Guerre Israël-Hamas: scènes apocalyptiques au cœur de Gaza
Les hôpitaux ne pourront plus soigner les blessés bientôt en raison des frappes aériennes et du siège de la ville
Olivier Faucher
L’armée israélienne sème la destruction dans la bande de Gaza avec des frappes qui s’intensifient et un siège qui prive les habitants de tout, si bien que des hôpitaux ne pourront bientôt plus y soigner les blessés.
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« C’était comme une apocalypse ou un tremblement de terre. [...] Ils [les Israéliens] sont venus pour détruire, comme si ces gens ne méritaient pas de vivre. Comme s’ils n’étaient pas des humains », a affirmé à l’AFP au milieu des décombres un habitant du quartier de Karama à Gaza, qui n’a pas voulu donner son nom.
L’enclave où il vit avec plus de 2,6 millions de Palestiniens est pilonnée de bombardements par l’armée israélienne en réplique aux attaques sans précédent du Hamas de samedi.
« Nous allons les écraser »
Dans la nuit de mardi à mercredi, les bombardements à Gaza ont fait au moins 30 morts, touchant des dizaines d’immeubles, des usines, des mosquées et des magasins, d’après le Hamas.
Des femmes, leurs enfants dans les bras, fuyaient entre les décombres des immeubles, dans des rues dévastées, alors que les images de rues, dont les bâtiments sont en ruines avec de la fumée dans l’air, permettent de prendre la pleine mesure du chaos qui règne à Gaza.
« Tout membre du Hamas est un homme mort », a averti le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, en annonçant mercredi que son pays était « passé à l’offensive. [...] Nous allons les écraser et les détruire comme le monde a détruit Daech [l’État islamique] », a-t-il ajouté.
Alors qu’Israël y a coupé les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, la seule centrale électrique du territoire de Gaza a arrêté de fonctionner mercredi, faute de carburant.
Plus de 338 000 personnes ont été déplacées par la guerre jusqu’à maintenant, selon l’Organisation des Nations unies (ONU).
En Israël, le bilan des attaques du Hamas est passé à 1200 morts mercredi selon l’armée. Le New York Times faisant état de plus de 1100 morts dans la bande de Gaza dont 326 enfants depuis l’escalade avec Israël, amorcée le 7 octobre.
Situation sanitaire « catastrophique »
Les hôpitaux, qui manquent de matériel, sont débordés par l’afflux de blessés, une situation qualifiée de « catastrophique » par Sarah Château, responsable du programme Palestine pour Médecins sans frontières (MSF).
L’organisation a réclamé la mise en place d’un corridor humanitaire. Ce dernier est urgent « pour appuyer la réponse médicale, amener du matériel, remplacer les équipes sur place », a martelé Mme Château.
Plusieurs hôpitaux de Gaza qui fonctionnent avec des génératrices en ont « pour quelques jours » avec les réserves actuelles de carburant, a expliqué à la BBC Justin Dalby, médecin pour MSF œuvrant à Gaza.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a ajouté sa voix mercredi pour demander lui aussi « un accès humanitaire rapide et sans entrave, dès maintenant ».
« Les fournitures vitales, notamment le carburant, la nourriture et l’eau, doivent être autorisées à entrer à Gaza », a-t-il déclaré.
– Avec l’AFP