Hockey Canada avait un autre fonds de réserve
Agence QMI
Déjà plongée dans l’embarras depuis plusieurs mois, Hockey Canada aura à justifier l’existence d’un deuxième fonds de réserve destiné à des cas de natures diverses, incluant ceux d’agression sexuelle possiblement commis par ses joueurs.
Par le biais d’un texte publié lundi, le quotidien «The Globe and Mail» rapporte que le Participants Legacy Trust Fund a été créé pour couvrir les frais encourus dans les poursuites judiciaires; celles-ci peuvent concerner les dossiers d’agression sexuelle, mais pas exclusivement.
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En juillet, le même journal avait évoqué la mise en place d’un premier fonds, le National Equity Fund, qui a les mêmes objectifs que le second. D’ailleurs, le scandale de viol collectif concernant les présumés gestes de huit hockeyeurs d’Équipe Canada junior en 2018 à l’égard d’une femme a été au départ étouffé par le versement d’une somme de 3,55 millions $ à la victime grâce au National Equity Fund.
Ce dernier a également permis de financer le Participants Legacy Trust Fund en raison du transfert d’une somme de 7,1 millions $, a indiqué le média anglophone.
Avant lundi, cette deuxième réserve n’avait pas été mentionnée de quelconque façon que ce soit dans la sphère publique. Celle-ci a été créée en 1999 et découlait d’incidents survenus en 1986 et 1999, quand Hockey Canada ne souscrivait pas encore à une assurance pour des réclamations pour agression sexuelle et autres responsabilités.
Il est d’ailleurs important de rappeler que l’argent utilisé pour financer ces fonds provient notamment des frais d’inscriptions au hockey, et ce, à tous les niveaux au pays.
Le Participants Legacy Trust Fund devait par ailleurs être fermé le 15 mai 2020. Le «Globe and Mail» a cependant appris que les membres de Hockey Canada se sont adressés aux tribunaux pour le garder en place jusqu’en 2039.
«Les fiduciaires croient que d’autres plaintes seront portées après la date d’échéance qui est présentement déterminée, et c’est la raison principale pour prolonger la durée du fonds», a indiqué le président financier de Hockey Canada, Brian Cairo, dans une déclaration sous serment remplie en janvier 2019, en Alberta.
Des témoignages attendus
La crise de confiance envers Hockey Canada risque de s’accentuer, le gouvernement fédéral – avec en tête la ministre du Sport, Pascale St-Onge – exigeant des changements au sein de la direction. De nombreux commanditaires tels Tim Hortons et la Banque Scotia, ont mis sur la glace leur association avec la fédération nationale.
Mardi, Hockey Canada doit de nouveau se présenter devant le Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes. L’ancien président du conseil d’administration Michael Brind’Amour, qui a démissionné en août dernier, devrait témoigner, comme de sa successeure par intérim, Andrea Skinner.
Réaction cinglante
À Ottawa, le porte-parole du Bloc québécois en matière de sports, Sébastien Lemire, a de nouveau réclamé une enquête indépendante sur la gestion des cas d’agression au sein de l’organisation concernée.
«C’est désormais clair, du début de cette affaire jusqu’aux toutes dernières révélations de ce matin : Hockey Canada n’est plus digne de la confiance des joueuses, des joueurs et de leurs parents. Ses méthodes de gestion, opaques et datées, prouvent une fois de plus qu’un grand ménage au sein de la direction et du conseil d’administration de Hockey Canada est nécessaire afin de changer la culture qui y opère», a-t-il affirmé par voie de communiqué.