Isabelle Brouillette fière de sa fille, Lula, qui a joué avec son père, Didier Lucien, dans Indéfendable
Michèle Lemieux
Isabelle Brouillette ne pourrait être plus fière de sa fille, Lula Brouillette-Lucien, qui termine son école de théâtre et que le grand public a pu découvrir dans Indéfendable, où elle jouait auprès de son père, Didier Lucien. Isabelle, qui est à la fois actrice, metteuse en scène, scénariste et illustratrice, sera au théâtre dans Deux femmes en or tout en préparant son troisième livre pour enfants en collaboration avec son amie Édith Cochrane. À l’instar de sa mère, la jeune femme semble avoir plusieurs cordes à son arc, puisqu’elle se passionne pour le jeu, le chant, la musique et la danse. Comme quoi, la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre...
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Isabelle, on a annoncé que tu seras de la pièce Deux femmes en or, qui sera présentée au cours de la prochaine saison du TNM. Quelle belle idée que d’avoir transposé ce film à succès à la scène!
Oui. Et l’autrice, Catherine Léger, en a fait une adaptation contemporaine. Dans le film original, il n’y avait pas beaucoup de dialogues. On montrait des femmes libres dans leur sexualité, ce qu’on voyait peu à l’époque, mais notre société a évolué. Catherine a conservé la même prémisse de deux femmes qui sont à la maison et s’ennuient. Elles invitent des gens chez elles pour assouvir leur désir. Ça nous amène à nous demander ce qui fait que deux femmes à la maison pourraient s’ennuyer de nos jours. Il y a plus de dialogues et de réflexion chez ces deux femmes. On rit énormément et il y a des réflexions très enrichissantes.
As-tu d’autres projets au programme?
Je tourne dans À coeur battant et j’ai participé à Cerebrum. Ce sont des séries que nous verrons bientôt. Dans À coeur battant, j’incarne une femme qui se prend en main pour éviter la violence. Elle fait face à un ex-époux qui ne veut pas se séparer d’elle. C’est un sujet d’actualité. Dans Cerebrum, je joue une femme qui a un syndrome très particulier, qui se développe après qu’elle ait reçu un coup à la tête. Elle devient paranoïaque. Elle pense que ses proches lui veulent du mal. Elle a peur, elle hallucine. C’est très particulier. J’ai retrouvé mon bon ami François Papineau avec qui j’avais joué dans États-Humains.
C’est intéressant de voir tous ces défis qu’on peut te demander de relever!
Oui. Dans Cerebrum, on m’a lancé un très grand défi d’actrice. Ç’a été vraiment intéressant! Ça fait partie des choses les plus intenses que j’ai eu à faire. Cet été, je suis ouverte à d’autres propositions. À coeur battant et STAT sont terminés pour cette saison. À part la tournée de Deux femmes en or, qui débutera en octobre et que nous terminerons en février au TNM, je n’ai pas d’autres projets.
As-tu un autre livre au programme?
Oui, mon troisième en collaboration avec Édith Cochrane. Au fond de ma cour fait suite à Sous mon lit. Il est déjà écrit et je suis en train d’en terminer les illustrations. Le livre paraîtra au printemps 2025.
Être illustratrice, est-ce une carrière dont tu avais rêvé?
Non, jamais. J’espère que ça va se poursuivre, car ça complète bien ma vie de comédienne. Il y a des hauts et des bas. Quand il y a des creux, je peux m’occuper des livres. C’est formidable! Dessiner, c’est de la création pure. On invente de nouveaux mondes. On approfondit des thèmes. Ce sont des univers à découvrir. On constate à quel point l’être humain doit faire face à des défis relationnels, de jugement, d’acceptation, de difficultés à être avec les autres. Ce sont des comportements qui naissent dans la petite enfance. Beaucoup de maisons d’édition ont à coeur de représenter, dans les livres pour les 0 à 4 ans, une certaine diversité corporelle, de couleur de peau, etc. Avec nos livres, nous pouvons participer à des mouvements de réflexion qui amélioreront la condition humaine.
Est-ce que ça te tient à coeur de montrer cette différence?
Oui, mais dans nos livres, il n’y a pas de bonhommes humains. Ce sont des objets ou des animaux qui prennent vie. On ne sait pas de quel sexe ou de quelle origine est le narrateur ou la narratrice.
Assumes-tu le fait d’être une illustratrice?
J’assume, avec mes trois ans d’expérience. Certains ont 20 ou 30 ans d’expérience... Moi, je suis encore une junior, alors que comme actrice, je suis une sénior sur le plan de l’expérience.
Ta fille était de la série Indéfendable avec son père. Est-ce que ça te rend fière de la voir évoluer dans ce métier?
Oui, je suis fière d’elle! C’est beau d’avoir envie d’aller au bout de son rêve... Elle termine son école de théâtre. Elle commence sa vie professionnelle. Je lui souhaite le meilleur, bien sûr. Dans Indéfendable, elle jouait avec son père, en plus. C’était sa première expérience. Vivre ça avec son père, c’est merveilleux!
T’arrive-t-il de lui donner des conseils?
Oh oui! Si elle me le demande, bien sûr. Nous regardons des scènes ensemble, nous en discutons. C’est un très beau partage.
Comment t’es-tu située face à son choix de carrière?
J’ai trouvé son choix naturel. Je connais son caractère. Elle a le tempérament d’une comédienne. Et ses deux parents sont acteurs, ce n’est donc pas très étonnant. Des parents docteurs font souvent des enfants docteurs. C’est un peu normal, je crois. Je la trouve très talentueuse. Elle chante, elle fait de la musique, elle danse, elle joue. Je ne suis pas inquiète pour elle. On veut toujours que notre enfant suive un chemin qui l’inspire, mais on n’a pas le contrôle sur le reste... Ce n’est pas une vie régulière et c’est correct. Ça représente des défis, mais cela a aussi ses bons côtés.
Au moment où tu as débuté ta carrière, il y avait plus de carcans et de limitations: une actrice était une actrice et une chanteuse était une chanteuse. On semble avoir décloisonné les arts...
C’est tout à fait juste. C’est quand même positif. Je dirais que c’est plus libéré, et c’est tant mieux.
En terminant, que comptes-tu faire de ton été?
Je dois livrer mon livre en août, alors je travaillerai à le terminer. Par la suite, je débuterai un autre projet dont je ne peux pas parler pour le moment. L’été se déroulera donc sous le signe des pinceaux. Ce sera un été pour profiter de la nature et dessiner. J’ai plusieurs intérêts: je cuisine, je jardine, je marche, je fais du plein air et du vélo. Je profite de l’été. Et généralement, durant l’été, il y a toujours des contrats qui s’amènent. Enfin, je le souhaite...
La saison 3 de Cerebrum sera disponible le 4 juillet sur Tou.tv Extra. À coeur battant et STAT seront de retour cet automne à Radio-Canada. Les livres d’Isabelle Brouillette et d’Édith Cochrane sont publiés aux Éditions La Bagnole. La pièce Deux femmes en or sera présentée au TNM du 19 au 23 février 2025. Infos: tnm.qc.ca.