Il y aura amélioration, dit St-Louis
Marc de Foy
Martin St-Louis se faisait toujours un devoir d’arriver au camp d’entraînement fin prêt physiquement lorsqu’il jouait. « Tu ressens beaucoup moins de stress que si tu te présentes en mauvaise forme », explique-t-il encore aujourd’hui.
Le même sentiment l’anime à l’approche de son premier camp à titre d’entraîneur. Pas question de faire de l’improvisation quand bien même il lui reste des choses à assimiler dans ce rôle qui demeure relativement nouveau pour lui.
« Un camp, c’est un peu pareil pour un entraîneur, dit-il.
« Je me suis préparé. Je vais voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas à mesure que le camp va avancer.
« Tout est en place pour les joueurs. Je me sens très confiant. »
Dans le box lundi
St-Louis est allé mener ses fils aîné et cadet Ryan et Mason dans l’État de l’Iowa cette semaine. Les deux évolueront avec les Fighting Saints de Dubuque, équipe junior de la USHL.
Le benjamin, Lucas, restera à la maison, au Connecticut, où il jouera avec la formation de son école secondaire.
St-Louis arrivera à Montréal demain en vue du tournoi de golf du Canadien, qui se tiendra lundi au Club Laval-sur-le-Lac. Le parcours ne lui est pas étranger puisqu’il y a déjà joué avec Vincent Lecavalier.
Ses compagnons de jeu vont constater qu’il se débrouille très bien sur un terrain de golf. Mais St-Louis reste modeste.
« Je ne commencerai pas à parler de mes résultats dans le but que ce soit publié dans Le Journal de Montréal ! » a-t-il lancé en riant. De toute façon, les journalistes ne seront pas là pour lui parler de ses performances au golf lorsqu’il les rencontrera pour la première fois de la saison.
Partir du bon pied
Le tournoi de golf sert de lancement à la nouvelle saison de hockey. À la différence que, cette année, le contexte est complètement différent.
Le Canadien est en reconstruction. St-Louis entend les prédictions pessimistes. Les attentes sont inexistantes.
« Je ne m’arrête pas à ça, a-t-il continué.
« L’important pour moi, c’est que l’on soit prêt pour le début de la saison et qu’on connaisse un bon départ. Les attentes pourraient changer graduellement si les résultats sont intéressants.
« Mais c’est sûr qu’on va s’améliorer. Cependant, je ne saurais dire jusqu’à quel point. Va-t-on faire un grand ou un petit pas en avant ? On verra. »
Impossible d’aller plus bas
Chose certaine, le Tricolore ne peut descendre plus bas que l’an dernier au classement général, lui qui est devenu la première équipe de la LNH à terminer dernière dans un circuit composé de 32 clubs.
Ses 55 points ont été la plus faible production dans un calendrier normal de 82 matchs depuis la saison 2016-2017.
Et quelle équipe avait terminé 30e et dernière cette saison-là ?
Les champions actuels en titre de la Coupe Stanley, l’Avalanche du Colorado, qui n’avait récolté que 48 points.
Pas de chiffres en tête
Si St-Louis se dit assuré que son équipe s’améliorera lors de la prochaine saison, il ne veut toutefois pas s’avancer en termes de chiffres.
« Je ne veux pas me prononcer là-dessus, a-t-il enchaîné.
« Ce sont les performances des joueurs qui vont dicter notre position au classement. Il faudra y aller au jour le jour. Ça va aller selon les résultats. »
St-Louis tient le même langage en ce qui concerne les chances de Juraj Slafkovsky de mériter un poste avec le grand club. « On va suivre son évolution, a-t-il repris.
« Physiquement, il est prêt pour la Ligue nationale. Quant à savoir s’il jouera à Montréal cette année, on prendra une décision qui servira ses intérêts et ceux du Canadien. »
Lorsque j’ai dit à St-Louis qu’il y avait longtemps que l’on avait vu un ailier aussi imposant chez le Tricolore, il a lancé aussitôt le nom de John LeClair.
« Sauf qu’il avait 21 ans à son arrivée à Montréal et que Slafkovsky n’en a que 18 », a-t-il souligné.
St-Louis a bonne mémoire.
L’IMPORTANCE D’UN CAPITAINE
Le Canadien aura un capitaine cette saison. Kent Hughes l’a dit peu après sa nomination au poste de directeur général, en janvier dernier.
« C’est important d’avoir du leadership dans la chambre », affirme St-Louis.
Quant à savoir qui succédera à Shea Weber, St-Louis évite de mentionner des noms.
Le nom du défenseur Joel Edmundson circule dans les médias. Son contrat étant encore valide pour les deux prochaines saisons, certains estiment qu’il ferait un bon capitaine de transition, question de donner encore du temps à Nick Suzuki.
Ce dernier en aura déjà beaucoup sur les épaules cette saison avec la prolongation de son contrat qui entre en vigueur.
Et Gallagher ?
Brendan Gallagher peut-il être ignoré même si sa carrière est sur une pente descendante ?
Aucun joueur de l’équipe ne s’est donné autant que lui depuis ses débuts à Montréal.
« Un capitaine n’est pas nécessairement le meilleur joueur de l’équipe, répond St-Louis.
« On va prendre la meilleure décision possible. »
Navré pour Price
L’entraîneur du Tricolore se dit par ailleurs désolé pour Carey Price dont la carrière est de toute évidence terminée.
« On parle d’un gars qui a exercé un grand impact non seulement chez le Canadien, mais dans toute la Ligue nationale, a dit St-Louis.
« C’est difficile pour lui. Je comprends ce qu’il vit. J’ai passé à travers ça. »
À la différence que la carrière de St-Louis n’a pas pris fin prématurément en raison d’une blessure.
« J’ai été chanceux à cet égard », corrobore-t-il.
Mais il n’est jamais facile pour un athlète de tirer sa révérence.
St-Louis avait 40 ans lorsqu’il a raccroché ses patins. Il avait confié à mon ancien collègue Pierre Durocher qu’il avait bien mûri sa décision et que le cœur n’y était plus.
Il jugeait que le temps était venu d’être père à temps plein pour ses trois garçons. Il n’a jamais regretté sa décision.