Hermès attaque un artiste américain qui vend des NFT représentant des sacs Birkin
AFP
Le groupe de luxe Hermès a mis un pied dans le monde du métavers, mais pas en tant que créateur : il a engagé des poursuites judiciaires à New York contre un artiste qui a créé des NFT représentant des sacs en fourrure fortement inspirés du célèbre sac de la marque, le Birkin.
• À lire aussi: 2022, une année prometteuse pour les startups québécoises
• À lire aussi: NFT : survol des plus grosses transactions de 2021
Mason Rothschild a d’abord créé avec l’artiste Éric Ramirez, un «Non-Fungible Token» (NFT), un «objet numérique» dont la propriété est traçable, qu’ils ont appelé «Baby Birkin», déjà inspiré du sac vedette de Hermès.
Face au succès de vente de ce premier NFT, Mason Rothchild a créé une centaine de «MetaBirkins» qu’il a mis en vente en cryptomonnaie pour l’équivalent de quelques milliers d’euros.
Dans la plainte déposée devant une juridiction civile de New York, que l’AFP a consulté, Hermès accuse Masson Rothschild d’être un «spéculateur numérique qui cherche à s’enrichir rapidement en s’appropriant la marque MetaBirkin» pour la vente de NFT. «La marque MetaBirkin s’approprie tout simplement le nom célèbre de la marque Hermès, le Birkin, en ajoutant le préfixe méta», est-il ajouté.
L’artiste a «ouvertement reconnu qu’il avait choisi de vendre ses NFT au nom de Metabirkins parce qu’un sac à main Birkin est un bien précieux dans le monde réel», argumente notamment le groupe de luxe.
Les sacs Birkin, produits phares du cellier-maroquinier inspirés par la chanteuse et actrice anglaise, sont vendus en boutique plusieurs milliers d’euros.
Le nom de Metabirkins, «lui a apporté un succès financier en quelques semaines. Il ne fait aucun doute que ce succès découle d’une utilisation confuse de la marque de Hermès», argumente aussi le cellier-maroquinier.
«Les affirmations de Hermès sont sans fondement», a répondu l’artiste sur les réseaux sociaux. «Je ne crée ni ne vends des faux sacs Birkin. J’ai fait des œuvres d’art qui dépeignent des sacs Birkin imaginaires couverts de fourrure», ajoute-t-il se référant à Andy Warhol et ses célèbres toiles représentant des boites de soupe Campbell.
«Le fait que je vende de l’art en utilisant des NFT ne change pas le fait qu’il s’agisse d’art», ajoute-t-il avant d’expliquer avoir voulu discuter avec la marque de luxe. «J’espère que Hermès comprend que je ne serai pas intimidé», termine-t-il.
Contacté par l’AFP, Hermès a déclaré ne pas commenter les affaires judiciaires en cours.