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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Incapable d'être servi en français: il doit attendre que son médecin... trouve un traducteur

Marc DesRosiers / Agence QMI
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Héloïse Archambault et Hugo Duchaine

2022-11-25T16:30:00Z
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Un patient francophone de l’Outaouais n’en revient pas d’avoir dû patienter pour qu’un médecin trouve un traducteur, afin d’être servi dans sa langue après une chirurgie.  

«Oui, j’ai des principes, et ça ne me dérange pas d’attendre pour mes principes», souligne Guy Massicotte, qui demeure à Gatineau.   

Âgé de 57 ans, l’homme s’est rendu à l’Hôpital de Hull pour un suivi postopératoire d’une chirurgie à un pied, le 7 novembre dernier. Or, le médecin qui s’est présenté devant lui ne parlait pas français.   

«Fortement anglicisés»  

«Il m’a demandé en anglais si je parlais anglais. J’ai dit non ; j’ai demandé de recevoir mes services de santé en français, raconte M. Massicotte. Je sais que normalement on doit être servi en français, mais dans les faits, ce n’est pas ça qui se passe.»  

«On est fortement anglicisés, dit-il à propos de l’Outaouais. Ici, quand on demande des services en français, ils ne sont pas très gentils avec nous.»   

Devant ce refus d’être soigné en anglais, le médecin a quitté la salle en disant : «I need a translator» (j’ai besoin d’un traducteur), poursuit M. Massicotte.   

Selon ce dernier, le médecin (qu’il croit être un résident) ne s’est pas excusé de son incapacité à parler français, et il n’a rien dit d’autre avant de sortir.   

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«Personne n’est venu me voir pour me dire qu’on s’occupait de moi... Déjà, le fait de ne pas être servi en français, ce n’est pas normal», dit-il.   

Environ 30 min plus tard, vers 15 h 30, une médecin francophone est finalement arrivée et l’a servi dans sa langue.  

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Hâte de partir  

«J’avais tellement hâte de sortir de là! avoue le patient, qui était à l’hôpital depuis 9 h 30 le matin pour ce rendez-vous. J’étais planté là, personne ne s’adressait à moi! Ça faisait pitié.»   

Fâché de cette situation, M. Massicotte n’a pas porté plainte à l’hôpital.   

«Mais ce serait une bonne idée que j’en fasse une», avoue-t-il.   


1 h 20 d’attente pour être servie en français 

Une mère de Montréal a dû attendre 1 h 20 à l’Hôpital de Montréal pour enfants pour qu’un médecin puisse lui expliquer en français les résultats d’un examen de son bambin.  

«J’étais fâchée», lance Marie-France Pellerin, âgée de 35 ans, qui a dû insister pour qu’on déniche un médecin francophone.  

Son fils Loïc, aujourd’hui âgé de 2 ans, faisait des «crises de frissonnements», alors qu’il n’avait que quelques mois. Ces épisodes ressemblaient à des crises d’épilepsie, et sa mère s’est donc dépêchée de l’amener à l’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants.  

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La résidente de Lachine se souvient d’avoir été prise en charge extrêmement rapidement et en français.   

Mais elle a dû revenir quelques jours plus tard pour que son fils passe un électroencéphalogramme (EEG). Et le spécialiste qui devait lui donner les résultats était unilingue anglophone.   

«J’étais assise dans son bureau et il s’est juste mis à parler. Mais je ne comprends pas l’anglais, je lui répondais : “French, French”», raconte-t-elle.  

Une employée est venue aviser Mme Pellerin que le médecin ne parlait pas français. On proposait alors de lui fixer un autre rendez-vous, à une date ultérieure.  

Inquiète pour son fils, elle a appelé son conjoint, lui demandant d’expliquer en anglais au médecin qu’elle ne partirait pas sans connaître les résultats de l’examen.  

Ce qui a été fait, 1 h 20 plus tard. «On m’a juste dit : “Désolé, ç’a été long de trouver quelqu’un pour vous répondre en français”», dit-elle.


Vous souhaitez dénoncer une situation vécue dans le réseau de la santé ? communiquez avec notre journaliste : heloise.archambault@quebecormedia.com

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