Hockey Canada : il est temps de partir, dit Justin Trudeau
Agence QMI
Le gouvernement fédéral, avec Justin Trudeau en tête, sont exaspérés de l’entêtement des dirigeants de Hockey Canada à demeurer bien en place, au point où le premier ministre songe à la création d’une nouvelle fédération pour chapeauter ce sport au pays.
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Interrogé une fois de plus à ce sujet en mêlée de presse jeudi à Ottawa, M. Trudeau n’entendait pas à rire, à l’image des commanditaires comme Tim Hortons, TELUS, Canadian Tire et la Banque Scotia qui ont mis un terme à leur association avec l’organisation, que ce soit pour la saison 2022-2023 ou définitivement.
Comme il l’a mentionné la veille, le premier ministre souhaite un vent de renouveau.
«Honnêtement, je suis vraiment perplexe que Hockey Canada ne comprend pas que son jeu est fini, là. Il n’y a plus personne qui a confiance en Hockey Canada. Les commanditaires vont fuir, les partenaires comme Hockey Québec vont fuir, le gouvernement ne leur donne plus de fonds», a-t-il notamment déclaré.
«On ne voudrait pas voir disparaître Hockey Canada au complet. On peut tout simplement remplacer les gens et la culture. Mais à un moment donné, il va falloir dire: bien, on va créer Canada Hockey à la place, puis ce sont eux qui s’occuperont de nos jeunes. À moment donné, les gens vont se réveiller et je ne sais pas quoi d’autre qu’on peut dire, sauf qu'on a perdu confiance en Hockey Canada. Il est temps qu’ils partent.»
Le premier ministre se dit donc préoccupé vis-à-vis l’attitude de l’organisation concernée. Celle-ci a comparu cette semaine devant le Comité permanent de patrimoine canadien de la Chambre des communes relativement au scandale de viol collectif qu’elle a dissimulé. Il faut rappeler que la fédération a mis sur pied deux fonds pour régler des cas «non assurables». À partir de l’un d’entre eux, elle a versé de l’argent à la victime d’un viol commis par huit joueurs d’Équipe Canada junior en juin 2018.
«Les parents commencent à s’inquiéter à l’approche de la saison de hockey : va-t-on envoyer nos enfants dans une organisation qui n’est pas là pour les protéger, qui utilise les fonds qu’on lui envoie à des fins inappropriées», a martelé M. Trudeau.
La ministre St-Onge piaffe d’impatience
Toujours aussi peu convaincue par les arguments de Hockey Canada qui s’est accordé la note A pour sa récente gestion, la ministre du Sport, Pascale St-Onge, espère que la haute direction se résignera à emprunter la voie du départ.
«Je pense que le message est clair: Hockey Canada et ses dirigeants n’ont pas le soutien ni des commanditaires, ni de leurs propres membres qui commencent à quitter le navire, et certainement pas de la population canadienne avec tout ce qu’on entend, a-t-elle précisé. Donc, j’espère qu’ils vont prendre la bonne décision avant que tout s’écroule pour l’organisation.»
«Il y a moyen de reconstruire en ayant des nouvelles personnes et en changeant la culture, mais ça doit être fait très rapidement. On voit que les gens commencent à être désespérés que les changements se produisent», a-t-elle poursuivi.