Interdiction des saveurs: 3 vapoteuses nous expliquent comment ça risque de changer leurs habitudes
Léa Martin
Québec songe sérieusement à interdire les saveurs autres que celle de tabac dans les produits de vapotage dans les prochaines semaines. Est-ce que ça refroidit les adeptes au point de les faire arrêter? On a posé la question à trois vapoteuses.
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«Oui, j’arrêterais probablement», dit Ariane, étudiante au cégep Garneau. Elle a commencé à vapoter quand elle avait 16 ans pour faire «partie de la gang».
«Ce serait dur [d’arrêter], mais jamais [je ne veux fumer] la cigarette. Ç’a rendu mon grand-père très malade, donc je ne veux vraiment pas.»
À la base, beaucoup de gens choisissaient la vapoteuse pour réduire leur consommation de tabac. Ariane, elle, fait partie de ces adolescents qui ont commencé à fumer avec la cigarette électronique.
Plus du quart (28%) des 17-25 ans disent vapoter au moins occasionnellement, selon un sondage de la firme Léger réalisé pour le Réseau du sport étudiant du Québec publié en 2022.
Ces chiffres inquiètent la Santé publique et c’est entre autres pour cette raison que Québec veut resserrer la vis de cette industrie. Bannir les autres saveurs que celle du tabac des produits de vapotage est un projet dans la mire du gouvernement depuis 2019.
Un retour à la cigarette
Pour Sabryna, 28 ans, la fin des saveurs pour les vapoteuses est synonyme de retour à la cigarette classique. «Je fume deux paquets de clopes par semaine si j’ai une vape. Ça tombe à 3,5-4 paquets par semaine si je n’en ai pas», dit-elle.
Elle trouve le goût de tabac des vapoteuses «dégueulasse», elle risque donc de tout simplement revenir à la cigarette classique. Par ailleurs, vapoter lui permettait de fumer chez elle sans importuner les voisins avec l’odeur du tabac ou même abîmer les murs de son logement.
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Aurélia, 25 ans, avait aussi commencé à vapoter pour réduire sa consommation de cigarette. En plus, le tout finissait par être plus économique. «Au début, je fumais une saveur tabac qui me dégoûtait [...] et après avoir essayé plusieurs saveurs, je suis tombée sur la saveur menthe et je ne fume que ça», dit-elle.
Elle réalise qu’à l’intérieur, dans les lieux où c’est permis, elle a constamment sa cigarette électronique à la main. Si cette saveur ne se vend plus, elle se dit qu’elle va essayer d’arrêter de fumer pour de bon.