«Il faut prendre une grande respiration» – David Savard
Mylène Richard
Le rôle de grand frère de David Savard n’aura jamais été aussi important qu’en ce moment, alors que le stress a monté d’un cran dans le vestiaire du Canadien.
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Depuis le début du calendrier, le défenseur a tenté de transmettre son expérience à ses jeunes coéquipiers. Mais cette expérience ne s’achète pas. Rater trois chances d’obtenir son billet pour les séries, ça pourrait faire mal.
«J’ai déjà vécu dans ce genre de situation, a soutenu mardi Savard après l’entraînement du CH à Brossard. J’essaie de garder ça positif. Les émotions ne doivent pas être trop hautes ou trop basses après les matchs. Il faut garder le contrôle. Tout est un peu amplifié en ce moment avec les séries qui arrivent.»
Pour le Québécois de 34 ans, peu importe s’il s’agit de la première partie de la saison, de la 82e ou d’un match éliminatoire, ça reste du hockey.
«Il faut juste relaxer et jouer notre game. Des fois, on prend des décisions qui n’étaient pas les meilleures, on donne des opportunités aux autres équipes de revenir dans les matchs», a-t-il donné en exemple.
C’est vrai que lundi soir, l’exaltation était à son comble avec l’entrée en scène d’Ivan Demidov. La recrue de 19 ans a même servi une passe parfaite à Alex Newhook avant de donner lui-même les devants 2 à 0 au CH. Cependant, les Blackhawks sont revenus de l’arrière, pour finalement l’emporter 4 à 3 en tirs de barrage.
«Nous vivons beaucoup d’émotions présentement, a reconnu Kaiden Guhle. Peu d’entre nous avons vécu ce genre de moment dans la LNH. Il y a de la nervosité et l’excitation. On pense peut-être trop aux scénarios plausibles. Peut-être que ces pensées nous ont trop occupé l’esprit. C’est humain. Mais quand la rondelle tombe sur la glace, on doit juste jouer au hockey.»

Après la déception...
Le jeune arrière a admis que si on lui avait dit au mois de novembre que le CH lutterait encore pour sa survie à ce moment-ci de la saison, il l’aurait accepté avec plaisir. Après la déception d’avoir échoué la veille, les joueurs du Canadien voyaient maintenant le verre à moitié plein, voulant profiter de l’occasion qui s’offre à eux.
«On a un avant-goût de ce à quoi ça peut ressembler en éliminatoires. La dernière victoire pour se qualifier ou le quatrième gain dans une série sont toujours difficiles à aller chercher si tu te mets à penser à la prochaine étape. Il faut rester dans le moment présent», a conseillé Savard.
«Tout le monde veut bien faire. Il faut prendre une grande respiration, revenir à la base et se concentrer sur nous. C’est ce dont on a jasé ce matin [mardi], c’est ce qu’on a fait sur la patinoire, juste bouger la rondelle sans trop penser», a-t-il poursuivi.
L’enthousiasme, selon St-Louis
St-Louis a d’ailleurs dirigé une courte séance, mettant l’accent sur l’avantage numérique, Demidov se retrouvant encore au cœur de la seconde vague aux côtés de Newhook, Gallagher, Oliver Kapanen et Mike Matheson.
«Quand il y a des moments stressants, habituellement l’enthousiasme diminue. Quand ma femme est stressée, il n’y a plus d’enthousiasme dans la maison! a rigolé l’entraîneur-chef. C’était bon d’être ensemble et de mettre du gaz sur notre enthousiasme.»
Le coach a voulu chasser la nervosité chez ses protégés. Il aimerait bien que ceux-ci soient capables de «calmer [leur] cerveau pour prendre la meilleure décision sur la prochaine action», plutôt que de vouloir gagner à tout prix.

Le potentiel de Demidov
Si l’ultime match régulier, mercredi au Centre Bell face aux Hurricanes de la Caroline, dont l’entraîneur Rod Brind’Amour a confirmé qu’il reposera certains joueurs, n’a plus d’enjeu pour les séries, le CH voudra tout de même conclure son calendrier en beauté.
St-Louis pourrait être tenté d’envoyer souvent Demidov dans la mêlée afin qu’il s’adapte à sa nouvelle formation. Il pourrait aussi changer l’allure d’un match à lui seul.
«On n’a pas eu peur de mettre le jeune dans différentes situations. Il a joué une bonne game, mais c’est juste un match. Est-ce que ce sera ça tout le temps? Tu vois qu’il a un gros potentiel. Est-ce qu’il a un autre niveau? J’imagine. C’est excitant de voir ce qu’on a vu hier [lundi]. Comme entraîneur, tu marches sur la ligne. Tu veux aider l’équipe sans lui nuire», a expliqué St-Louis.