Ingérence chinoise: que se passe-t-il avec le député libéral Han Dong?
Agence QMI
Le député fédéral Han Dong a annoncé son retrait du caucus libéral, tard mercredi soir, dans la foulée d’un reportage explosif de Global News. L’élu aurait cherché à faire retarder la libération de Michael Kovrig et Michael Spavor, qui ont passé plus de trois ans détenus en Chine.
Une détention à l'avantage du PLC?
Le réseau Global, qui se fie aux témoignages de deux sources anonymes au sein de la sécurité nationale, a révélé que le député torontois aurait conseillé au consul général de la Chine à Toronto, Han Tao, de garder en détention les deux Michael lors d’une rencontre en février 2021.
Han Dong aurait plaidé auprès du consul que la libération des deux hommes avantagerait le Parti conservateur du Canada, prompt à réclamer des comptes au Parti libéral sur ce dossier.
Le député libéral aurait aussi affirmé au consul que Pékin aurait intérêt à montrer certaines avancées dans le traitement des deux prisonniers, ce qui aurait avantagé le Parti libéral à son avis.
Rappelons que MM. Kovrig et Spavor avaient été arrêtés et accusés d’espionnage en décembre 2018, dans la foulée de l’arrestation de la directrice financière d’Huawei, Meng Wanzhou, à Vancouver à la demande des États-Unis. Les deux hommes ont été libérés en septembre 2021, après plus de 1000 jours de détention, dans la foulée de l’abandon du processus d’extradition de Meng Wanzhou.
Un «bon ami du consulat»
Han Dong, décrit par le Service canadien de renseignement de sécurité comme «un bon ami du consulat selon son historique d’appels», aurait aussi discuté avec le consul de la réputation problématique de la Chine au Canada, notamment en matière de protection des droits de l’Homme, ont souligné les deux sources de Global News.
Il reconnaît avoir rencontré le consul
Sollicité par Global News, Han Dong a reconnu avoir rencontré le consul, mais a assuré avoir profité de la rencontre pour «réclamer la libération immédiate» des deux Michael.
Han Dong a affirmé, lors d’une allocution prononcée dans la Chambre des communes, qu’il continuerait à siéger en tant que député indépendant «afin que les travaux du gouvernement et du Parlement ne soient pas perturbés pendant qu[’il] travaille à laver [s]on nom et que la vérité soit présentée».
Une enquête réclamée
Les chefs du Parti conservateur du Canada et du Bloc québécois, Pierre Poilievre et Yves-François Blanchet, ont réagi en soirée en réclamant le déclenchement immédiat d’une enquête publique sur l’ingérence chinoise.
Mardi, Han Dong était sorti de son mutisme de près d’un mois après avoir été identifié par Global News dans un autre reportage comme étant l’un des agents qui auraient servi d’intermédiaire à la Chine pour influencer le cours des élections au Canada en 2019 et 2021.
Le premier ministre Justin Trudeau était venu à la défense de son député en février, jugeant que remettre en doute sa loyauté équivalait à faire preuve de racisme.