Il faudra offrir du «sur mesure» aux infirmières pour les ramener, croit une retraitée
TVA Nouvelles
Les infirmières qui ont quitté le réseau hospitalier pour aller au privé, ou pour prendre leur retraite, sont appelées à la rescousse par le gouvernement Legault qui n’exclut aucune option pour les ramener, et ce, rapidement.
• À lire aussi: Les médecins se sentent «impuissants» face à la pénurie d’infirmières
• À lire aussi: Système de santé: de meilleures conditions pour stopper l’hémorragie
• À lire aussi: Des infirmières retraitées en renfort au bloc opératoire
Pas moins de 4000 d’entre elles sont nécessaires pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, et les convaincre ne sera pas une mince affaire.
Pierrette Raymond, infirmière clinicienne, retraitée depuis 7 ans, peut en témoigner.
Mme Raymond qui est retournée au travail afin de prêter main-forte pendant la pandémie, aimerait bien aider, mais pas à n’importe quelle condition.
«Moi j’ai choisi d’aller faire deux jours de vaccination dans un site que j’avais choisi, avec un horaire que j’avais choisi. Le CISSS de Lanaudière a respecté cela», explique l’infirmière en entrevue au Québec Matin.
La dame qui a vaccinée pendant cinq mois a donc respecté son engagement, sans pression et sans demande de travailler les soirs et les fins de semaine.
La dame de 69 ans ne croit pas non plus être en mesure de faire n’importe quoi compte tenu de son âge et de son énergie. Elle se voit difficilement prendre en charge des étages au complet dans un hôpital.
Écoutez le journaliste Alexandre Dubé avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
«À titre d’exemple je n’irais pas faire de dépistage de COVID parce que mon mari a eu deux cancers dans les trois dernières années... Je n’irais pas m’exposer.»
Elle juge que si le gouvernement Legault veut ramener les infirmières, il faudra leur offrir littéralement du «sur mesure».
Par ailleurs, elle considère que le temps supplémentaire obligatoire ne doit plus s’appliquer.
«Je suis partie du réseau des hôpitaux après 12 ans comme infirmière parce que j’avais fait deux périodes de temps supplémentaire obligatoire. J’ai décidé qu’avec ma famille, mes jeunes enfants, ça ne fonctionnait pas», se remémore-t-elle.
Avec ses années d’expérience, elle a donc quitté le réseau hospitalier pour aller travailler en CLSC.
«Il n’y a aucune ancienneté qui m’aurait fait rester là.»
Dans son cas, même les incitatifs financiers n’arriveront pas à la convaincre, ce sont plutôt les conditions qui pèseront dans la balance.
***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.***