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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Ils embauchent des jeunes de 14 à 17 ans... et leur donnent une bourse à la fin des études

Arthur Fortin et Keven Vachon, âgés de 14 et 15 ans, travaillent à la production à l’usine de transformation du bois Industries PF, à Saint-Martin de Beauce.
Arthur Fortin et Keven Vachon, âgés de 14 et 15 ans, travaillent à la production à l’usine de transformation du bois Industries PF, à Saint-Martin de Beauce. Photo Jeremy Bernier
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Photo portrait de Jérémy Bernier

Jérémy Bernier

2023-03-03T21:00:00Z
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Une entreprise de transformation du bois qui compte sur la jeune main-d’œuvre depuis des années travaille de concert avec la polyvalente du village pour éviter le décrochage scolaire tout en assurant son avenir. 

L’entreprise Industries PF, située à Saint-Martin de Beauce depuis 1974, embauche une vingtaine d’employés de 14 à 17 ans qui occupent principalement des postes de manœuvre ou à l’entretien ménager.

Aucun nombre d’heures minimal de travail n’est exigé par l’employeur et celui-ci permet aussi à ces jeunes travailleurs de suspendre temporairement leur emploi durant les périodes difficiles à l’école. Afin de prévenir le décrochage, Industries PF offre également, chaque année, des bourses à ses travailleurs qui obtiennent un diplôme à la Polyvalente Bélanger, la seule école secondaire du village.

«Notre priorité c’est vraiment la réussite scolaire des jeunes. Ça fait des années qu’on a une espèce de contrat social avec l’école», explique Elizabeth Plante, directrice des ressources humaines de l’organisation.  

CE QU’IL ONT DIT

Jeunes employés des Industries PF, Saint-Martin de Beauce

Arthur Fortin
« On est beaucoup à avoir commencé à bûcher et défricher sur les terres de nos parents, alors c’est normal pour nous de travailler aussi jeune. »
Payton Poulin
« Je veux suivre un peu les traces de mes parents. Je vais terminer mon secondaire, mais je compte commencer à travailler à temps plein tout de suite après. »
Tristan Morissette
« C’est le fun parce que j’ai pas de pression, [les patrons] sont flexibles avec les horaires et l’école. »
Keven Vachon
« J’attends seulement d’avoir mes 16 ans pour lâcher l’école et travailler pour vrai. L’école, ce n’est pas pour moi. »
PHOTOS : JÉRÉMY BERNIER

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Jeremy Bernier
Jeremy Bernier

SACRIFICES

Comme cette main-d’œuvre inexpérimentée représente environ le quart des salariés de l’entreprise, différentes formations et mesures de sécurité doivent être mises en place pour s’assurer que leur travail est adéquat.

L’employeur doit également prendre en considération le fait que plusieurs des adolescents sont dépendants du transport scolaire, ce qui les oblige parfois à arriver ou partir en milieu de quart de travail. 

«Certaines entreprises pourraient dire que ce n’est pas efficace côté production, mais c’est un sacrifice que l’on est prêt à faire. Dans le contexte actuel, ils sont nécessaires», souligne Mme Plante.

«Et quand on a la chance d’avoir un impact sur la génération de demain, on serait fou de passer à côté!» ajoute-t-elle en riant. 

Photo Jeremy Bernier
Photo Jeremy Bernier

UNE CLASSE À PART

Industries PF est loin d’être la seule entreprise à avoir ce genre de lien avec l’école secondaire de Saint-Martin. 

Bien consciente de la particularité de la région en ce qui a trait aux activités professionnelles en bas âge, la Polyvalente Bélanger travaille main dans la main avec les industries de la région pour éviter les débordements depuis plusieurs années.

«La culture du travail qui se transmet déjà par les innombrables PME de la région qui manquent de main-d’œuvre», indique le directeur de l’école, Michel Gagnon.

«Un jeune de 15 ans qui a de la misère à l’école et qui se voit offrir 25 $/h en partant, c’est alléchant. Notre rôle, c’est de s’assurer que sa scolarisation demeure une priorité», précise-t-il. 

 

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