#Influvoleurs: le rappeur Booba part en guerre contre les influenceurs
Philippe Melbourne Dufour
Le rappeur français Booba est une tête chaude notoire.
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Connu pour ses nombreuses chicanes avec d’autres figures du milieu, cette fois-ci l’homme de 45 ans s’en prend à une cible plus large: les influenceurs.
Dans une entrevue à Libération, le rappeur vétéran se décrit comme un «lanceur d'alerte» face aux pratiques de certaines stars du web et urge les autorités à réagir.
Tout commence avec une histoire de fausse montre
La hargne de Booba débute en décembre dernier alors que l’influenceur Marc Blata l’accuse d’avoir porté une fausse montre lors d’une séance photo. Le rappeur réplique en accusant Blata d’avoir une entreprise louche de cryptomonnaie, ce qu’avait d’ailleurs déjà mis en lumière une enquête du journal Libération.
Booba continue alors sa croisade en s’en prenant à d’autres influenceurs qu’il accuse d’avoir fait fortune grâce à des sites de dropshipping (une pratique qui consiste à vendre pour une somme élevée des produits achetés au rabais sur des sites chinois).
En entrevue, Booba accuse ses nouvelles cibles de se faire de l’argent en faisant la promotion de la «culture du vide, de la débilité» en plus de les accuser de ne pas payer leurs impôts.
Ensuite, le rappeur est passé aux choses sérieuses: des plaintes à la justice.
#Influvoleurs
Le rappeur a dénoncé à la justice française ce qu'il estime être des «pratiques commerciales trompeuses» d'«influenceurs» liées à l'agente de personnalités Magali Berdah, qui l'accuse de son côté de harcèlement, selon ses plaintes consultées vendredi par l'AFP.
La chanteur français, de son vrai nom Elie Yaffa, a déposé deux plaintes contre X pour pratiques commerciales trompeuses et escroquerie en bande organisée, mettant notamment en cause Shauna Events, une des agences d'«influenceurs» les plus importantes en France, dirigée par Mme Berdah.
«Il prend à coeur de dénoncer ce qui lui apparaît comme une injustice (...) Il se donne les moyens pour que toute la lumière soit faite sur (le milieu) des influenceurs qui repose sur le faux: fausses vedettes, faux produits mais préjudices réels pour le consommateur», a expliqué son avocat Me Patrick Klugman.
Selon les plaintes consultées par l'AFP, «il apparaît un système d'escroquerie complexe et organisé, centralisé par la société Shauna Events», un «système alimenté par la passivité des réseaux sociaux et particulièrement Instagram et Snapchat utilisés par les influenceurs pour promouvoir les arnaques».
Ces plaintes, déposées mardi, recensent plusieurs témoignages de consommateurs reçus par le rappeur et affirmant avoir été escroqués par des sociétés promues par des influenceurs liés à Shauna Events: marchandise non reçue et non remboursée, produits non conformes, etc.
Depuis plusieurs mois, Magali Berdah accuse de son côté Booba de harcèlement et a obtenu l'ouverture d'une enquête.
Celle-ci est ouverte au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris depuis le 1er juin, notamment pour menace de mort, harcèlement par un moyen de communication électronique, injure publique à raison de l’origine et du sexe, a confirmé le parquet de Paris.
Dans un communiqué mi-juillet, Magali Berdah accusait Booba de la cibler sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois «par des publications mensongères et humiliantes». «Depuis, je subis un harcèlement en ligne de masse», avec des milliers de messages quotidiens, confiait-elle.
Elle avait alors annoncé que la justice avait ordonné la suppression du compte Instagram du rappeur («@OKLM»).
Booba a ensuite rapidement ouvert un nouveau compte Instagram («@elieyaffaofficiel»).