Assouplissements: «Insultés», les salons funérailles sont dans le néant
TVA Nouvelles
Les mesures d’allègement vont bon train au Québec avec l’ouverture des karaokés et le feu vert pour se déhancher sur les planchers de danse dans les boîtes de nuit.
Si les commerces en restauration poussent un profond soupir de soulagement, les salons funéraires sont dans le néant : ils doivent toujours limiter leur achalandage à 50 personnes.
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«Les familles en deuil ont suffisamment souffert de ces consignes-là depuis le début de la pandémie. Lorsque voit qu’on peut être à risque dans les bars et les restaurants, c’est drôlement insultant», s’est insurgée la directrice générale de la Corporation des thanatologues du Québec, Annie Saint-Pierre, sur les ondes du TVA Nouvelles de 13h.
Seul assouplissement octroyé dans le milieu funéraire, l’obligation de tenir un registre des invités est désormais facultative. Annie Saint-Pierre et le milieu funéraire demandent aux autorités de la santé publique de mettre à mort la stricte réglementation qui ajoute au tourment des familles endeuillées.
«Si nous en tant qu’entreprises et directeurs funéraires ont de la difficulté à comprendre, imaginez les familles en deuil, qui viennent de perdre un proche, un mari, un époux, un parent, un enfant, et à qui on doit imposer une consigne de 50 personnes à la fois, a-t-elle fait valoir au TVA Nouvelles, mardi.
«Ce sont pourtant ces mêmes personnes ou amis qui peuvent aller dans les bars ou les restaurants sans restrictions.»
Selon Mme Saint-Pierre, rien ne justifie que les entreprises funéraires soient forcées de respecter de telles consignes. Et en attendant, les autorités prônent la patience.
«Il n’y a rien de documenté. S’il avait au moins eu des éclosions ou (des cas) qui justifient cette décision, on pourrait au moins la comprendre. Ce n’est pas le cas.
«Il n’y a rien qui peut expliquer ça ou soulager les familles pour revenir à un semblant de normal.»
Enfin, symboliquement, Mme Saint-Pierre fait valoir avec aplomb que les familles sont les grandes perdantes, puisqu’elles se font enlever quelque chose qu’elles ne pourront récupérer.
«Il n’y a pas de chances de se reprendre (dans des funérailles). Une personne qui a perdu un être, qui souffre et qui a besoin du soutien de ses proches...
«On doit faire patienter les gens à l’extérieur et là on approche des Fêtes et de l’hiver.»