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Culture

Isabelle Vincent est fière de sa fille qui suit ses traces

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François Hamel

2024-08-26T10:00:00Z
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Elles sont toutes les deux comédiennes, mais Isabelle Vincent et Lou Vincent-Desrosiers ne partagent pas que leur métier. Leur relation est bâtie sur l’amour et le respect. Rencontre inspirante avec deux femmes que tout rapproche...

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Isabelle et Lou, tout d’abord, vous souhaitiez que cette entrevue se déroule dans le parc Dickie-Moore. Pourquoi ce choix?

Lou Vincent-Desrosiers: Isa (Isabelle Vincent, sa mère) a eu la brillante idée de suggérer que la rencontre se fasse dans un parc en lien avec l’autre travail que j’accomplis cet été. En effet, je réalise des vidéos promotionnelles pour les nouvelles murales de MU, un organisme montréalais qui en crée partout dans la ville. La plus connue est celle consacrée à Leonard Cohen, rue Crescent. J’ai donc pensé au merveilleux parc Dickie-Moore, puisqu’on peut y admirer une murale de MU signée Carlito Dalceggio. C’est aussi un parc éponge.

Isabelle Vincent: Grâce à la configuration et aux installations du parc, le sol absorbe l’eau, ce qui évite qu’elle endommage le système de canalisation et entraîne des inondations. Puis, l’espace en soi et son écosystème sont extraordinaires. D’ailleurs, nous avons vu un lièvre tout à l’heure!

Lou, pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans la réalisation de vidéos?

L.: Après avoir obtenu mon diplôme du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 2020, j’ai suivi une formation en réalisation documentaire à L’inis (L’institut national de l’image et du son). Ça englobe tout ce que j’aime. L’art visuel est très présent dans notre famille.

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I.: Mon frère François est un artiste peintre-graveur.

Comment était-ce de grandir dans la famille Vincent-Desrosiers?

I.: On aimait voyager, surtout l’hiver, pendant le temps des fêtes. Puis, les enfants allaient dans un camp de vacances extraordinaire, le camp francophone Tekakwitha, situé dans le Maine. Leur séjour était toujours précédé d’une semaine en famille au bord de la mer. Sinon, la culture était bien sûr importante. Les enfants sont allés au théâtre et au cinéma très jeunes. Je parlerais d’une famille finalement pas très originale.

L.: On avait beaucoup de plaisir ensemble. Je me rappelle avoir grandi dans un univers où on faisait beaucoup de blagues. Sinon, ma mère travaillait très souvent au théâtre le soir.

Lou, vous avez un grand frère de 34 ans, Omer. Est-il toujours psychologue dans le nord du Canada?

L.: Oui, il travaille dans un pénitencier de Yellowknife depuis deux ans. Je lui parle toutes les semaines, et il est venu nous voir en juin. Nous sommes privilégiés, nous avons un beau cocon familial. Chacun d’entre nous s’entend très bien avec les autres.

I.: C’est vrai, et chacun des duos fonctionne bien aussi. Nos relations familiales sont au coeur de nos vies. Je veux aller voir mon fils pendant l’hiver lorsqu’il fera -50 °C. J’aime le froid, j’aime l’hiver! Je dois aussi dire qu’Omer a joué dans plusieurs pièces de théâtre lorsqu’il était au secondaire et il était très bon.

Avez-vous déjà eu peur que vos enfants vous reprochent d’avoir été des parents absents, Claude Desrosiers et vous?

I.: Non, pas du tout. Bien sûr, Claude et moi travaillions beaucoup, mais il y a toujours eu des moments où on était très présents.

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L.: Moi, je ne vous ai jamais sentis absents. Oui, le soir, on se faisait garder, mais on se retrouvait les fins de semaine et pendant les vacances. 

Lou, quelle est la qualité la plus précieuse de votre mère?

L.: Sa grande capacité d’émerveillement. Isa est quelqu’un qui est ébloui facilement. Et forcément, ça rend la vie plus belle.

De votre côté, Isabelle, qu’avez-vous appris de Lou?

I.: Beaucoup de choses! La détermination, l’ouverture, la curiosité, la ténacité... Je suis reconnaissante et vraiment émue par la profondeur des échanges que j’ai avec ma fille. Je suis très touchée par le fait que notre lien s’enrichit au fur et à mesure que la vie avance. Lou me permet aussi de rester à l’affût de tout ce qui se passe, de tout ce qui se crée. C’est un peu comme une course à relais. Ça y est, j’ai transmis le bâton, et Lou est dans l’effervescence de la vie. J’acquiers encore des connaissances par moi-même, mais mes enfants me donnent accès à d’autres choses. Ils sont dans l’intensité et le grand mouvement de la vie.

Lou, quel est le legs le plus précieux de votre père, le réalisateur Claude Desrosiers?

L.: L’écoute. Claude y accorde beaucoup d’importance. Il dit que les gens n’écoutent pas assez. Il nous l’a transmise, comme l’importance de prendre sa place et d’avoir une réelle empathie pour l’autre. Je suis fière d’avoir eu ces enseignements-là.

Quels sont vos projets, Isabelle?

I.: À l’automne, je vais jouer à l’Espace Go dans le cadre de Faire la mort. C’est une pièce qui explore le processus de deuil. Ça demeure une comédie dramatique qui renferme un aspect très comique. Nous avons commencé à répéter le 19 août. Parallèlement, je fais partie du projet Flambant nue, un retour des Éternels pigistes signé par Pierre-Michel Tremblay. En juillet, nous avons eu une lecture publique au Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme, et ça s’est vraiment bien passé. Nous ferons une tournée à compter de 2025. Notre âme est mise à nue alors que nous nous demandons qui nous sommes dans l’univers.

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Isabelle, vous avez déjà confié avoir une relation spéciale avec la mort. Que voulez-vous dire?

I.: Il y a toujours le paradoxe vie-mort. Je suis préoccupée, intriguée, pas tant inquiète. Je me questionne sur la finalité, ce qui fait en sorte que la vie est encore plus jouissive. Puisque la mort m’intrigue, la vie me stimule et m’enchante d’autant plus. L’idée de cesser d’exister peut provoquer certains vertiges. (rires)

De l’angoisse?

I.: Non, mais un éblouissement. Je savoure et j’apprécie pleinement le fait d’être vivante. Faire partie d’un tout vivant me réjouit. 

Lou, sur quoi travaillez-vous en ce moment?

L.: Je joue dans Les Armes, dont la diffusion débutera en septembre. La série est écrite par Pierre-Marc Drouin et est réalisée par Jean-Philippe Duval. J’incarne Audrey Durand, une jeune femme téméraire, voire kamikaze, qui entre dans l’armée. Elle fait partie des recrues d’infanterie et elle aime beaucoup les arts martiaux mixtes.

Avez-vous reçu une formation particulière pour ce rôle?

L.: Oui, un conseiller militaire nous donne des trucs et astuces. Nous avons aussi suivi des cours de maniement d’armes, puis j’ai choisi de commencer la boxe. Au théâtre, je vais reprendre mon rôle dans la pièce 5 balles dans la tête, qui sera cette fois-ci présentée chez Duceppe dès le 27 novembre.

Lou, n’avez-vous pas aussi décroché un rôle dans la deuxième saison de la série À propos d’Antoine, réalisée par Claude Desrosiers, votre père?

L.: Oui, exact, mais il s’agit uniquement d’une apparition rapide.

I.: Ce sont quand même des scènes importantes. Claude m’a confié que Lou est très bonne.

La nouvelle série Les Armes débute le 9 septembre à 20 h sur les ondes de TVA et à TVA+. Les représentations de 5 balles dans la tête commencent le 27 novembre. Les détails sont au placedesarts.com.

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