Il faudra des mesures fortes pour convaincre les employés non vaccinés
Agence QMI
Il faudra mettre en place de nouvelles mesures fortes pour convaincre le personnel qui œuvre en santé de se faire vacciner, et la tâche ne sera pas facile, croit le Dr Joseph Dahine, médecin intensiviste à l'Hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval.
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«Je souhaite que des mesures soient annoncées, des mesures supplémentaires à ce qu’on a déjà entrepris depuis le 28 août. [...] Les arguments qu’on entend, la raison, c’est que ça ne leur tente pas de se faire dire quoi faire. C’est bien difficile à défaire, comme argument», explique le médecin intensiviste.
Des efforts considérables ont été déployés, pendant un incalculable nombre d'heures, pour convaincre les récalcitrants.
«Pour essayer de se sortir de la pandémie, la vaccination est essentielle, il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus. On a juste envie, comme soignant et gestionnaire, de passer à autre chose. Faire vacciner tout le monde, faire en sorte que les patients et collègues soient en sécurité, que le milieu de travail soit sécuritaire, et se sortir de cette pandémie qui gruge le peu de réserves qui nous reste», insiste le Dr Dahine.
Sur le terrain
Si les bilans quotidiens de la COVID au Québec semblent plutôt stables ces derniers jours, les conséquences réelles d’un séjour aux soins intensifs, pour les patients et leurs proches, sont pourtant immenses.
«Il y a trois patients aux soins intensifs de la Cité-de-la-Santé depuis le 23 septembre dernier, la dernière fois que l’on s’est parlé. Ils sont toujours intubés [plongés dans le coma] et ne sont pas près d’être extubés et retournés chez eux. Ce sont des jeunes dans la quarantaine. Quand on dit que cette pandémie crée des tragédies au niveau personnel, familial, et vient chercher les émotions des soignants, c’est vrai. Ça a l’air anecdotique sur les huit millions de personnes au Québec, mais chacune de ces histoires-là touche des dizaines de personnes autour, en plus des soignants. Pour sauver une vie, il faut monopoliser une centaine de personnes autour, sur trois quarts de travail, sur des semaines, dans tous les corps de métier, du préposé au médecin. Donc, ces histoires-là sont significatives, chaque personne est significative», conclut le médecin.
***Voyez son entrevue dans la vidéo ci-dessus.***