«Il n’y a pas grand monde qui va partir...»
TVA Sports
Martin St-Louis n’a pas caché sa frustration après la défaite des Canadiens de Montréal face au Kraken de Seattle, lundi soir. S’il l’avait fait, sa bouillante expression faciale l’aurait trahi.
Des passagers sur une équipe «pas assez bonne» pour en transporter. Voilà le message que l’entraîneur-chef a véhiculé à l'issue de la dégelée de 4-0 et il est difficile de ne pas le comprendre. Demandez à un ancien instructeur en chef et il vous dira que ce n’est pas facile à digérer dans le contexte.
Voyez l'intervention de Michel Therrien à «La Poche bleue le midi» dans la vidéo, ci-dessus.
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«Je me mets à sa place et c’est sûr qu’il est extrêmement déçu. Il s’attendait certainement à plus de son équipe, a relativisé Michel Therrien, mardi, à "La Poche bleue le midi", sur TVA Sports.
«Quand t’es un "coach" et que ton équipe sort comme ça... tu mets tellement d’heures à préparer un match. Faire de la vidéo avec ça, c’est quasiment 10 heures de préparation.»
Dans ce contexte, les unités spéciales et l’exécution qui font défaut passent de travers selon l’ex-pilote du CH.
«Moi, des fois, je trouvais ça insultant quand mon équipe ne livrait pas! Je ne me gênais pas pour leur dire à l’occasion.»
St-Louis n’a pas voulu dire aux journalistes quels propos il a tenus vis-à-vis ses joueurs, mais il n’a pas caché que la première période, dans laquelle son club a tiré de l’arrière 3-0, a bousillé les deux autres.
«Il ne lance personne sous l’autobus, ce qui est tout à son honneur. C’est correct, croit Therrien. Mets un paquet de là-dedans. Je vais te dire une chose. L’autobus, j’ai hâte qu’il parte!»
Transactions : aucune valeur sûre
Il semble que certains vétérans ne soient pas réceptifs aux messages de l’entraîneur. À près de deux mois de la date limite des échanges, on peut se demander si certains n’ont pas décroché.
«C’est sûr qu’il y a des gars qui, dans leur tête, sont déjà ailleurs. Je vais te dire, j’ai de la misère à le voir... il n’y a pas grand monde qui va partir. Ce n’est pas parce que tu finis ton contrat que tu vas te faire échanger automatiquement et qu’une équipe va vouloir t’avoir, précise-t-il.
«Le club qui va aller te chercher et qui va donner des choix au repêchage ou des espoirs, il pense que tu vas les aider. La manière que ces gars-là jouent présentement, je ne suis pas sûr qu’ils vont pouvoir les aider.»
Pourrait-on effectivement s’attendre à une date butoir des transactions plus tranquille chez le CH? Si la tendance se maintient, ce ne serait pas difficile à imaginer.
«Même si on s’attend à beaucoup de changement, je ne suis pas sûr qu’il va y en avoir tant que ça. Ce ne sont pas des joueurs dont la valeur est à la hausse.»
Le développement écope
Pour des jeunes qui doivent apprendre de leurs erreurs pour mieux apprendre à jouer avec régularité dans la LNH, le contexte actuel pourrait être difficile sur le plan du développement.
«L’environnement ne doit pas être extraordinaire pour les jeunes, prévient Therrien. C’est une année avec beaucoup d’apprentissage. Il faut que tu apprennes, il ne faut pas que tu recules. Ce qu’on voit présentement, c’est qu’ils reculent.
«Pour la confiance de l’équipe, et le développement, c’est sûr que ce n’est pas l’idéal.»
Pour Therrien, la passion doit être le moteur de l’équipe, tant sur le plan individuel que collectif.
«Un passionné va toujours faire l’effort d’extra pour être meilleur. Après le match ou un entraînement, il va en faire plus. Il va aller au gymnase et il va bien s’alimenter pare qu’il veut bien performer.
«Un gars qui n’est pas intelligent ne voit pas la "game". Même si tu fais de la vidéo avec lui, il ne la voit pas. Ce sont les deux choses très importantes pour moi. La passion et l’intelligence au jeu. Quand t’as pas de passion, c’est dur (d'obtenir des résultats).
«La vieille "picouille" dans le Vieux-Montréal, tu la tires à gauche et à droite. Tu ne gagneras pas le Derby du Kentucky avec elle!»