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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Immigration massive: impossible de débattre sans se faire insulter

Photo Adobe Stock
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2023-05-08T15:30:00Z
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Le dossier du Journal à propos de la submersion démographique à venir des Québécois sous le poids de l’immigration massive est remarquable. Il suscite toutefois la panique chez les partisans de l’immigration massive. 

Revoyons-en les grands faits avant de voir comment certains esprits de mauvaise foi cherchent à le discréditer.

Fait 1. L’Initiative du siècle, un lobby rassemblant la fine fleur de l’élite canadienne, plaide pour un Canada de 100 millions d’habitants à la fin du siècle. C’est un fait documenté.

Immigration

Fait 2. Ottawa a globalement fait sien ce plan, notamment en augmentant déjà ses seuils d’immigration à 500 000 par année.

Fait 3. Cette révolution démographique entraînera inévitablement une submersion des francophones. Toutes les politiques de francisation du monde ne pourront rien contre cette pression démographique.

Mais les partisans de l’immigration massive cherchent à discréditer l’enquête. Leur méthode? Associer cette enquête à la «théorie du grand remplacement». C’est tout ce qu’ils savent dire. C’est le nouveau point Godwin. Ils dégainent cette formule automatiquement pour empêcher toute réflexion sérieuse sur l’immigration massive.

Sauf qu’à peu près personne ne se réclame de cette «théorie» au Québec.

J’ajoute que depuis le milieu du 19e siècle, les Canadiens français se sont inquiétés des effets de l’immigration massive sur leur existence. Étaient-ils déjà hypnotisés par cette «théorie»? Cette accusation sotte lancée par des militants radicaux a pour fonction d’interdire le débat.

Mauvaise foi

Question finale : si une société reçoit plus d’immigrants qu’elle ne peut en intégrer et que ce mouvement se poursuit sur plusieurs décennies, cette société ne risque-t-elle pas de voir son identité fragilisée et mise en minorité? N’est-ce pas encore davantage le cas pour une petite nation comme la nôtre en Amérique du Nord?

Plutôt que de hurler à la «théorie du grand remplacement», serait-il possible de répondre aux arguments avancés? Avec des arguments et des faits, sans brandir un épouvantail?

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