Incapable d'être servie en français: elle a dû mimer ses envies d'uriner au personnel de l'hôpital
Héloïse Archambault et Hugo Duchaine
Une femme de 57 ans s’est sentie humiliée après une hospitalisation à l’Hôpital général juif, où elle a dû mimer ses envies d’uriner pour se faire comprendre du personnel anglophone.
«Quand je voulais aller aux toilettes et que j’appelais un préposé, j’étais obligée de le mimer, car ils comprenaient rien du tout. Pis moi, je ne suis pas capable de dire exactement ce que je veux en anglais», souffle Johanne Plante, âgée de 57 ans et qui réside à Laval.
La même scène humiliante se répétait ensuite pour avoir du papier de toilette afin de s’essuyer, alors qu’il n’y en avait pas forcément dans la pièce. «J’ai trouvé ça très désagréable», poursuit-elle.
Elle a été hospitalisée à la mi-août, à la suite d’un cathétérisme cardiaque qui avait mené à une perte de sang importante. Elle assure avoir reçu de très bons soins, mais d’abord en anglais, que ce soit avec les préposés, les infirmières ou les médecins.
«Tout le temps que j’étais là, les infirmières parlaient toutes français. Mais la première fois qu’elles entrent dans la chambre, elles s’adressent à toi en anglais», raconte Mme Plante.
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«Une, ça ne m’aurait pas dérangée, mais toute la gang... ça m’a agacée! Par contre, dès que tu leur mentionnes que tu ne parles pas anglais, elles virent au français», dit-elle.
Elle se rappelle que, durant son examen, «sept ou huit médecins» sont arrivés à son chevet, parlant tous en anglais entre eux, alors qu’elle était couchée et ne comprenait rien.
«Quand c’était fini, je me suis levée et j’ai dit : “Est-ce que l’un de vous peut me traduire ce qui s’est passé, c’est toujours bien de moi dont vous parliez”», se souvient-elle. Un médecin lui a expliqué la situation en français.
Elle s’est aussi butée à un jeune résident anglophone, la journée de son départ, qui était incapable de communiquer avec elle ou son conjoint, ajoute-t-elle.
Et sans surprise, elle a reçu tous ses documents médicaux en anglais.
Voudra-t-elle retourner à l’Hôpital général juif pour des soins? «Je n’y tiens pas, à moins d’être vraiment obligée», laisse-t-elle tomber.
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