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L'article provient de Le Journal de Québec
Sports

Indian Wells: le Québécois qui travaille au «paradis du tennis»

Philippe Dore est le chef de la direction du marketing à Indian Wells depuis six ans

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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2023-03-11T01:02:23Z
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Si vous abordez les passionnés de tennis qui ont la chance de parcourir la planète pour assister à plusieurs tournois et que vous leur demandez lequel de ces tournois est leur favori, la réponse risque de vous surprendre. Car si certains vous diront sans doute Wimbledon ou Roland-Garros, plusieurs mentionneront aussi Indian Wells, site du BNP Paribas Open, premier tournoi Masters 1000 de la saison. 

• À lire aussi: Tennis: les Russes et les Biélorusses pourront jouer à Wimbledon

Après tout, Indian Wells, c’est la Californie – avec pas moins de 500 palmiers sur le site –, la tranquillité, le soleil. Le tournoi se qualifie d’ailleurs de « tennis paradise (le paradis du tennis) »... 

Et c’est un Québécois, né à Charlesbourg, qui est chef de la direction marketing du tournoi, dont les matchs du tableau principal tant chez les hommes que chez les femmes sont disputés depuis mercredi. 

Ce job, c’est un rêve devenu réalité pour Philippe Dore, qui baigne dans le monde de la petite balle jaune depuis sa jeunesse. 

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Adolescent, M. Dore pratiquait le tennis au Club Avantage de Québec. Le passionné était talentueux, alors il a obtenu une bourse d’études à l’Université de Floride du Nord, où il a pu continuer à jouer à un haut niveau.

Pas son premier but

« Le but n’a jamais été de passer chez les pros, raconte en entrevue au Journal l’homme de 51 ans. Les universités américaines, à l’époque, ce n’était pas un passage pour aller chez les professionnels. Ce l’est plutôt devenu dans les dernières années, avec Cameron Norrie ou Danielle Collins. »

En fréquentant l’université, donc, c’est surtout un diplôme que Philippe Dore souhaitait obtenir. 

« J’admirais les plus vieux qui avaient la chance d’aller étudier aux États-Unis et qui pouvaient par le fait même jouer au tennis », pointe-t-il. 

Retour à ses amours

Le passionné a finalement fait d’une pierre deux coups. Son diplôme en statistiques l’a amené vers un poste à l’ATP, qu’il a occupé pendant quelques années (voir autre texte ci-bas). 

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Après un bref passage auprès de la série NASCAR, M. Dore, bien établi aux États-Unis, a travaillé un peu à son compte. Parmi ses clients se trouvait le tournoi d’Indian Wells. 

Pourtant bien installé en Floride, Philippe Dore n’a pas hésité longtemps quand l’organisation lui a demandé de traverser le continent pour occuper un poste chez elle, il y a six ans. Il a accepté avec joie ce retour à ses premières amours. 

« Le paradis, en effet »

Comme chef de la direction marketing, le Québécois est responsable de tout ce qui touche ce que l’on appelle « l’expérience client ». 

« Je m’occupe des spectacles au stade, des produits digitaux, du site web, de l’application mobile, de la publicité, des médias », énumère-t-il. 

Et quand il parle du tournoi, M. Dore le fait avec passion. Il vante le site « incroyable », ses neuf stades, la qualité de la nourriture, le temps sec et ensoleillé. Les spectateurs y sont pour la plupart des connaisseurs, qui apprécient la proximité qu’ils ont avec les joueurs, notamment à l’entraînement, note-t-il. 

Leylah Fernandez (au centre) a publié cette semaine sur Twitter une photo d’elle sur le central du tournoi, sous laquelle elle écrivait : « Le paradis du tennis, en effet ».
Leylah Fernandez (au centre) a publié cette semaine sur Twitter une photo d’elle sur le central du tournoi, sous laquelle elle écrivait : « Le paradis du tennis, en effet ». Photo tirée du compte Twitter @leylahfernandez

Il ajoute que les joueurs « y sont relax ». Bien sûr, le directeur a un parti pris. Mais on vous le disait plus tôt : les plus grands fans de tennis sont pour la plupart d’accord avec lui. Les athlètes également. Cette semaine justement, Leylah Fernandez partageait sur Instagram une photo d’elle sur le central, sous laquelle elle écrivait : « Le paradis du tennis, en effet ». 

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« Bonjour, je suis Roger »

Philippe Dore n’est pas responsable du service aux joueurs, mais il est quand même appelé à en côtoyer et à interagir avec eux parfois. Et bien sûr, il a été marqué par un certain Roger Federer ainsi que par Rafael Nadal. « Deux gentlemen », dit-il. 

« J’aime toujours les rencontrer, souligne M. Dore. Je ne suis pas certain qu’ils se souviennent qui je suis, mais ils font comme si c’était le cas ! Ils sont incroyables. »

« La première fois que j’ai rencontré Federer, renchérit-il, je me suis présenté en français et il m’a répondu : “Bonjour, je suis Roger.” Comme si je ne le savais pas. Ça montre quel genre de gars il est quand il fait ça... Je n’espérais pas que le tennis allait m’emmener là. Le tennis, c’est une grosse part de ma vie. Donc oui, c’est un peu un job de rêve pour moi », sourit-il.  

Il a contribué à l’automatisation des données 

Avant de se retrouver plongé dans le domaine du tennis, Philippe Dore a d’abord été fonctionnaire pour le gouvernement canadien. Mais il a vite réalisé que ce n’était pas pour lui. 

C’est pourquoi, lorsque l’occasion s’est présentée de travailler pour l’ATP, le Québécois a postulé. Et il a eu l’emploi. 

Responsable des classements

Au départ, il y a environ 25 ans, M. Dore œuvrait dans le département des statistiques et des bases de données. 

« C’est moi qui faisais les classements chaque semaine, explique-t-il. Je collectais les résultats de tous les tournois dans le monde. »

À l’époque, l’association de tennis masculin ne disposait pas d’un système automatisé pour mettre à jour chaque semaine son classement qui n’est pas le plus simple du sport professionnel.  

« À l’époque, il y avait encore beaucoup de données manuelles. Maintenant, l’arbitre a une tablette à sa chaise. C’était mon projet de faire le logiciel pour que les données partent de sa chaise grâce à un réseau sans fil et se rendent à l’ATP. Je l’ai fait aussi pour la WTA. » 

« Fait saillant » de sa carrière

Celui-ci, bien que plus élaboré, est toujours utilisé par les deux principales entités du tennis professionnel. 

Alors même s’il occupe aujourd’hui un emploi de rêve sur un site de rêve, Philippe Dore reste particulièrement fier de ses accomplissements. 

« C’est un peu le fait saillant de ma carrière ! » lance-t-il. 

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