Habituée à défier le vide, Lysanne Richard plongera du haut d’un hélicoptère
Valérie Guibbaud
Lysanne Richard a toujours vécu en dépassant ses limites. Celle qui agit comme mentore dans la saison 2 de Parfaitement imparfait désire contribuer à faire tomber les tabous en santé mentale chez les jeunes. Longtemps abonnée à l’anxiété, elle s’apprête à réaliser un nouvel exploit en plongeon. Rencontre avec une femme de cœur qui ne manque pas de courage!
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Selon les statistiques récentes, au Québec, un jeune sur cinq souffre d’un trouble de santé mentale, et on estime qu’une personne sur quatre vivra un épisode d’anxiété intense dans sa vie. Ç’a été le cas de Lysanne, et c’est pourquoi elle a voulu s’impliquer dans la websérie Parfaitement imparfait, afin de prouver que c’est possible de transformer ses imperfections en force créative. «J’ai vraiment adoré prendre part à cette émission si porteuse d’espoir. Ce qui me pousse avant tout à me lancer dans un projet, ce sont les rapports humains que j’aurai la chance de développer. C’est essentiel.»
Car oui, elle carbure aux défis et cherche toujours à se dépasser, mais aujourd’hui, elle sait que de viser la perfection, c’est aussi accepter de ne pas l’atteindre. Sa quête a changé. Il lui a fallu trouver un équilibre entre performance et déception, et ce sont ses relations avec l’autre qui l’ont aidée à garder le cap sur ses objectifs. «On ne peut vivre de telles situations extrêmes sans l’apport de l’autre. Je puise une force immense dans les liens que mon parcours professionnel m’amène à développer avec les gens.» Jouer les mentors est un rôle que Lysanne adore. Celle qui a agi comme pionnière dans son sport n’a jamais voulu devenir entraîneuse ni même juge, alors des mandats informels tels que du mentorat la comblent.
Se dépasser, son moteur
Sa carrière d’artiste a débuté en 2004, avec l’obtention de son diplôme de l’École nationale de cirque. Pendant près d’une décennie, c’est au Cirque du Soleil et dans d’autres entreprises qu’elle a eu la chance de participer à la création de plusieurs spectacles, dont Zaïa et Zarkana. Ce n’est qu’à 35 ans que Lysanne s’est mise à pratiquer le plongeon en haut vol. «C’est en voyant les compétitions comme un spectacle que j’ai commencé à en gagner. J’allais pouvoir offrir une performance au public tout en le divertissant.» À 42 ans, elle se considère comme chanceuse de mener une aussi belle vie, tout en posant avec lucidité un regard bienveillant sur son parcours.
«Une des raisons pour lesquelles j’ai autant de belles opportunités, c’est sûrement mon travail acharné. Je suis une battante, je ne sais pas faire autrement. Quand j’accepte de me lancer dans une aventure, il faut que le niveau de difficulté soit vraiment très élevé, sinon ça ne m’intéresse pas.» C’est la récompense qui vient après avoir accompli quelque chose d’aussi difficile qui pousse l’athlète, mais aussi l’artiste à se dépasser.
- Écoutez l’entrevue de Lysanne Richard, plongeuse de haut vol de renommée internationale, conférencière et animatrice au micro de Jean-François Baril via QUB radio :
Toute petite, Lysanne avait déjà une quête de l’extraordinaire. Si elle avait de très bons résultats scolaires, elle avait aussi en elle un petit côté marginal. «Le fait d’être à la recherche de sensations fortes m’a permis de comprendre comment dépasser la limite que l’humain respecte normalement.» C’est en suivant son intuition qu’elle sait si c’est le bon moment ou non de relever un nouveau défi.
Par exemple, ça faisait des années que l’athlète pensait à sauter d’un hélicoptère en plein milieu d’un lac. «Je ne précipite jamais rien. Je respecte les contraintes et j’apprends à jongler avec. Cette fois, j’ai su que c’était la bonne.» Dans ce projet complètement fou, elle a la chance d’être épaulée par ses proches et par deux alliés de taille, deux mentors: la femme d’affaires Suzanne Arbour (Gestisoft) et son chef de la sécurité, François Leduc. «Ils embarquent avec moi dans chacun de mes projets.»
Une maman différente
Sa fille Flavie, neuf ans, a manifesté des signes d’inquiétude. «Je lui ai parlé pour comprendre et elle m’a confié qu’elle craignait que je me cogne contre l’hélice, que je me blesse. Sa peur était justifiée, mais je l’ai vite rassurée en lui montrant toutes sortes d’exemples et qu’il était impossible que je me blesse de la sorte.» Être un parent qui pratique un métier non conventionnel influence-t-il forcément ses enfants à sortir des sentiers battus?
«Mon plus vieux, Lucas, 21 ans, a grandi en coulisses et a fait ses premiers pas sur les tapis de l’école de cirque. Vers l’âge de sept ans, il a posé un regard différent sur cet univers; il ne voulait plus que ce soit le sien. Il a aussi suivi des cours de plongeon, mais à présent, il travaille dans la restauration et mène une vie rangée. On a vécu des choses magnifiques ensemble. Élie, mon enfant du milieu, est un sportif né. Il pratique le hockey et le plongeon. Il est dans les cadets, il a besoin d’organisation, tandis que Flavie tend à suivre mes traces. Elle adore la gymnastique et l’animation. Ce qui est important pour moi, c’est de leur montrer que nos rêves n’aboutissent pas toujours comme on le veut. Dans l’échec, il y a la possibilité d’aller plus loin, et la prochaine victoire sera encore plus gratifiante.»
Voyez la saison 2 de Parfaitement imparfait sur ICI Tou.tv. Lysanne jouera bientôt pour la Fondation Dr Clown (fondationdrclown.ca). Elle est aussi porte-parole de la Fondation Santé du Haut-Richelieu-Rouville, avec Martin Vachon.
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