'aile gauche de son parti et de la communauté musulmane et d'origine arabe pour son soutien à Israël.
Samedi, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Washington, criant des slogans comme «Palestine libre!» devant l'ambassade d'Israël avant de défiler avec un drapeau palestinien géant jusqu'à la résidence de l'ambassadeur d'Israël.
Certains brandissaient des pancartes en hommage au militaire américain décédé le week-end dernier après s'être immolé devant l'ambassade d'Israël aux États-Unis, en criant «Palestine libre!».