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L'article provient de TVA Sports

Il y a 10 ans, l’échange controversé

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Photo portrait de Jean-François Chaumont

Jean-François Chaumont

2020-06-17T02:10:09Z
2023-10-12T23:41:28.429Z
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Le 17 juin 2010, Pierre Gauthier sortait de Montréal celui qui avait enflammé la ville le temps d’un printemps. Jaroslav Halak, le héros inattendu du Canadien jusqu’en finale de l’Est, devenait membre des Blues de St. Louis.

Avec cette transaction, Gauthier avait obtenu deux espoirs des Blues: Lars Eller et Ian Schultz. Mais le directeur général du CH avait surtout remontré sa foi en Carey Price. 

Dix ans après ce pacte avec les Blues, Brian Gionta a reparlé d’une décision audacieuse, mais juste.

«À l’intérieur du vestiaire, nous nous attendions à une transaction. Nous savions que le Canadien ne pouvait pas poursuivre avec Price et Halak. Carey était le gardien de l’avenir. Jaro avait joué du hockey incroyable pour nous et il restait un jeune gardien. Même si la transaction était probablement contre l’opinion populaire après un aussi beau parcours en séries, nous nous doutions que l’équipe resterait fidèle à Price.

«Quand je m’imagine dans les souliers de Pierre Gauthier à cette époque, je peux rapidement dire que j’étais heureux de ne pas avoir cette responsabilité. Quand tu conclus une telle transaction, tu sais que tu te feras critiquer. Encore plus dans une ville comme Montréal. La patience est souvent le meilleur ami d’un DG. Avec les années, les partisans ont compris la décision de Gauthier. Je n’ai rien contre Jaro, il était et il est encore un très bon gardien dans la LNH. Mais il y a un seul Carey Price.»

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Heureux de se replonger dans le temps lors de cette conversation avec «Le Journal de Montréal», Gionta a soulevé un autre aspect important qui a émergé du printemps 2010.

«Je l’ai déjà dit à quelques reprises. Carey avait montré son caractère lors de ce printemps même s’il ne jouait pas. Il ne boudait pas, il restait une pièce importante de l’équipe en travaillant fort lors des entraînements. Il a profité de cette expérience difficile pour catapulter son côté sérieux du jeu. Il était un très bon coéquipier. Je ne sais pas si Carey serait le joueur que nous connaissons aujourd’hui sans le printemps Halak de 2010.»

La vision de Doug Armstrong 

Le 29 mai 2010, Doug Armstrong remplaçait Larry Pleau dans le siège de DG des Blues. Moins d’un mois plus tard, Armstrong concluait une première transaction d’importance.

«J’avais des discussions avec Pierre [Gauthier], s’est remémoré Armstrong au cours d’une en entrevue accordée au "Journal de Montréal". Il avait deux gardiens numéro un et nous en recherchions un. Je ne sais pas à combien d’autres équipes il a pu parler, mais je me souviens que j’avais manifesté mon intérêt rapidement pour Halak.

«Nous aurions pu offrir un nouveau contrat à notre gardien [Chris Mason], mais nous avions identifié Jaro comme une amélioration pour nous à cette position. Ç’a été une transaction difficile à conclure. Nous avions sacrifié un très bel espoir en Lars Eller pour acquérir Halak. Mais comme on dit souvent, il y a toujours un prix à payer pour obtenir un bon joueur.»

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Bon pour les deux équipes 

Halak n’est finalement pas devenu un sauveur à St. Louis. Idem pour Eller à Montréal. Et encore moins pour Schultz, qui n’a jamais joué dans la LNH.

Le gardien slovaque a joué un peu moins de quatre saisons pour les Blues. Le séjour d’Eller à Montréal a été un peu plus long avec six saisons.

«Dix ans plus tard, je peux encore dire qu’il s’agissait d’une bonne transaction. Pas juste pour les Blues, mais pour le Canadien également, a conclu Armstrong. Jaro a permis aux Blues de sortir des années de misère. Avant son arrivée, les Blues avaient participé aux séries une seule fois en cinq ans. À sa première saison à St. Louis, les Blues n’ont pas joué en séries, mais l’année suivante oui. Jaro a participé à la reconstruction des Blues. Il a solidifié notre position de gardien durant son séjour à St. Louis.»

Dans les bonnes chaises 

Centre offensif, centre défensif ou ailier gauche. À ses premiers pas à Montréal, Lars Eller changeait constamment de rôle. Acquis dans une grosse transaction et ancien choix de premier tour des Blues, le Danois débarquait à Montréal avec de hautes attentes à gérer.

Choisi capitaine du Canadien en septembre 2010, Brian Gionta était un acteur important pour l’intégration d’Eller avec sa nouvelle équipe.

«Je me rappelle très bien des débuts de Lars à Montréal, a dit Gionta. J’étais son chambreur à l’étranger lors des matchs préparatoires. Gomer [Scott Gomez] l’avait également pris sous son aile. Lars avait un talent brut, ça se voyait facilement. Il avait toutefois besoin de temps pour acquérir de la maturité. Aujourd’hui, il est un bon centre dans la LNH, un joueur complet. Il est costaud, il est rapide, il a un bon tir, mais il avait besoin de se développer.

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«À Washington, Lars a trouvé le parfait environnement pour lui. Il occupe un poste de troisième centre. Tu as moins de pression quand tu joues derrière Nicklas Backstrom et Evgeny Kuznetsov. Il a gagné la coupe Stanley avec les Caps en 2018 et il est encore un membre important de cette équipe.»

L’adjoint parfait 

Le jour de la transaction du 17 juin 2010, Halak avait seulement 25 ans. À son arrivée avec les Blues, il héritait du rôle de gardien numéro un à temps plein. Doug Armstrong a maintenant assez de recul pour dire qu’il s’agissait d’une marche haute à franchir pour Halak.

«Il n’avait jamais joué le rôle de gardien numéro 1 sauf à ses derniers jours avec le Canadien, a rappelé le DG des Blues. Jaro a découvert ce rôle à temps plein à son arrivée avec les Blues. Quand tu décroches un gros rôle pour la première fois, il y a toujours une période d’adaptation. Nous voulions lui offrir cette chance. Dans l’Ouest, il y a encore plus de voyages, ça peut devenir plus lourd. Aujourd’hui, nous comprenons que c’est excessivement difficile pour un gardien d’obtenir 60 départs ou plus en une saison. Les équipes cherchent de bons adjoints, tu as besoin d’un duo pour gagner. Et Halak est maintenant l’un des meilleurs adjoints de la LNH.»

Après des passages à Washington et Long Island, Halak a relancé sa carrière depuis la saison 2018-2019 avec les Bruins de Boston. Dans l’ombre de Tuukka Rask, le gardien de 35 ans accomplit tout un boulot avec les Bruins.

Le 1er mai dernier, il a d’ailleurs paraphé une prolongation de contrat de deux ans.

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