Un Ukrainien raconte le «spectacle désolant» aux frontières
Agence QMI
Après avoir fui la ville de Lviv, à l’ouest de l’Ukraine, pour mettre ses enfants à l’abri, un Ukrainien d’origine française et sa femme s’apprêtent à reprendre la route pour joindre la résistance civile.
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Cyril Horizsny a raconté s’être buté à plus de 24 heures d’attente aux frontières entre l’Ukraine et la Slovaquie.
«Le voyage était très très long (...) et puis un spectacle désolant avec beaucoup de femmes et d’enfants en train de traverser la frontière par des températures de fin d’hiver, et qui, une fois la frontière traversée sont livrés à eux-mêmes», a -t-il confié à l’antenne de QUB radio, ajoutant que «des structures sont mises en place dans les pays limitrophes» notamment pour accompagner psychologiquement les réfugiés.
L’homme qui vit en Ukraine depuis une vingtaine d’années dit avoir été touché par la solidarité des Européens lors de sa route pour se rendre en France. À Munich, en Allemagne, une dame leur a notamment prêté son appartement.
L’accueil a été tout aussi chaleureux en France: «Tout le monde s’est proposé pour accueillir des gens. On est allé inscrire les enfants à l’école tant qu’on est là. Les maîtresses et les gens des villages sont très accueillants».
Cyril Horizsny explique qu’après avoir mis leurs enfants à l’abri, sa femme et lui veulent retourner en Ukraine, d’ici quatre jours. «On est arrivé [lundi] soir et là c’est la question justement très douloureuse pour tout le monde, de savoir comment ça va se passer quand on va dire [aux enfants]qu’on va repartir», a-t-il déclaré très ému.
«Ils sont dans notre famille, chez mes parents. (...) C’est difficile. C’est ce qui nous torture l’esprit ces derniers temps surtout avec la pression de tous nos amis ici en France qui ne comprennent pas toujours pourquoi on veut repartir.»
Il dit vouloir être «à côté de nos amis et des Ukrainiens en général».
«On a construit notre vie là-bas, on a envie de défendre ce qu’on a construit (....) c’est un pays auquel on est attaché. J’ai vécu deux révolutions là-bas, j’ai rencontré ma future épouse en 2004 à Kyïv pendant la révolution orange, ensuite la révolution de 2014 (...) ça marque tout ça. On est très attaché à ce pays qui est aussi le pays de mes grands-parents. Je pense qu’[ils] ce seraient battus pour leur pays. Ce pays m’a donné et j’espère lui donner à mon tour à mon modeste niveau.»
Ils souhaitent apporter son aide notamment en informant sur ce qui se passe sur place, par exemple en discutant avec les journalises, mais aussi en coordonnant des aides humanitaires.
Cyril Horizsny explique que selon les médias français, une centaine de citoyens «qui n’ont aucune attache» avec l’Ukraine seraient sur le départ pour aller prêter main-forte à la résistance civile. «C’est peut-être l’humanisme qui guide ces Français. C’est beau, même si on aurait tous préféraient éviter ça et continuer à vivre paisiblement.»
Écoutez l’entrevue de France-Isabelle Langlois, directrice générale d'Amnistie internationale Canada francophone: