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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Les mensonges d'Elon Musk décortiquées dans cette nouvelle biographie non-autorisée

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Photo portrait de Louise Bourbonnais

Louise Bourbonnais

2 septembre à 11h
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Malgré les nombreuses biographies déjà parues, il reste encore des choses à dire sur Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète. Dans Le bonimenteur, on découvre l’autre côté du mirage, l’envers du miroir. L’auteur, Boris Manenti, fait ressortir les nombreuses contradictions du richissime homme d’affaires et les controverses autour de lui, notamment un côté peu reluisant de sa personnalité.

Photo AFP
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On peut certainement dire en lisant la récente biographie d’Elon Musk que son auteur ne lui fait pas de cadeau. Pire, il démolit même plusieurs de ses actions.

Fin observateur, Boris Manenti fonde ses propos sur une enquête fouillée concernant le parcours du multimilliardaire d’origine sud-africaine.

«Il n’a de cesse d’écrire et de réécrire sa propre histoire, pour mieux plaquer tous les mythes du monde moderne, pour mieux séduire son auditoire, quitte à perdre de vue la réalité. Quitte à multiplier les mensonges éhontés surtout», écrit-il.

Un des objectifs de Musk est de faire parler de lui tous les jours, notamment sur les réseaux sociaux.

D’ailleurs, non seulement affirme-t-il sa supériorité, mais il se compare souvent à Alexandre Le Grand, qui lui-même se prenait pour le fils de Zeus, en plus de croire qu’il est plus intelligent qu’Einstein.

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Quand il est question de Musk, l’humilité n’est jamais au rendez-vous. Et que dire de ses ambitions de créer des robots humanoïdes et de son idée d’implanter des puces électroniques dans le cerveau des humains?

AFP
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Un faux parcours

Musk a souvent affirmé avoir quitté l’Afrique du Sud contre la volonté de ses parents, en plus d’expliquer avoir dû travailler au Canada pour payer ses études. Il fait croire qu’il a grandi dans la pauvreté, ce qui n’est pas le cas.

«J’ai travaillé durant mes études dans une ferme en Saskatchewan et dans une scierie à Vancouver. Je suis entré à l’université Queen’s grâce à une bourse et en souscrivant un prêt. J’ai fait de même à l’université de Pennsylvanie et de Stanford aux États-Unis», écrit Musk sur ses réseaux sociaux. «J’ai terminé avec une dette de 100 000$.»

Selon l’auteur, il s’agit de se façonner une image de superhéros parti de rien, travaillant à la sueur de son front en plus de vivre une enfance défavorisée, sans le sou, dans la misère. Mais la vérité serait tout autre. L’auteur, qui a interviewé son père, dément ces affirmations. Malgré la légende, Elon Musk vient d’une famille aisée.

«Il fréquentait les meilleures écoles, avait une moto et des ordinateurs qui coûtaient le prix d’une Mercedes», a révélé son père, Errol Musk, qui lui a également fourni de l’argent pour lancer sa première start-up.

AFP
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Faire briller l’illusion

Si ses ambitions sont élevées, ses motifs ne sont pas si nobles, estime l’auteur. Il va peut-être envoyer des humains sur Mars grâce à ses fusées SpaceX, mais après?

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Certaines intentions de Musk sont louables, notamment ses prétentions environnementales, mais contredites par ses actions. On pense à ses voitures électriques Tesla, mais ça ne l’empêche pas d’avoir deux jets privés. Il semblerait qu’il y ait toujours des motifs moins nobles derrière l’image.

Dans les faits, la réalité est toujours moins reluisante. Dans ses campagnes publicitaires, il a voulu montrer que sa Tesla est un véhicule autonome, diffusant des images d’un chauffeur qui lâche le volant d’une voiture capable de rouler en toute autonomie.

Concrètement, les résultats sont catastrophiques.

«Ce n’est pas une conduite autonome, cela a conduit à une quarantaine de morts recensée par le site anonyme TeslaDeaths.com en 2024», écrit Boris Manenti.

AFP
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Manque d’humanisme

Dans son livre, l’auteur revient sur la transaction de Twitter, devenu le réseau X, qui a aussitôt été suivie par le licenciement de centaines de personnes de manière abrupte.

«Il ne respecte pas les normes du travail», rappelle l’auteur. Il aurait également toléré des actes de harcèlement sexuel dans son usine Tesla.

Politiquement, Elon Musk défend l’extrê-me droite et des politiques antimigratoires, ce qui inquiète l’auteur.

Selon Boris Manenti, le milliardaire aurait un programme politique depuis le début sans en parler ouvertement. On l’a d’ailleurs vu intervenir en pleine guerre de l’Ukraine.

Sa vision du monde rétrograde et autoritaire inquiète autant que ses liens avec Donald Trump.

Si l’auteur a bien réussi à faire valoir, dans son livre, les multiples mensonges et contradictions d’Elon Musk, il est tout de même passé à côté de l’aspect visionnaire du personnage, de sa volonté à toute épreuve et de son succès en tant qu’entrepreneur qui méritait d’être souligné. On n’amasse pas une fortune de plus de 247 milliards $ US (plus de 332 milliards $ CA) en demeurant les bras croisés.

éditions du Richer
éditions du Richer

Elon Musk

Le bonimenteur

Boris Manenti

Éditions du Rocher

255 pages

L’auteur Boris Manenti est journaliste et chef du service économie du Nouvel Obs et spécia-liste des nouvelles technologiques.

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