Guylaine Tanguay confie avoir souhaité mourir
Sarah-Émilie Nault
«J’ai souhaité ma mort souvent dans ma vie. J’étais petite, je me couchais et je priais pour ne pas me réveiller le matin, car je trouvais la vie tough et je n’arrivais pas à changer cela», a confié Guylaine Tanguay au micro du balado de Marie-Claude Barrette.
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Aujourd’hui confiante et lumineuse, Guylaine Tanguay n’a pas eu une enfance facile. La chanteuse a eu un père alcoolique et joueur qui aura, à un certain moment, fait tout perdre à sa famille. Elle a aussi grandi avec une mère «malheureuse et fatiguée» de qui elle a pris soin, enfant, du mieux qu’elle le pouvait. Tout comme elle l’a fait avec ses deux frères.
Enfance sombre
«Quand j’étais jeune, j’avais toujours l’impression que ce que je faisais n’était pas correct, que ce n’était jamais assez. J’étais faite comme cela. J’avais vraiment l’impression de n’être à la hauteur de rien, sauf quand je chantais», raconte l’artiste âgée de 50 ans.
Si chanter lui permettait d’être elle-même, la noirceur revenait dès qu’elle refermait la bouche. «Sans micro, j’étais une autre personne, je me mettais trop de restrictions. Petite, je ne me trouvais pas importante, à l’intérieur tout était sombre.»
Elle révèle que, toute jeune, elle avait «arrêté d’avoir l’espoir du bonheur». «À un moment donné, j’avais choisi que la vie était plate et que ça ne s’arrangerait jamais», dit la chanteuse country.
Elle est finalement partie de chez elle, car elle n’en pouvait plus d’essayer de rendre sa famille heureuse.
Un de ses regrets à ce jour reste de ne pas avoir pu dire clairement à son père – qui est mort brûlé dans un accident de camion à 47 ans – qu’elle lui pardonnait tout ce qu’il lui a fait vivre.
Liberté retrouvée
Guylaine Tanguay a compris qu’elle devait mettre son manque de confiance et ses blessures du passé de côté lorsqu’elle est devenue mère à l’âge de 20 ans. «Je ne voulais pas donner à ma fille ce que j’étais comme exemple. Avoir un enfant m’a réveillée. C’est la plus grande et la plus belle raison de vivre.»
Sa séparation avec le père lui aura permis de franchir une étape de plus dans son cheminement vers la liberté.
«J’avais l’impression d’être dans une prison pendant des années. J’étais enfermée avec ce que je m’étais imposé et ce que notre vie familiale m’avait imposé avec le temps.»
La chanteuse devient émotive lorsqu’elle parle de sa rencontre avec Carl, son mari actuel, qui est aussi son gérant. «Cet homme-là m’a tellement apporté dans ma vie, c’est incroyable», dit-elle en essuyant des larmes.
Sa valorisation dans le regard, son écoute, son respect, son admiration et sa propension au bonheur font de lui la personne parfaite pour la maman de trois grandes filles.
«J’ai guéri beaucoup de blessures. Je ne me suis jamais aimé avant [ni physiquement, ni mon caractère]. Le bonheur crée une beauté, je crois. Aujourd’hui, mon sourire est plus sincère, mes yeux sont plus allumés. Ce que je vois de moi est beaucoup plus beau.»
Chanter
Guylaine Tanguay explique que tout s’arrête lorsqu’elle chante; les inquiétudes, les angoisses, le stress. La musique apporte un équilibre dans sa vie. Le fait d’avoir du succès dans sa carrière l’aide aussi à se sentir à sa place.
«J’ai peur de perdre ce que j’ai: la reconnaissance du public et de l’industrie, admet-elle toutefois. Mais juste de dire ce que j’ai envie de dire aujourd’hui, de m’habiller comme je veux... La liberté est tellement un sentiment de bien-être!»
- L’épisode du balado Ouvre ton jeu animé par Marie-Claude Barrette mettant en vedette Guylaine Tanguay est en ligne.
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