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Interligne, la ligne d'écoute LGBTQ+, doit rester ouverte de nuit

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Agence QMI

2022-10-23T14:11:34Z
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À trois semaines d’une possible fermeture du service d'écoute d’Interligne pendant la nuit, la porte-parole de l’organisme qui vient en aide à la communauté LGBTQ+ a fait part de l’urgence de sauver cette ligne d’écoute, jugée «cruciale», pour éviter des pertes de vie humaine.

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«Pour avoir eu recours à ces services-là par le passé à plusieurs reprises, je sais à quel point ç’a fait une différence dans ma vie, ça m’a sauvé la vie», a déclaré d’entrée de jeu l’actrice et écrivaine Gabrielle Boulianne-Tremblay.

Photo Chantal Poirier
Photo Chantal Poirier

Celle qui agit aussi à titre de porte-parole d’Interligne sent que sa communauté est menacée par cette épée de Damoclès.

«C’est crucial que ce service-là ne s’éteigne pas la nuit parce qu’on ne choisit pas le moment où l’on tombe en détresse», a-t-elle martelé. «On n’a pas de distractions, comme aller voir les amis, le travail ou quoi que ce soit, on est vraiment laissé à nous-même le soir.»

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L’organisme, anciennement connu sous le nom de Gai Écoute, avait été obligé d’annoncer en septembre dernier qu’il ne serait pas en mesure de maintenir sa ressource de nuit par manque d’argent, à moins d’une intervention de Québec.

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Le service de nuit n’a cependant jamais été financé par le gouvernement, mais profitait d’un investissement de la Ville de Montréal.

«Maintenant que le financement est terminé avec la Ville, on avait entamé des discussions avec le gouvernement un an avant que cela finisse pour espérer que quelqu’un prenne la relève, et c’est là où on n’a pas eu de réponse», a expliqué le directeur général d’Interligne, Pascal Vaillancourt.

Pascal Vaillancourt, directeur général de l'organisme Interligne
Pascal Vaillancourt, directeur général de l'organisme Interligne PHOTO COURTOISIE/ALEX PAILLON

Entre la pénurie de main-d’œuvre et les salaires peu compétitifs, l’organisme s’inquiète de perdre sur le plan de la qualité du service. «C’est pour ça qu’on pourrait en arriver à décider de fermer le service de nuit», a-t-il précisé.

Un dialogue à renouer

Avec le retour de Lionel Carmant dans la fonction de ministre responsable des Services sociaux, le directeur espère pouvoir reprendre le dialogue là où ils l’avaient laissé, car les dons reçus ne seront pas suffisants pour sauver la ressource.

Lionel Carmant
Lionel Carmant Joël Lemay / Agence QMI

«On a encore de l’espoir, on pense que le gouvernement ne nous a pas ignorés volontairement», a souligné M. Vaillancourt.

De son côté, le ministère a assuré qu’il avait bien reçu, le 11 août dernier, la demande de rehaussement dans le cadre du Programme de soutien aux organismes communautaires.

«L’organisme recevra la réponse à sa demande de soutien à la mission globale pour l’année 2022-2023 dans les prochaines semaines», a déclaré dans un courriel à l’Agence QMI le porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux, Robert Maranda.

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Une reconnaissance pour la santé mentale

Au-delà du financement du service de nuit, Gabrielle Boulianne-Tremblay souhaite surtout voir l’organisme reconnu comme une association qui œuvre pour la santé mentale.

«À l’heure actuelle, on est considéré comme un organisme qui vient en aide à tout ce qui a trait à l’identité sexuelle et à la pluralité des genres, alors que notre vocation [...], c’est de donner du soutien [sur le plan] de la santé mentale», a-t-elle statué.

Le Ministère a confirmé que la mission principale d’Interligne correspond à «orientation et identité sexuelles». «En ce sens, étant donné que leur mission première est d’offrir des services auprès des membres de la communauté LGBTQ+, il ne s’agit donc pas de services en santé mentale en premier lieu», a mentionné M. Maranda.

«Il faut reconnaître l’organisme comme un de santé mentale parce que le financement va suivre», a fait valoir la porte-parole.

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