Incapables de se faire soigner en français: Roberge doit agir, disent les partis d'opposition
Gabriel Côté
Jean-François Roberge ne peut pas rester les bras croisés alors que des patients ont du mal à se faire soigner en français dans certains hôpitaux du Québec, selon les partis d’opposition, qui pressent le ministre de la Langue française d’agir.
Même s’il s’agit d’un droit fondamental au Québec, des patients de différents hôpitaux, tels que le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), l’Hôpital général juif, le Lakeshore et le St-Mary’s, n’ont pas pu être traités en français, a révélé le Journal samedi.
«Ce n’est pas normal! Tout le monde au Québec devrait pouvoir se faire soigner en français, c’est la base», a lancé le député péquiste Pascal Bérubé en entrevue avec l’Agence QMI.
Selon M. Bérubé, le ministre de la Langue française devrait envoyer un «rappel très clair sur le droit d’être servi en français», et faire en sorte d’identifier les personnes qui «ne parlent pas le français ou qui refusent de le faire» dans les hôpitaux au Québec pour pouvoir «agir en conséquence».
«On est rendu là. C’est d’une tristesse sans nom», a lâché le député péquiste.
La députée solidaire Ruba Ghazal considère elle aussi qu’il est «inacceptable» que des gens soient incapables de se faire servir en français dans notre système de santé.
Alors que 40% des médecins inscrits à l’examen obligatoire de l’Office québécois de la langue française l’ont échoué l’an dernier, Mme Ghazal souligne que Jean-François Roberge et le ministre de la Santé, Christian Dubé, doivent travailler de concert «pour s’assurer que la connaissance du français soit requise pour tous les professionnels de la santé».
De leur côté, les libéraux sont d’avis que «tous les Québécois devraient avoir accès à des soins de santé dans leur langue», et demandent en conséquence au gouvernement de garantir l’accès à des soins de santé en français dans tous les hôpitaux du Québec.
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«Se faire bien comprendre, quand il est question de soins médicaux, c’est absolument essentiel, soutient la députée libérale Madwa-Nika Cadet dans une déclaration écrite. Il revient au gouvernement d’assurer ce droit dans l’organisation du réseau et de déployer les moyens nécessaires pour que les patients puissent comprendre les informations relatives à leur santé et à leurs traitements.»
L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec s’est aussi montré outré par la situation.
« Ce n’est pas acceptable que des patients ne puissent pas se faire répondre en français dans un établissement de santé du Québec. On s’attend à ce que nos membres soient en mesure de communiquer en français avec les patients», a assuré le président de l’Ordre, Luc Mathieu.
«C’est sûr que les établissements de santé doivent prendre leurs responsabilités pour faire respecter la charte», a-t-il ajouté.
Lorsqu’on a demandé un commentaire au cabinet du ministre Roberge, on nous a renvoyé à un message publié samedi sur les réseaux sociaux.
«Se faire soigner ne devrait pas être optionnel, c’est un droit fondamental. On doit s’assurer que tous aient une connaissance suffisante du français. Nous allons faire les suivis nécessaires», a écrit le Jean-François Roberge, sans donner plus de détails sur la nature des démarches qui seront entreprises.
- Avec la collaboration d’Héloïse Archambault, Journal de Montréal
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