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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

La fermeture d’une urgence fait un mort en Abitibi

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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2021-12-01T22:48:24Z
2021-12-02T05:00:00Z
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Un homme de Senneterre, en Abitibi-Témiscamingue, est mort après avoir attendu plus de deux heures l’ambulance en raison de la fermeture partielle de l’urgence de la municipalité.

• À lire aussi: Près de 16% des infirmières ne sont pas à leur poste

• À lire aussi: Émilise Lessard-Therrien dénonce un manque de services dans sa région

« On savait que ça arriverait, on ne savait seulement pas quand », soutient la mairesse de Senneterre, Nathalie-Ann Pelchat, dans un communiqué.

  • Écoutez l'entrevue de la fille de Richard Genest, Marianne Genest, avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:

La victime, Richard Genest, a appelé les secours dans la nuit de mardi à mercredi. 

Il a attendu pendant plus de deux heures avant de recevoir de l’assistance. 

Au moment de l’appel de M. Genest, l’unique ambulance de Senneterre était déjà en route vers Val-d’Or, à 70 kilomètres de là, transportant un autre patient.

Le service ambulancier de Barraute, qui quant à lui se situe à plus de 30 kilomètres de Senneterre, a finalement pu répondre à l’appel.

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L’homme de 65 ans est décédé cinq minutes avant d’arriver à la table d’opération. 

Depuis le 18 octobre, l’urgence du CLSC de Senneterre n’offre des services que huit heures par jour.

Entre 16 h et 8 h, les patients doivent se rendre à Val-d’Or en raison d’une nouvelle réorganisation. 

Rupture de services

La Ville de Senneterre demande au gouvernement de mettre en place des mesures concrètes qui éviteront toute découverture ambulancière pendant que des solutions sont recherchées.

Elle continue aussi ses démarches auprès du ministère de la Santé, afin que son urgence puisse rouvrir le plus rapidement possible. 

Le pire anticipé

La députée solidaire de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, affirme que ce décès est ce que la région anticipait de pire.

« Ça fait plus d’un an que je tire la sonnette d’alarme. Je dis au gouvernement qu’il manque 250 infirmières dans le réseau, qu’on est en train de rentrer dans le mur de plein fouet et il ne fait rien », se désole-t-elle. 

En septembre, des médecins de la municipalité étaient déjà inquiets de l’impact futur de ces nouvelles mesures.

« La fermeture entraînera [...] des situations impossibles où des gens ne pourront pas se rendre à un hôpital pour recevoir des soins urgents parce qu’il n’y a même pas de taxi en opération la nuit », avaient-ils alors affirmé dans les pages du Journal

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