La légende du Canadien de Montréal Henri Richard est mort à l'âge de 84 ans
Agence QMI
Le Canadien de Montréal pleure le départ d’une autre de ses légendes: Henri Richard, gagnant de 11 coupes Stanley, est décédé à la suite d’une longue maladie dans la nuit de jeudi à vendredi à l’âge de 84 ans, selon ce qu’a appris Le Journal.
Frère cadet du mythique Maurice Richard, le «Pocket Rocket», comme on le surnommait, est le joueur qui a remporté le plus souvent le trophée de Lord Stanley dans l’histoire de la Ligue nationale de hockey (LNH), l’un de ses nombreux faits d’armes.
Henri Richard, qui a notamment souffert de la maladie d’Alzheimer dans les dernières années, détient aussi le record pour le plus grand nombre de matchs disputés dans l’uniforme du Canadien, soit 1256. Au cours de sa longue carrière de 20 saisons, toutes jouées à Montréal, l'illustre numéro 16 a totalisé 1046 points, dont 358 buts.
Capitaine de la formation montréalaise de 1971 à 1975, il a été intronisé au Temple de la renommée quatre ans après sa retraite, en 1979. Son numéro avait auparavant été retiré dans les hauteurs du vieux Forum, le 10 décembre 1975.
Deux murales en son honneur ont été installées dans le hall d’entrée de la Place Bell de Laval, où le club-école du Canadien, le Rocket, dispute ses matchs à domicile.
Défier les pronostics
Issu d’une famille de huit enfants, dont Maurice, de 15 ans son aîné, Henri Richard est né le 29 février 1936 à Montréal. Adolescent, son objectif était de jouer en compagnie de son frère chez le Canadien, mais il a déjà songé à devenir plombier plutôt que hockeyeur.
À 15 ans, il donne ses premiers coups de patin avec le National de Montréal de la Ligue de hockey junior du Québec, qui deviendra plus tard la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Après deux saisons chez le National, il rejoint le Canadien junior de Montréal. En trois saisons, il remporte deux championnats des marqueurs.
Son entraîneur Elmer Lach déclare tout de même qu’avec ses 5 pi et 7 po et 160 lb, Richard n’a pas un gabarit assez imposant pour connaître du succès dans la LNH, qui se caractérisait par un jeu très robuste dans les années 1950. À 19 ans, il donne tout de même ses premiers coups de patin dans la LNH, perçant la formation partante du Tricolore.
À l’époque, plusieurs mentionnaient que son invitation au camp d’entraînement de 1955 était due à l’influence de son célèbre frère, mais le cadet se fait remarquer par son maniement de la rondelle et son esprit combatif. Évoluant au centre, Richard a comme compagnons de trio Bernard Geoffrion et Dickie Moore.
Lors de sa première saison, il se bat à plusieurs reprises pour faire sa place. Il ne recule jamais devant un adversaire, même si ce dernier est plus gros et plus imposant que lui. Il affiche la même attitude le long des rampes. Sa première campagne sera couronnée de 40 points et de sa première coupe Stanley.
- Le premier ministre François Legault a offert aux proches de la légende du Canadien:
Des records
Richard connaît la meilleure saison de sa carrière en 1957-1958 avec une récolte de 28 buts et 52 mentions d’aide pour 80 points en 67 rencontres.
Il profite alors de l’absence de Jean Béliveau, de son frère Maurice et de Geoffrion pour faire sa marque. Il termine quatre points derrière le meilleur marqueur de l’équipe, Dickie Moore. Lui et Richard sont sélectionnés au sein de l’équipe d’étoiles à l’issue de cette campagne.
En 1973, il devient le neuvième joueur de l’histoire de la LNH à dépasser le plateau des 1000 points. Encore aujourd’hui, il se retrouve dans le top 10 de toutes les catégories offensives de l’histoire du Canadien.
À deux reprises durant sa carrière, il mène tous les joueurs du circuit pour le nombre de mentions d’aide en une saison. Il atteint le plateau de 20 buts à neuf reprises. Son plus haut total de buts en une campagne fut de 30, lors de la saison 1959-1960. En séries éliminatoires, il a amassé 129 points, dont 49 buts, en 180 rencontres.
Parmi ses faits d’armes, il est l’un des seuls joueurs à avoir inscrit deux fois le but gagnant lors du match décisif de la coupe Stanley, un exploit qu’il a réalisé en 1966 et en 1971.
Sous son règne de capitaine, la formation montréalaise a remporté la coupe en 1973. Richard a aussi enlevé un trophée individuel, soit le Bill-Masterton, en 1973-1974, un honneur qui soulignait sa persévérance et sa combativité, des caractéristiques qui ont d’ailleurs défini sa longue et fructueuse carrière.