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Culture

Guy Jodoin reflète sur ses 30 ans de carrière

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Daniel Daignault

2023-07-11T10:00:00Z
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Rencontrer Guy Jodoin pour discuter de la troisième saison de La belle tournée et recueillir ses commentaires au fil des photos qui illustrent sa carrière était un exercice passionnant. Guy est un animateur et comédien enthousiaste qui aime profondément son métier. Un gars d’équipe, humble, qui parle avec passion de ses projets.      

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Guy est actuellement bien présent dans votre téléviseur. Il anime la troisième saison de La belle tournée, qui bat son plein. «On fait 13 émissions d’une heure jusqu’à la fin juillet, confiait-il sur le plateau qui avait été installé dans le verger de la Cidrerie Michel Jodoin, à Rougemont, le 17 mai. Cette année, on va se rendre jusqu’à Gaspé.» 


UNE BOUFFÉE D’AIR
La belle tournée a un nouveau décor, plus compact, qui se monte le jour précédant le tournage, ce qui permet à l’équipe de nous en mettre plein la vue. Au fait, pas moins de huit caméras sont utilisées par le réalisateur Sébastien Hurtubise et ça fourmille pas à peu près sur ce plateau de tournage. Pour celui qui a animé Sucré salé pendant 13 ans, La belle tournée est arrivée dans sa vie, il y a trois ans, comme une grande bouffée d’air. «Il faut se rappeler qu’on était en pleine pandémie quand on a commencé cette aventure. On n’avait pas le droit de se promener de région en région et on m’avait donné un genre de passeport qui a permis de faire cette émission et de se promener à travers le Québec. C’était comme si on m’avait insufflé de l’air et j’ai pris ça comme un cadeau du ciel. Par respect pour cette émission, j’ai décidé d’y mettre beaucoup de temps, de travail et d’amour. Je m’investis pour Le tricheur, mais on dirait que ce projet-là me demande plus de concentration et de travail. Pour Le tricheur, c’est de la rapidité et de la spontanéité, mais on s’entend que je ne suis pas seul sur La belle tournée. Nous sommes 100 personnes sur le plateau! Chaque fois que les gens m’en parlent, c’est la même phrase qui revient et on me dit: “C’est vraiment un beau show.”»

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DE GRANDES RENCONTRES
La belle tournée s’est imposée au cours des années comme un incontournable, une émission qui nous fait voir du pays et qu’on pourrait qualifier de variétés culturelles et musicales, avec une dose d’humour, d’anecdotes et de moments uniques créés avec les invités. D’ailleurs, l’animateur se souviendra toujours de son premier tournage. «L’une des premières fois que j’ai travaillé sur cette émission, j’étais avec Richard Séguin à Saint-Venant-de-Paquette. On venait de faire une “carte postale” pour l’émission avec le directeur musical Simon Godin. Les deux gars étaient assis sur une table de pique-nique, avec leurs guitares, et Richard m’a dit: “T’es conscient, Guy, que tu es en train de faire les archives culturelles du Québec des années 2020?” J’ai pensé qu’il avait tellement raison! Ce sont des archives culturelles, mais on voit aussi notre beau Québec du haut des airs. C’est intéressant de savoir quel grand personnage ou quel grand artiste une région a pondu. Tout le monde travaille fort!» Cette saison, parmi les nouveautés, nous avons droit à un nouveau segment tourné avec Guy et l’un de ses invités. «On présente déjà une capsule qui a pour titre “Tire-toi une bûche”, où on rencontre entre autres des entrepreneurs. Cette fois, on a décidé d’aller plus loin et de partir à la rencontre des gens. On arrive quelque part avec un artiste qui vient de la région, comme Rémi-Pierre Paquin, avec qui nous nous sommes rendus à son école secondaire. On a jasé avec les gens sur place et il a donné des conseils à ceux qui sont en option théâtre. 

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Pour une autre de ces capsules, on est allés au Marché public 1555 de Saint-Hyacinthe avec Didier Lucien. Ça donne lieu à de bons moments sympathiques avec les gens qu’on rencontre.» 


TOUJOURS COMÉDIEN
Guy Jodoin est curieux de nature et tous ceux qui l’ont côtoyé vous diront qu’il s’investit à fond dans tout ce qu’il fait. «Pour le tournage à Rougemont, je suis venu une journée d’avance pour voir où nous allions être installés, pour m’imprégner de l’endroit. J’ai d’ailleurs rencontré Michel Jodoin, de la célèbre cidrerie, qui m’a raconté l’histoire de l’entreprise. Je ne suis pas obligé de faire ça, mais on dirait que j’ai en tête que je ne respecterai pas assez le projet si je ne le fais pas. Je trouve ça beau de vivre ça.» Lorsque je lui demande si son rôle d’animateur — il amorcera prochainement le tournage de la 13e saison du Tricheur — est devenu, au fil des ans, plus important que son métier de comédien, la réponse ne tarde pas. «Non, pour moi, c’est hyper important d’être comédien. J’ai tourné récemment dans Indéfendable et je viens de jouer dans la nouvelle série à venir La candidate. Ce sont deux bons personnages. C’est très important pour moi de mener les deux métiers de front, parce que je suis quand même un petit monsieur à la barbe blanche... Je me dis que, pour ce qui est du jeu, on va peut-être laisser la chance à quelqu’un d’autre, et c’est correct.»

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LA CLÉ DU SUCCÈS... LE TRAVAIL
En jetant un regard sur sa carrière avec les photos de ce reportage, Guy confie qu’il a travaillé très fort, mais qu’il a aussi eu l’occasion de côtoyer les bonnes personnes. «Je n’ai jamais rien pris à la légère. Quand je faisais Télé-Pirate ou Dans une galaxie près de chez vous, mes tantes et mes oncles me demandaient: “Pourquoi tu ne fais pas Omertà ou Lance et compte?” La réponse est simple, c’est parce qu’on ne me demandait pas de jouer dans ces séries-là. Et ce n’était pas vrai que, parce que je faisais des émissions jeunesse en début de carrière, j’allais lever le nez sur ce travail-là. Je me rends compte qu’avec les années, ç’a été payant que je respecte mes projets, parce qu’on m’en parle encore. J’ai l’impression que je suis sorti hier de l’école de théâtre. J’ai fait tous ces projets, toutes ces émissions, mais où sont passées toutes les années? Je ne comprends pas que ça ait passé si vite!» lance-t-il. Guy jette un regard lucide sur sa carrière et sur son métier. «Je n’ai pas eu des succès partout, j’ai eu des flops monumentaux. Pensons entre autres au Bye Bye 1992, qui a été sévèrement critiqué à l’époque. Ça ne m’a pas écrasé et j’ai eu du plaisir à le faire. Il y a des gens qui m’ont donné ma chance, je pense à Louis Saia, Serge Denoncourt, aux metteurs en scène Claude Poissant, Denise Filiatrault, Monique Duceppe, René Richard Cyr et bien d’autres. Je pense que je ne les ai pas déçus. Je suis allé au maximum avec le projet qu’on me donnait. Quand les jeunes viennent me voir et me demandent ce qu’ils doivent faire pour pratiquer ce métier, je leur réponds: “Travaille, travaille et travaille!” Rien n’arrive tout cuit dans le bec.» 

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Photo : / CANAL FAMILLE
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Photo : / CANAL FAMILLE
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ET LE TALENT DANS TOUT ÇA?
En a-t-il fallu pour mener sa carrière pendant tant d’années? «C’est quoi, le talent? Quand tu entends quelqu’un dire, par exemple: “Il est bon en dessin, on sent qu’il y a quelque chose”, oui, mais après, il faut que tu le développes en chien, ton talent. Laisse-moi te dire que si tu te dis simplement que tu as du talent, il y a bien des gens qui ont du talent et qui n’ont pas fait ce métier-là... Moi, je travaille, j’essaie de me détendre et de ne pas me perdre là-dedans. Ma mère dit toujours qu’il faut un équilibre en tout, mais ce n’est pas évident d’en avoir dans ce métier, d’avoir des enfants, une famille, une vie amoureuse, de travailler fort, de faire du bénévolat. C’est tough! De l’extérieur, cette vie a tellement l’air d’un conte de fées, mais quand tu es dedans, tu te dis: “My God, c’est dur!” Peu importe le métier que tu fais, ça prend des années de travail pour arriver à cet équilibre. Je n’ai jamais travaillé pour avoir l’amour du public, j’ai juste respecté les gens. Je pense que c’est mon mot de passe, ils ont besoin d’être écoutés, et je les écoute... Je n’oublie pas d’où je viens.» 

La belle tournée, lundi 21 h, à TVA, et en rediffusion le vendredi 22 h 30, à Télé-Québec.
Le tricheur sera de retour cet automne à TVA.
La série
La candidate sera présentée cet automne à Tou.Tv Exta.

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